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Centrafrique : Elections, même les fantômes pourront voter !
Publié le jeudi 10 decembre 2015  |  LNC
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© Autre presse par DR
Election en Afrique
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Pour croire à des élections régulières et crédibles en RCA, il va falloir faire un grand bond dans la foi, car c’est tout ce qui reste.
Heureusement, les centrafricains, la Foi ils l’ont.

LE GRAND BAZAR

L’ANE, l’organe officiel d’organisation de ces élections à Bangui depuis le mois d’Août, ne cesse de recevoir les récriminations de ses agents recenseurs en province.
La grande majorité est en grève depuis, pour le non règlement de ses arriérés de salaires et primes voire de formation.
Ce qui a gravement impacté sur la régularité et le sérieux des processus de recensement.

Les besoins de financement pour le processus électoral sont en déficit, non pas de 5 millions de $ comme annoncé par le pouvoir de Bangui, mais du double. Et encore, les salaires des recenseurs n’ont même pas été pris en compte.

A Bouar, Daniel Alola, le président de l’autorité sous préfectorale des élections d’ironiser :

“Mais ils sont allés trouver où leurs 2 millions d’électeurs ?
Car à moins de faire voter des fantômes, je ne vois pas.”

Et de menacer : “A Bouar il y a 3 listes électorales, elles ne seront pas publiées.”

A Bossangoa, en Août dernier, les recenseurs assis sur des balambos, de protester : “On n’est pas payé, alors pourquoi on va se fatiguer ?”
Ceci dit devant de potentiels électeurs éberlués.

Même son de cloche dans la Lobaye, où de même les agents recenseurs des 19 centres se plaignent du non paiement de leurs salaires. « Nous n’avions pas perçu les frais de formation et perdiems depuis que nous avions commencé les opérations d’enregistrement des électeurs », déplorent-ils.

A Berbérati, Les kits de recensement ont été confisqués par les agents recenseurs en signe de protestation.

A l’extrême Est du pays, à Obo, c’est pire, “On ne sait même pas qui fait quoi dans ce bazar ! Et avec l’insécurité persistante ici, qui va aller à ces votes ?” déclare sous anonymat un des rares fonctionnaires encore en poste.
Et black out dans les zones sous contrôles des bandes armées.

Pas de recoupements par l’A.N.E à Bangui. Pas les moyens pour cela. “Les gens devront vérifier eux-mêmes s’il n’y a pas d’erreurs dans les listes” déclare officiellement la structure électorale, reprise par la présidente de transition elle-même.
En gros, on compte sur la bonne foi des votants.
Autant confier les clés du coffre fort d’une banque à un braqueur.
OU SONT LES BULLETINS ?

Problème d’impression des bulletins de vote, impossibilité de mettre en place un processus sérieux pour contrôler l’identité des votants potentiels, l’A.N.E boit le calice jusqu’à la lie.
Avec un Etat civil en berne dans le pays, impossible de vérifier quoi que ce soit.
Et aux dernière nouvelles, le trafic de fausses cartes d’identité est le grand succès du moment.
REFERENDUM A L’AVEUGLE

Hormis les rares centrafricains privilégiés disposant d’internet et sachant lire et comprendre ce qu’ils lisent, l’essentiel de la population centrafricaine ignore tout du contenu du texte de proposition de la Constitution.
Ce ne fut ni soumis au peuple pour consultation préalable, ni expliqué pédagogiquement dans les villes et les quartiers par des personnes adéquates, étant donné le très haut niveau d’illettrisme dans le pays.

Un referendum en catimini et dans la précipitation, précédent de peu des élections générales, cela rend la chose fort suspecte.
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