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Déclaration des victimes des événements du 29 octobre et suivant á Bangui
Publié le mardi 24 novembre 2015  |  Centrafrique Libre
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© Autre presse par DR
Nouvelles tensions à Bangui, après l’assassinat de jeunes conducteurs de taxi-motos du Km5
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Le 29 Octobre 2015, suite à un incident survenu aux 92 Logements où deux taxis motos ont trouvé la mort, des individus armés ont mené des représailles contre les populations civiles des quartiers proches du marché KM5.

C’est ainsi que dans la matinée du 29 Octobre 2015, des attaques systématiques ont été dirigées contre les populations civiles des quartiers Gbawara, Kina, et Fatima premières cibles de ces groupes armés, tirant sur toutes les personnes surprises ou en fuite, incendiant à leur passage des maisons d’habitation.

Dans leur débandade ou le sauve qui peut, ces populations ont lancé des SOS à l’endroit des autorités Centrafricaines, de la MINUSCA, de l’Ambassade de France pour arrêter ces attaques.

Aucune réaction officielle de la part des autorités nationales et les forces internationales (MINUSCA et SANGARIS) n’a pas été remarquée sur le théâtre de ces agressions. Ces autorités ont été sourdes et muettes devant la détresse exprimée.

C’est ainsi que les attaques se sont poursuivies aux quartiers Cattin, Kpèténé avec des incendies de maison et des tueries par arme à feu ou arme blanche. Ces quartiers étaient devenus un champ de bataille avec l’intervention d’un autre groupe venu s’opposer à ces attaques.

Du 29 Octobre 2015 à ce jour, les quartiers Gbatouri, Béa Rex, Gbawara, Kina, Fatima, Cattin et Kpèténé ont donc été incendiés avec tout ce que contenaient les maisons incendiées. Des biens ont été brûlés ou pillés. Le Bilan de ces événements n’est pas encore établi en raison de l’insécurité qui règne dans ces quartiers désormais occupés par les assaillants, mais on déplore déjà dix pertes en vies humaines, des blessés, des centaines de maisons d’habitations et l’Église Baptiste de Kina incendiées et plusieurs milliers de personnes sans abris.

Les populations de ces quartiers quittant précipitamment leurs maisons par crainte d’être tuées, ont grossi les centres de déplacés de fortunes de Bangui ou bien des familles d’accueil à Bimbo et ailleurs, complètement démunies.

A ce jour, aucune assistance des autorités n’est apportée à ces populations victimes de ce désastre humanitaire.

La récente promesse gouvernementale de sécurisation du secteur n’est pas encore réalisée.

Ces victimes, conscientes de leur fragilité individuelle ont décidé le 15 novembre 2015 au Centre Jean XXIII à Bangui, de se regrouper pour prendre leur destin en main afin d’agir ensemble, de manière pacifique et dans la légalité.

A cet égard, nous, victimes de ces événements décrits ci-haut, condamnons l’inertie du gouvernement de la RCA, ainsi que celle de la MINUSCA et la SANGARIS devant la perpétration de ces actes criminels.

Nous considérons l’attitude du Gouvernement, de la MINUSCA et de la SANGARIS comme un défaut d’assistance à personnes en danger.

En effet, le devoir de protection des populations et de leurs biens s’impose aussi bien au Gouvernement centrafricain, au regard de sa Chartre Constitutionnelle de Transition et des instruments juridiques internationaux ratifiés par la RCA en cette matière et à la MINUSCA, en vertu de son mandat de protection qui concerne également la SANGARIS.

En conséquence, nous réclamons en urgence, protection, pour pouvoir revisiter les lieux de nos drames, sauvegarder ce qui peut l’être, documenter les faits et voir la possibilité de nous réinstaller.

Ces quartiers désaffectés doivent être sécurisés par les forces conventionnelles pour encourager le retour des populations déplacées.

Nous lançons en outre à appel :

Aux organisations humanitaires, pour secourir les populations affligées, complètement démunies, sans habitations, malades et affamées afin de leur apporter un peu de dignité.

Au gouvernement de transition, pour assurer la mission de protection des populations et de leurs biens et d’engager des poursuites contre les auteurs présumés de ces crimes.

A la MINUSCA et la SANGARIS, d’exécuter leur mandat de protection en vertu des résolutions des Nations Unies concernant le conflit en RCA.

Enfin, pour notre part, nous nous engageons à contribuer à la détermination des responsabilités dans ces événements, afin que les personnes concernées répondent de leurs actes et que justice nous soit rendue.

A cet égard, nous ferons valoir nos droits au recours et à réparation.

L’impunité doit être combattue dans l’intérêt de la stabilité et de la paix à Bangui en particulier et sur toute l’étendue du territoire de la RCA en général.

La justice demeurera notre ultime objectif.

Le Coordonnateur

Apollinaire MOKOTEMAPA
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