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Infos-RCA: le salaire; l’un dit deux mois, l’autre en annonce un
Publié le mardi 28 octobre 2014  |  Centrafrique Libre
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En moins d’une semaine, la cacophonie s’est installée au sommet de l’Etat au sujet du salaire mensuel des fonctionnaires et agents de l’Etat qui accusent de nombreux mois d’arriérés. Lors de son interpellation par le CNT au sujet du détournement du fonds Angolais, le premier ministre du gouvernement de transition, Mahamat Kamoun a du haut de la tribune de ce parlement de transition, déclaré a haute et intelligible voix que le gouvernement s’apprêtais à payer au moins deux mois de salaires aux fonctionnaires et agents de l’Etat. Ce qui leur permettra de résoudre en partie certains besoins vitaux notamment assurer la rentrée scolaire de leurs rejetons.

Il a fait cette annonce par rapport à la disponibilité des ressources du Trésor Public centrafricain. En cadre des finances publiques, Mahamat Kamoun a pris ses responsabilités pour déclarer solennellement au peuple centrafricain que l’Etat est capable de s’assumer sa mission régalienne qui est celle de verser le salaire aux ayants droits même si cela n’est pas à terme échu.

Ce qui évitera, bien entendu, les remous sociaux car, dans les coulisses, les syndicats menacent de rompre le moratoire et d’entrer en grève pour réclamer le versement de la totalité des arriérés de salaires. Et le gouvernement de transition en est conscient de la menace proférée par ses partenaires sociaux. Aussi, c’était pour apaiser la tension de la population par rapport au détournement du fonds angolais.

DIVERSION DE SAMBA PANZA

A l’annonce de cette heureuse nouvelle, tout le monde se frottait les mains. Mais curieusement, deux jours plupart, un autre son de cloche viendra de la cheffe de transition, Catherine Samba Panza. Elle a utilisé la même tribune devant les Conseillers Nationaux de Transition pour démentir son premier ministre. Elle le désavoue en annonçant qu’en principes deux mois de salaires devraient être payes mais compte tenu des derniers évènements que la Centrafrique a vécus, il sera difficile de tenir la promesse faite par Mahamat Kamoun.

Le meilleur prétendant de la primature made in CSP savait pertinemment que les salaires peuvaient être valablement payés en soutenant mordicus son argumentaire. Bizarre. Catherine Samba Panza dit autre chose comme si elle voulait jeter pour en pâture celui qu’elle a nommé à la primature dans des conditions rocambolesques de contestation.

Alors, l’opinion publique s’interroge de savoir s’il ya une crise de confiance au sein de l’Exécutif ? Ce qui, à tout point de vue, peut s’expliquer par ces contradictions autour des salaires des fonctionnaires. En contredisant le premier ministre, la cheffe de l’État de transition ne serait-elle pas en contradiction avec elle-même par rapport au choix de Mahamat Kamoun qu’elle avait opéré contre vents et marées?

D’aucuns pensent que Catherine Samba Panza est en train de donner quitus a ses détracteurs pour monter au créneau. Il est inadmissible que les chefs de l’Exécutif se livrent au spectacle sachant que la nomination du Premier Ministre n’est pas du gout des forces vives de la nation et de la communauté internationale. Pourquoi ce bras de fer en moins de quelques mois de cohabitation ?

Pourtant, quelques jours plutôt, la Directrice Générale de la Douane, Rachel Yangakola a annoncé sur les ondes nationales, lors de la remise du don des douanes Nigérianes aux douanes centrafricaines, que malgré la crise les régies financières en général et la douane en particulier ont réalisé des performances. En d’autres termes, les caisses de l’Etat sont garnies et peuvent valablement contribuer a résorber certaines dépenses de souveraineté, notamment le salaire.

A QUOI SERVENT ALORS LES RECETTES LE L’ÉTAT ?

Il est connu de tous que depuis l’avènement de la cheffe de l’Etat, Catherine Samba Panza, les salaires sont supportés par les aides extérieures accordées par la communauté internationale. Aussi, les salaires des gendarmes et policiers sont versés régulièrement par le PNUD. Pis encore, les personnes déplacées sont prises en charge par les organisations humanitaires internationales.

Si la communauté internationale estime que la prise en charge des forces armées nationales revient au gouvernement, elle sait que celles-ci ne sont pas opérationnelles, donc contreproductives. Maintenant au vu de cette analyse, l’homme de la rue voudrait savoir la destination des recettes générées par l’Etat. De toutes les manières, ces recettes sont les produits des contribuables.

A ce jour, les différents ménages n’attendent que les deux mois de salaires annoncés par le premier ministre et ne s’intéressent guère à la diversion faisant croire que l’Etat ne génère pas de l’argent. D’autres ayant fait des calculs pour résoudre certains besoins vitaux. Les fonctionnaires vivant encore sur les sites des déplacés s’en réjouissent pour payer les cautions de loyer en vue de quitter le site qui offre des conditions déplorables de vie et aussi d’assurer la rentrée scolaire de leurs enfants qui tarde à venir.
D’ailleurs, combien gagne un fonctionnaire de l’Etat par mois ?

Jésus Yves Ganazoui

paru dans le quotidien Les Dernières Nouvelles ce matin. signer JYG
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