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Centrafrique: les vérités d’Eddy Symphorien Kparekouti du PUR sur le processus électoral
Publié le dimanche 6 decembre 2015  |  Centrafrique Libre
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© Autre presse par DR
Le Président du parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR), Eddy Symphorien Kparékouti
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Sangbilegue - Le président du Parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR), Eddy-Symphorien Kparékouti a dénoncé les dérives du processus électoral en cours en Centrafrique. Pour lui, ce processus est porteur de grands dangers pour la stabilité de la république Centrafricaine. Ce leader politique plaide pour le recadrage du processus afin que les Centrafricains s’y reconnaissent. Eddy-Symphorien Kparékouti ne souhaite pas participer à de pareilles échéances. Il l’a dit lors d’une conférence de presse qu’il a tenue ce vendredi à l’hôtel Ledger à Bangui.

PROPOS LIMINAIRES DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DU PUR

Chers compagnons de lutte, présidents de partis, associations politiques, personnalités politiques indépendantes, distingués invités en vos rangs et grades, bonjour et avant tout merci d’avoir accepté d’accompagner le Parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR) dans cet échange avec nos amis de la presse, que je salue pour l’occasion.

En préliminaire à notre rencontre, je souhaite vous inviter à observer une minute de silence, en mémoire de tous ceux qui ne sont plus parmi nous, je pense à l’ensemble de nos compatriotes ainsi qu’à tous les éléments des forces internationales venus nous accompagner, qui malheureusement ont payé de leur vie.



APRES LA MINUTE DE SILENCE…

Chers professionnels des médias, je vous suis une fois de plus reconnaissant pour la promptitude à laquelle vous répondez toujours à nos appels chaque fois que la réalité impose au PUR ainsi qu’à la classe politique centrafricaine, des prises de positions responsables et républicaines au nom du peuple que nous voulons servir.

Comme chacun le sait, nous avons tous étaient d’accord sur la nécessité d’une période de transition depuis mars 2013. Au fil du temps, cette période de transition est devenue de plus en plus problématique compte-tenu des multiples dérives constatées, qui par conséquent suscitent en nous beaucoup de déceptions, de mécontentements, voire de colère.

Les Élections prochaines, point d’orgue de cette transition, sont surtout un rendez-vous citoyen important et déterminant pour la stabilité de nos institutions et l’avenir de notre pays.

Le Parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR) et moi-même en ma qualité de Président, avons toujours milité en faveur de la tenue de ces élections, car nous considérons cet événement comme une bonne opportunité de sortie de crise. Cependant, tout processus électoral sain, doit au préalable être conduit dans un esprit sincère, consensuel et selon de règles définies et approuvées de tous, lesquelles règles contenues dans le code électoral que tous, devons respecter au nom de la volonté d’élections transparentes et démocratiques.

Nous sommes au regret de constater aujourd’hui que le processus électoral en Centrafrique est caporalisé, orienté voire détourné des objectifs et des attentes du peuple centrafricain. Aujourd’hui, un groupuscule de leaders, voulant se faire une certaine virginité politique, et inscrit dans la dynamique de se dédouaner, se rendent complice de cet état de fait que nous tenons à dénoncer avec énergie et détermination ici et maintenant. Cette indécence politique accompagnée d’une dose de cynisme, est à nos yeux, franchement répugnante.

Chers Compatriotes « Un peuple qui oublie son histoire est condamné à la revivre » disait en son temps Winston Churchill. La République ne doit pas oublier son histoire, c’est partant de cette histoire que nous pouvons bâtir le présent et projeter l’avenir en corrigeant les erreurs commises pour parfaire le pas que nous voulons faire.

La crise n’ayant que trop duré, les Centrafricains usés par tant d’années de troubles, fondent de gros espoirs sur une rapide sortie de crise qui résultera des élections. Cependant le peuple risque d’être déçu, sachant que les causes profondes de la crise sont omniprésentes et n’ont toujours pas été traitées.

Le Parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR) a pris acte non seulement de la publication du nouveau chronogramme électoral mais aussi de la prorogation de la transition actée le 25 novembre dernier par les chefs d’Etat de la sous région.

Le PUR relève toutefois, le caractère irréaliste du nouveau calendrier électoral et surtout l’illégalité des décrets pris par la cheffe de l’État, pour convoquer le corps électoral inexistant en vu du référendum fixé au 13 décembre, le 1er tour des élections au 27 décembre et le second tour le 31 janvier 2016.

Il faut tout de même rappeler que la mission assignée aux autorités de la transition est d’abord la restauration de la sécurité et la protection des populations civiles sur l’ensemble du territoire, ensuite l’assistance humanitaire aux populations affectées, puis la relance de l’économie, et enfin l’organisation des élections apaisées, transparentes et crédibles. Il s’agit là, de mission ambitieuse mais qui n’a pas été assumée comme l’on pouvait s’y attendre.

