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Meckassouamania, « le moins pire d’entre eux ? »
Publié le mardi 15 decembre 2015  |  Centrafrique Libre
Karim
© AFP par MARCO LONGARI
Karim Meckassoua, candidat aux élections présidentielles
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« Pour ceux qui veulent travailler, ils m’auront à leur côté, et pour ceux qui ne veulent pas travailler, ils iront sur le carreau » a déclaré KM lors de sa prise de service en tant que ministre des Télécommunications, le 12 mai 2011.

A force de se faire avoir, les centrafricains savent désormais qu’au-delà des programmes politiques des uns et des autres qui ne sont jamais réalisés après les élections, la présidentielle est avant tout le choix d’une femme ou d’un homme. Ce sont les qualités intrinsèques du candidat qui feront la différence plus que ses promesses mirobolantes. Il y a des signes qui ne trompent pas, Karim Meckassoua semble incarner le renouveau centrafricain et est l’un des rares candidats à avoir le profil d’un homme de poigne et de justice pour mettre fin à l’impunité qui a trop duré dans ce pays.

La RCA a besoin d’un rassembleur, un homme intègre qui a de la niaque pour transcender les clivages ethniques. La haine qui sévit actuellement dans ce pays est le résultat d’un déficit de leadership. Il faut quelqu’un qui fasse preuve d’un bon guide, et KM a cette qualité. Les centrafricains doivent cesser de faire un vote tribal qui va encore conduire ce pays dans l’abîme, mais voter pour quelqu’un qui va penser à la RCA en premier. Et si KM était celui-là ?

Pour avoir été Directeur de cabinet du défunt ancien premier ministre Jean Paul Ngoupandé, ils ont à leur actif la limitation des voyages inutiles des autorités à l’étranger. Meckassoua est le premier à introduire le processus de la bancarisation qui a été stoppé sous le régime du MLPC.

Karim Mékassoua revient aux affaires en 2003 avec le général Bozizé. Nommé ministre des affaires étrangères, son obsession pour atténuer la souffrance des centrafricains va le conduire, à utiliser son riche carnet d’adresse pour non seulement réviser les dettes de le RCA, mais surtout renouer avec toutes les institutions financières mondiales qui avaient quitté ce pays.

Et comme en RCA c’est un délit d’être un travailleur acharné, Bozizé qui connait la puissance de frappe de KM en matière de diplomatie internationale le mute au Ministre de l’éducation nationale. En bon combattant et formateur de profession, il accepte cette offre et va en si peu de temps être sous les projecteurs grâce à une réforme courageuse. Pour rehausser le niveau des étudiants et revaloriser le niveau des diplômes qui n’avaient plus de côte à l’étranger, notamment en France, Méckassoua décide d’informatiser le bac et la direction des examens et concours, afin de lutter contre la corruption endémique qui avait élu domicile dans cette institution.

Coupant les herbes sous les pieds des corrompus et les corrupteurs parmi lesquels ses collègues du gouvernement qui ne pouvaient plus acheter les diplômes à leurs enfants, KM qui était de facto perçu comme une menace, va à nouveau être éjecté du ministère de l’éducation nationale.

Ne pouvant pas se passer des ses bons et loyaux services , Bozizé qui ne lui faisait pas entièrement confiance, le nomme ministre d’État directeur de cabinet à la présidence. Rigoureux, méthodique et intègre, il réorganise le cabinet présidentiel et s’attire la foudre des membres du gouvernement, des parents et amis du président Bozizé.

Pour éviter une crise entre les gbaya boys, Bozizé se résout à ramener KM au gouvernement en tant que ministre d’État à la communication et à la réconciliation. Le rouleau compresseur Karim s’illustre encore de la plus belle manière. Il fait ressortir du fond du tiroir poussiéreux du ministère de la communication les restes du dossier du projet de la création de l’Office de Radio et Télévision Centrafricaine.

Convaincu que sans les grands médias, il ne peut y avoir une bonne démocratie KM décide de multiplier les missions de formation des journalistes centrafricains à l’étranger. Mais comme le diable guette toujours les bonnes œuvres en RCA, ce bel élan sera vite stoppé.

Parrainant un festival de films sur les droits de l’homme le 18 mai 2007, son choix panafricain et éducatif de la projection d’un film qui a mis en exergue l’intégrité et le patriotisme du père de la révolution burkinabée Thomas Sankara, va déclencher le courroux de quelques-uns de ses collègues qui vont quitter la séance et remonter aussitôt l’information au président Bozizé.

Le 19 mai 2007 soit deux jours avant la fin de ce festival, KM est limogé pour «Fautes Graves». Il lui a été reproché d’avoir tenté de provoquer un incident diplomatique avec un pays ami et avec le frère dictateur Blaise Compaoré.

KM retourne en France travailler comme enseignant chercheur au conservatoire des arts et métiers. Il cumule l’enseignement avec de nombreuses consultations dans le domaine rare de l’ergonomie. Débordé par le travail et sollicité partout dans le monde pour son talent Meckassoua n’oublie pas son pays.

Sollicité à nouveau pour redorer le blason du magistère de Bozizé à la suite des élections calamiteuses en 2011, KM accepte de retourner au gouvernement comme ministre des postes et Télécommunications et exige contre vents et marées un audit sur la mal gouvernance qui a mis en faillite la SOCATEL. Il réussit cette mission en dépit des menaces et des intimidations de ses prédécesseurs. Le président Bozizé empêche la divulgation de cette enquête.

Il est apprécié à sa juste valeur et surnommé par ses compatriotes M. Audit. KM est l’initiateur du projet de la fibre optique.Le profil de KM sied aussi à l’Union Européenne qui l’a déjà employé en tant que consultant, ceci lui donne déjà un avantage sur les autres concurrents. Des 30candidats, Meckassoua est en tête en terme de carnet d’adresses. Il connait de nombreux chefs d’État africain, ce qui est un avantage qui pourra vite faciliter son intégration en cas d’élection.

Wilfried Maurice SEBIRO
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