Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Centrafrique    Publicité
aBangui.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Les trois grandes lignes du discours de catherine samba-panza
Publié le vendredi 24 octobre 2014  |  Centrafrique Libre
Mme
© LNC par DR
Mme Catherine Samba-Panza, Chef de l`Etat de la transition
Comment




La présidente de la transition s’est adressée à la nation. C’est une déclaration de plus d’une quarantaine de minutes qu’elle a prononcée aux élus de la nation. C’est donc un discours qui a essentiellement porté sur le résultat des différentes concertations menées la semaine dernière par la présidence centrafricaine pour tenter de dénouer la tension qui venait de monter d’un cran.En récapitulatif, quatre thématiques ont émaillé la déclaration de la cheffe de l’Etat de transition entre autres la situation sécuritaire, la justice, la réconciliation et le dialogue et les élections devant sonner la fin de la transition en République Centrafricaine.

Avant de revenir sur le premier point abordé par Catherine Samba-Panza, il nous parait important de suivre la justification de son discours au palais du CNT, car disons-le dans la pratique de la République, il est souvent difficile de constater qu’un chef d’Etat use du micro du parlement pour parler au peuple. Pour Catherine Samba-Panza, cet exercice trouve son fondement dans l’Article 75 de la Charte Constitutionnelle qui donne le pouvoir au chef de l’Etat de venir devant les Conseillers Nationaux pour s’exprimer à la nation lorsque les circonstances l’exigent.

Je reviens sur la situation sécuritaire, qui a constitué le premier point d’intervention de la cheffe de l’Etat de transition. Elle est tout d’abord revenue sur les attentes exprimées par les différentes composantes des forces vives de la nation. Pour la cheffe de l’Etat, les concertations avec ces différentes forces ont montré que le peuple est exaspéré des exactions et des violences perpétuellement commises dans le pays. Elles ont réaffirmé leur adhésion à l’accord de cessation des hostilités et condamné toutes, les derniers évènements survenus dans la capitale banguissoise. Les forces vives consultés ont unanimement souhaité la réhabilitation et l’implication des forces de défense centrafricaine aux côtés des forces internationales pour la pacification du pays. Elles demandent également la restauration d’un dialogue franc entre les institutions de la transition et la classe politique centrafricaine.

Parlant de la situation sécuritaire, la cheffe de l’Etat promet la création dans un bref delais d’une unité rapide d’intervention capable de riposter aux violences que commettront les groupes armés dans le pays. Sur la question de Désarmement Démobilisation et Réinsertion et la Restructuration du Secteur de Sécurité, Catherine Samba-Panza estime que sera entrepris pour que ces différents processus soient accélérés avec l’appui de la communauté internationale.

La présidente de la transition a d’abord remarqué avec le Centrafricain lambda que la justice a disparu du socle des valeurs devant régir les différents rapports sociaux. Pour ce faire, elle a donc sonné la fin de l’impunité dans son pays et demande aux magistrats d’enregistrer toutes les plaintes qui leur seront adressées et de rendre justice. Elle a promis de rendre compte régulièrement à la nation de la suite de la saisine de la Cour Pénale Internationale.

Tout comme les deux premiers points que nous venons de décortiquer, le point que Larissa vous venez de soulever, a également retenu l’attention de la locatrice du palais de la renaissance. Sur ce point précis, la présidente a décidé de surseoir à la phase II du Forum de Brazzaville et promet de s’attaque à la phase III qui concerne le dialogue politique inter centrafricain. Elle dit donc que ce sera un grand forum pour la refondation, la réconciliation et la reconstruction de la République Centrafricaine qui va se tenir bientôt. Mais dores et déjà, d’ici la fin du mois, verra le jour le comité d’organisation de cette grande assise nationale.

La question de l’élargissement du Conseil National de la transition telle qu’exigée par les anti-balaka n’est pas renvoyée sine die. La présidente promet qu’elle sera abordée dans le cadre de cette grande concertation.

C’est directement et indirectement que cette question a été abordée. Elle n’a pas été trop détaillée contrairement aux précédents points. Du moins, la présidente a décidé de respecter le délai de l’échéance prévu par la Charte Constitutionnelle de la transition. Implicitement elle veut parler de février 2015 avec un prolongement de 4 mois sur avis du médiateur de la crise centrafricaine. Voilà Larissa, les grandes problématiques assorties de la déclaration de la cheffe de l’Etat de transition ce jour, 22 octobre 2014.

Commentaires

Il faut dire d’emblée que c’est l’une de rare fois où la cheffe de l’Etat prend autant de temps pour parler des grands chantiers de son régime. Cela se comprend beaucoup plus aisément si l’on sait d’avance que le régime actuel vient d’être atteint de plein fouet par la revendication de sa démission par l’une des manches des groupes armés sévissant dans le pays. En effet, la déclaration de la cheffe de l’Etat de transition est une argumentation musclée des grands travaux que continue de mener la transition qu’elle dirige depuis 9 mois. Il fallait qu’elle parle pour étayer la lanterne du grand public centrafricain et surtout montrer au public les grandes résolutions qu’elle a prise après avoir concerté les forces vives de la nation.

Toutefois, il y a un certain nombre d’interrogations qu’on ne peut ne pas s’empêcher de soulever. Elle s’est toutefois permise de l’aborder de façon lapidaire en disant que les raisons d’Etat ont guidé son utilisation suivies de procédures dérogatoires. Elle dit avoir saisi déjà la Cour des Comptes. Loin d’être des décisions exécutoires, nous constatons que la cheffe de l’Etat s’est contentée de proposer des solutions à la crise centrafricaine. Par exemple sur la réhabilitation des FACA, elle a admis l’exception selon laquelle, ce seront les concertations avec les forces internationales qui donneront suite par exemple à la création de cette fameuse unité d’intervention rapide.

En écoutant Catherine Samba-Panza, nous avons la faiblesse de penser que c’est au pied du mur que le maçon est jugé.

Zamane Naim
Commentaires


Comment