Un rapide diagnostic des réalisations fait apparaître des avis divergents, selon le point de vue dans lequel on se place. Echec pour le peuple lambda qui continue sa plongée dans une misère sans fin, réussite pour les opportunistes chroniques, qui se sont allégrement servis durant cette période exceptionnellement douloureuse pour le bas peuple.

La transition en Centrafrique, telle que nous l’avons vécue et la vivons encore, a raté ses principaux objectifs pour une raison fondamentale : On n’a jamais écouté le peuple centrafricain, un peuple sciemment oublié, qui n’a que la souffrance comme seule réponse à ses larmes. On n’a jamais pris en compte les principales préoccupations du peuple lors des consultations populaires à la base, encore moins lors forum de Bangui. Le peuple est totalement pris en otage par des opportunistes véreux.

Aujourd’hui, on veut nous organiser des élections dans une insécurité toujours omniprésente et grandissante. Je rappelle que les autorités de la transition et la Minusca n’arrivent toujours pas à contrôler 20% de notre territoire. Même la ville de Bangui échappe encore et toujours aux forces onusiennes. J’en veux pour preuve, les événements du 26 septembre et 26 octobre pendant lesquels plusieurs Centrafricains ont été tués, nombreuses maisons incendiées, sans susciter une réaction concrète, à la hauteur des ces tragiques événements.

Sans une sécurité préalablement rétablie, il nous paraît quasiment impossible d’organiser des élections crédibles, quelques soit le degré de puissance de ceux qui nous accompagnent.

Nous pensons que les conditions minimales d’organisation d’élections transparentes, crédibles et démocratiques, comme le souhaite le peuple sont loin d’être réunies. Les élections que l’on veut imposer à la RCA, ne sont certainement pas des élections de sortie de crise, telles que largement espérées par le peuple et régulièrement affirmé par le PUR.

Le Parti de l’Unité et de la Reconstruction ne saurait être complice des manœuvres politiciennes qui risquent à terme de replonger ce pays dans un autre chaos.

Nous prenons l’opinion nationale et internationale à témoin et tenons par ailleurs, à rappeler à ceux qui forcent le pays à aller vers des élections douteuses annonciatrices de grands dangers que le peuple centrafricain veut la paix et exige des élections de sortie de crise et non des élections qui vont créer les conditions maximales d’entrée dans une autre crise. Nous tiendrons pour responsables tous les acteurs impliqués dans ce processus déjà bancal.

Par conséquent, le PUR a décidé de ne pas participer aux élections présidentielle, et législatives.

Le PUR estime qu’il est encore possible que ceux qui entretiennent ce forcing électoral puissent changer de cap. Il est possible de mettre à profit la prorogation de la transition pour corriger les nombreux dérapages qui minent le processus, créer une dynamique de consensus et impulser des élections de sortie de crise desquelles se reconnaitrons tous les Centrafricains.

Nous exprimons notre inquiétude par rapport à la demande d’une énième modification du code électoral pour retirer les photos des cartes d’électeurs. Pour cela, le PUR exige des mesures d’accompagnement entre autres la présentation de carte d’identité, de passeport ou tout autre document pouvant identifié le votant.

Ces mesures doivent être prises par le gouvernement, le Conseil National de Transition, l’Autorité Nationale des Elections et la Minusca à qui nous adressons cet appel solennel. Ces institutions doivent sauver le processus de la noyade actuelle, en la sauvant, elles sauveront aussi le peuple centrafricain qui n’est pas encore sorti de l’auberge.

Nous appelons toutes les forces vives de la nation à s’activer pour que nous retrouvions un processus orthodoxe capable de nous sortir de la situation dramatique actuelle.

Le PUR appelle à la conscience collective, au patriotisme et au sens élevé du devoir. La RCA c’est d’abord à nous, ses filles et ses fils. Nous appelons de ce fait, à un rassemblement républicain pour faire face à cette précipitation électorale qui nous amènera inéluctablement vers le désastre.

Au-delà de notre prise de position, nous appelons le peuple en général et nos militants, partisans, sympathisants en particulier à participer massivement au référendum.

Il est important de savoir que tous, chacun et chacune quelques soit son niveau de responsabilité et d’engagement est face à l’histoire de ce pays. Chaque acte posé, compte désormais pour la reconstruction de notre pays. C’est pourquoi, le PUR invite les Centrafricains à plus de responsabilité républicaine pendant ce référendum qui nous permettra de doter notre pays d’une nouvelle loi fondamentale. Aussi, ce niveau de responsabilité républicaine devra être maintenu lors des autres échéances planifiées.

Puisse l’appel du Pape François à la paix, à la réconciliation et au pardon impulser une nouvelle dynamique en Centrafrique afin que se réinstalle un véritable climat de confiance, de fraternité, du revivre-ensemble et de respect mutuel entre nous tous pour le bien de ce pays.

QUE DIEU BÉNISSE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

TOUS POUR L’UNITÉ ET LA RECONSTRUCTION DE LA NATION

VIVE LA RCA, VIVE LA RÉPUBLIQUE, VIVE L’UNITÉ ET LA RECONSTRUCTION

JE VOUS REMERCIE
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