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Le professeur Gaston Mandata N’guerekata salue les resultats du forum de Brazzaville
Publié le samedi 26 juillet 2014  |  Centrafrique Libre
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© Autre presse par DR
Le professeur Gaston Mandata N’guérékata
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Comme vous le savez, je reviens de Brazzaville. J’aborderais tout à l’heure les raisons de ma participation à ce Forum, mais je veux d’abord et avant tout saluer ici les résultats obtenus. Pour la première fois depuis le début de la crise, un Accord de cessation des hostilités a été signé par l’ensemble des belligérants.

C’est un moment unique dont tous les centrafricains doivent se réjouir et qu’il nous appartient maintenant, collectivement et individuellement, d’accompagner en vue de transformer cette étape qui est fondamentale et primordiale en réalité de paix.

Cet accord n’aurait pas été possible sans l’implication permanente et décisive du médiateur, Son Excellence Denis Sassou N’Guesso. Le Chef de l’État congolais a fait de nouveau la preuve de sa capacité à rapprocher des positions antagonistes, et ses talents de négociateur auront permis de redonner espoir et avenir au peuple centrafricain.

Je salue également la responsabilité des belligérants qui, à Brazzaville, semblent avoir senti le vent de l’Histoire et accepté de privilégier la voie de la raison sur celle des armes.

Il leur appartient maintenant de joindre la parole aux actes et de s’assurer que leur chaîne de commandement soit en mesure d’inscrire sur le terrain, la teneur de cet accord, de le rendre stable dans la durée et sur l’ensemble des zones géographiques, où ils ont pris position.

Je crois que la gravité de la situation impose au sein des unités combattantes la mise en place d’une discipline de fer. Tout élément qui contreviendrait à cet accord, par un comportement violent ou déplacé à l’égard d’autrui, et qui violerait ainsi la parole de ses chefs, devra faire l’objet de sanctions immédiates et sévères.

La situation est trop grave et trop fragile pour que l’on laisse un homme du rang, ivre ou drogué, compromettre cette amorce de pacification. Je demande donc aux commandants de faire passer ce message. Ils seront responsables devant l’Histoire du comportement de leurs hommes. Qu’ils les préviennent de ce qu’ils auront à encourir en cas d’écart ou de faute.

Je salue de même le rôle de l’exécutif, qui a, par son travail et ses positions, participé à ce processus. La tache qui l’attend désormais est immense. Poursuivre et terminer Brazzaville va reconquérir énergie, courage et rigueur. Cantonnement, DDR, Réconciliation nationale… des processus complexes qu’il faudra conduire avec doigté et tact, mais détermination.

En ce jour, j’aimerais dire qu’au regard de notre responsabilité collective, nous avons l’obligation de l’union nationale, la nécessité d’aider ceux qui auront à conduire à son terme un processus qui reste fragile et sur lequel nous devons veiller comme sur un nouveau-né.

J’aimerais également décerner un satisfecit dont je ne suis pas coutumier. Il s’adresse à l’ensemble de la classe politique centrafricaine, qui a délaissé un moment le chapitre des ambitions personnelles pour se concentrer sur la recherche des solutions à la crise, en produisant des idées et en formulant des propositions lors des différents ateliers.

Enfin je salue l’ensemble des participants à ce Forum, pour avoir de manière unanime rejeté toute idée de partition de notre cher et beau pays.

Aujourd’hui, et pour la première fois depuis des mois, voire des années, le peuple centrafricain a une occasion de se réjouir, d’être fier de lui et de ses représentants qui ont su, enfin, se comporter en dirigeants responsables. Il se peut que Brazzaville marque la naissance d’un concept qui n’a jamais existé ici, celui du souci de l’intérêt général et du bien-être du peuple. Je veux le croire, même si notre passé m’incline à la prudence.

Venons-en maintenant à ma présence à Brazzaville. Si j’ai souhaité me rendre dans la capitale congolaise, c’est avant tout pour apporter une contribution d’ordre constitutionnel à la situation globale du Centrafrique. Une vision d’avenir pour notre nation.

Elle ne concerne pas N’Guérékata, en aucun cas, mais le futur de toute la sous-région. Cette initiative, qui a fait l’objet d’une publication par voie de presse dans la Semaine Africaine et qui a été distribuée à toutes les délégations présentes, peut selon moi ouvrir de nouveaux horizons à notre nation.

Comme vous le lirez dans la copie du mémorandum qui a été distribué à Brazzaville et dont je vous remettrai une copie à l’issue de ce point de presse, la République Centrafricaine est un État incomplet. Le Père Fondateur, Barthélémy Boganda, ne l’avait pas imaginé pour vivre isolé, mais pour être intégré à un ensemble plus vaste, une fédération composée sur la base des pays de la CEMAC et qu’il avait appelée Fédération des Etats-Unis d’Afrique latine.

C’est cette fédération, et seulement elle qui pourra lui donner la stabilité qui lui a toujours fait défaut. Inscrite dans une fédération, la République Centrafricaine peut devenir le ciment qui manque à l’Afrique Centrale. Inscrite dans une fédération, la République Centrafricaine peut passer du statut d’État failli à celui d’État pivot.

La décomposition de notre État nous met paradoxalement en tête du processus de fédération. Ayant perdu l’ensemble des attributs de notre souveraineté, nous n’aurons plus à consentir d’abandon supplémentaire pour donner corps à cette grande idée, qui est l’unique moyen de prévenir la dislocation de notre nation.

Comme je l’ai fait dans ce mémorandum, j’appelle donc ici respectueusement tous les chefs d’Etats de la CEMAC à réfléchir au futur de leur nation dans un cadre fédéral qui associerait nos pays dans un ensemble capable de s’inserrer dans le concert des nations et de peser à l’échelle contientale et mondiale.

Comme vous le savez, je n’ai pas d’ambition personnelle. Les mathématiques m’ont offert reconnaissance et, par certains côtés, un haut niveau de prestige. Je ne recherche donc pas pour moi, un poste ou une place. La seule chose qui m’importe, c’est de contribuer à améliorer le sort de mon peuple et de donner au Centrafrique les moyens de sa survie.

Et la seule chose qui soit en mesure de le lui garantir, dans la durée, c’est de parachever l’œuvre de Barthélémy Boganda. D’intégrer la République Centrafricaine dans une Fédération qui lui offrira, de la part de ses voisins, une collaboration bienveillante et fraternelle.

La déliquescence à l’oeuvre en République Centrafricaine, nous offre l’opportunité de devenir les bâtisseurs d’une Afrique Centrale prospère et en paix. A partir de ce jour, je n’aurais de cesse de rallier à ma cause tous ceux pour qui l’avenir du Centrafrique compte plus que leur destin et qui comprennent la portée du moment historique que nous vivons aujourd’hui.

Arrêtons donc de courir après les chimères d’une élection présidentielle, en pensant qu’elle résoudra tout, alors qu’en réalité, nous savons tous qu’elle ne résoudra pas grand chose.

Cessons la compétition pour nous-mêmes. Soyons visionnaires, soyons éclairés. On reconstruit par la base, non par le haut. Pour tenir la tête, il faut des épaules, un corps, des jambes et des pieds. Reconstruisons le corps du Centrafrique et intégrons-le dans un ensemble de dimension internationale.

Terminons le travail que Boganda avait commencé et créons, d’abord avec ceux de nos frères de la CEMAC qui nous sont proches historiquement, culturellement et politiquement, une fédération des États-Unis bienveillante et dynamique.
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