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RCA : je persiste et je signe, le scrutin présidentiel se gagnera à l’extérieur
Publié le lundi 23 novembre 2015  |  Les Plumes de RCA
L’Autorité
© Autre presse par DR
L’Autorité Nationale des Elections (ANE)
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Pendant que certains états-majors politiques classent d’ores et déjà leur candidat au premier rang des favoris de la prochaine élection présidentielle, et que d’autres décrivent les leurs comme des redoutables outsiders ou révélations du scrutin à venir, l’heure doit être à l’analyse sobre et désintéressée de la nouvelle cartographie électorale du pays. Vous vous souviendrez certainement que dans notre parution du 17 Novembre 2015 titré EN CENTRAFRIQUE, LES ELECTIONS SE GAGNERONT À L’EXTÉRIEUR, nous avions évoqué ce qui suit: « En partant du principe que les élections se gagnent à priori sur la liste électorale, il est impérieux que chaque candidat à l’élection présidentielle évalue tout d’abord sa cote de popularité parmi les Centrafricains du Congo Brazza, du Congo Kinshasa, du Cameroun, du Tchad, du Maroc et de la France, avant même d’envisager le rêve du fauteuil présidentiel.

Car le fichier électoral, tel qu’il est conçu, démontre à suffisance qu’il contient beaucoup de Centrafricains de l’extérieur ou réfugiés notamment ceux se trouvant dans les pays précédemment cités. Il suffit que l’état-major de chaque candidat scrute de près l’actuel fichier électoral pour se rendre compte qu’il y’a une forte densité d’électeurs centrafricains en dehors des frontières de la Centrafrique. Au niveau national, il serait malaisé de nier que l’enrôlement a atteint son pic seulement à Bangui et dans quelques grandes villes de l’arrière-pays. En terme clair, très peu de Centrafricains se sont inscrits sur la liste électorale à l’intérieur du pays. Qu’on ne se leurre point ! Les élections se jouent actuellement à l’extérieur du pays. Seuls les candidats, cotés par les Centrafricains de la diaspora des deux Congo, du Cameroun, du Tchad, du Maroc et de la France, pourraient renifler à distance l’odeur des coins et des recoins du Palais de la Renaissance… ».

Comme la redondance est la meilleure pédagogie en matière électorale, nous étayons à nouveau cette analyse par des éléments beaucoup plus plausibles. En effet, il est de plus en plus difficile d’attester présentement qu’au niveau national, une quelconque circonscription reste et demeure le fief électoral d’un tel ou tel candidat. Quasiment tous les présidentiables se partagent certes l’électorat Bangui, mais aussi celui de nombreuses villes de province. Dès lors que de nombreux candidats sont issus des mêmes régions, mêmes villes natales, mêmes villages, mêmes communes ou mêmes arrondissements, il est alors tout à fait normal que leur électorat commun se fragmente en petits morceaux. A Titre d’exemple, les candidats Désiré Nzanga Kolingba Bilal, Constant Ngouyongbia-Zeze, Mme Konzi, Armel Doubane, Anicet Dologuelé (Sa mère est à la fois Yakoma et Gbaya) et bien d’autres se partagent en plus de l’électorat de la capitale, celui des préfectures de la Basse-Kotto, du Mbomou et du Haut- Mbomou. Si certains candidats tels que Martin Ziguele, Anicet Dologuele, Sylvain Patassé, Pr Mbaîkoua, se disputent également l’Ouham, l’Ouham pendé etc, d’autres encore comme Marcel Dimassé, Gaston NGuerekata, Anicet Dologuélé (Coté de son épouse qui est à la fois de la Lobaye et de la Ouaka),Théophile Sonny Colé, se bouffent le nez sur les électeurs de la Ouaka. Au-delà de ce partage d’électorat circonscription par circonscription sur le plan national, plusieurs facteurs tels que l’impréparation technique et tactique du scrutin par l’Autorité Nationale des Elections (ANE) et le manque de la sécurisation du processus électoral, pourraient être à la cause d’une invalidation massive des bureaux de vote. Ce qui risquerait bien fort d’être préjudiciable à beaucoup de candidats.

De l’impréparation technique et tactique du scrutin par l’ANE

Le délai incompressible des futures échéances électorales ne laisse aucune marge d’erreurs à l’ANE. D’après le chronogramme des élections, l’ANE devra outiller les agents électoraux sur les techniques de vote et de dépouillement. Cette phase est cruciale pour la bonne marche du vote proprement dit. Car un agent électoral mal formé pourrait être à l’origine de l’invalidation de son bureau de vote. Il suffit qu’il renseigne maladroitement son fichier électoral pour que l’ANE n’arrive guère à le publier et la Cour Constitutionnelle ne pourrait que sans surprise l’invalider. En tout état de cause, ce risque d’invalidation des bureaux de vote tant à Bangui qu’en province est bien réel car l’ANE n’a pas eu suffisamment le temps de faire de la pédagogie électorale. A cela s’ajoute le manque de sécurisation du processus électoral.

Le manque de sécurisation du processus électoral

L’insécurité galopante dans le pays impactera inéluctablement la mobilisation des électeurs. Qu’on le veuille ou pas, l’affluence des électeurs vers les centres de vote sera très mince dans les zones dites sensibles. Ce qui porte à croire que les candidats devront à coup sûr compter sur le vote de l’extérieur pour prétendre au second tour.

Avantage du scrutin de l’extérieur

Selon les informations recueillies auprès de l’ANE, plus d’un million de Centrafricains se sont enrôlés à l’extérieur. Si un candidat est plébiscité par les électeurs de la diaspora, celui-ci peut alors espérer être au second tour. Une chose est sûre et certaine, le risque d’avoir de fiches électorales mal renseignées à l’extérieur est quasi-nul, car les agents électoraux de la diaspora sont pour la plupart des lettrés. Aussi la sécurisation du processus n’est guère d’actualité à l’étranger. A ce titre, les électeurs Centrafricains de l’extérieur pourront exercer leur devoir citoyen en toute quiétude. Les candidats au fauteuil présidentiel n’ont plus d’autres choix que de faire la différence au sein de la diaspora centrafricaine.

En tout cas, je persiste et je signe que l’élection présidentielle se gagnera à l’extérieur. Pour l’instant, seuls les candidats Michel Amine, Anicet Dologuélé, Karim Meckassoua, Sylvain Patassé ont relativement assimilé cet enjeu électoral. Aux autres de tirer rapidement des leçons et rectifier le tir pour espérer inverser la tendance car le temps est étriqué comme c’en est le cas pour nos mots contre les maux.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
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