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Bangui, entre espoir de paix et crainte de violences
Publié le lundi 30 novembre 2015  |  Journaldebangui
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© AFP par GIUSEPPE CACACE
Visite du pape François en Centrafrique
Dimanche 29 décembre. Bangui(Centrafrique). Le pape François, à Bangui pour une visite de deux jours
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La situation en République centrafricaine reste très instable. Malgré cela, c'est une foule heureuse et en liesse qui accompagne le Pape François depuis son arrivée

Malgré les menaces sécuritaires et la peur qui fait désormais partie de leur quotidien, les Centrafricains sont descendus en masse dans les rues de Bangui en ce dimanche 29 novembre, jour de l’arrivée du Pape François.
Quadrillée par les forces locales et internationales, la ville a été envahie par une marée humaine, une foule incroyable qui a exprimé sa joie dans la liesse offrant au Saint-Père une expérience grandiose. La plupart étaient sortis de chez eux, dès les premières heures, pour apercevoir le chef de l’Église catholique.

Il faut dire que jusqu’au bout, ils ont eu du mal à y croire. Ils se disaient qu’à la dernière minute quelque chose allait empêcher le Pape François de venir. En revanche, peu de fidèles des pays voisins ont pu faire le déplacement, car les routes sont dangereuses, en piètre état et exposées aux attaques des brigands. Ici, même les transports de marchandises sont escortés par la Minusca.

Seuls les fidèles du Congo Brazzaville avaient quelques chances de venir car il leur suffit de traverser le fleuve Oubangui pour gagner la RCA. Or, les piroguiers sont toujours très actifs. La visite du Souverain Pontife a relancé l’espoir, la confiance.

Des chrétiens ont même décidé de se rendre au PK5, l’enclave musulmane de Bangui, un des épicentres de la crise, où le Pape François visitera la mosquée centrale lundi.

En revanche, la présence du Saint-Père ne semblait pas parvenir à apaiser la méfiance voire l’hostilité des Banguissois à l’égard des forces internationales et en particulier de la France, ancienne puissance coloniale, que certains accusent, parfois à mots couverts, de tirer les ficelles de la politique nationale et de tenter de faire élire une personne de son choix lors de la présidentielle, fin décembre.

La Minusca et Sangaris, elles, sont accusées par la vox populi de se montrer impuissantes, voire complaisantes ou complices, au service de "puissances extérieures", qui exploitent les ressentiments confessionnels et qui auraient tout intérêt à entretenir le chaos. Elles assistent passivement aux exactions et auraient fait de tout pour empêcher la venue du Pape François et de la presse étrangère.

Difficile toutefois de vérifier toutes ces informations. Bangui est une ville de rumeurs. La tradition orale est encore bien ancrée d’autant que la presse locale est considérée comme peu fiable, voire complice. Des feuilles de choux, dit-on avec mépris. Les informations circulent de bouche à oreille.

Si la spirale des vengeances semble quelque peu apaisée, tout au moins à Bangui, les esprits s’échauffent à l’approche des élections, d’autant que certaines régions, comme celle de Bambari par exemple, sont toujours la proie de tensions intercommunautaires.

Le processus politique a été malmené par la communauté internationale, la plupart des centres de santé sont fermés, les services publics sont plupart vétustes, les infrastructures de transport sont absentes, ou archaïques. Bref, le cadre est loin d’être réjouissant.

Dans ce contexte, la visite du Pape, au-delà de son aspect spirituel très ressenti en RCA, peut non seulement attirer l’attention sur ce pays dévasté, alors que d’autres crises retiennent actuellement l’attention de la communauté internationale. Elle peut aussi, relève-t-on, calmer quelques ardeurs, notamment celle des politiques corrompus, trop contents que ce pays soit abandonné et la crise centrafricaine oubliée.
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