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Centrafrique: référendum prolongé dans les zones où le scrutin a été perturbé
Publié le mardi 15 decembre 2015  |  AFP
Centrafrique
© Autre presse par DR
Centrafrique : la population du km5 vote le référendum constitutionnel dans la sérénité
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Le scrutin du référendum constitutionnel en Centrafrique a été exceptionnellement prolongé lundi dans le quartier musulman et certains arrondissements de Bangui en raison des violences qui ont perturbé les élections dimanche et souligné la menace pesant sur les élections générales prévues le 27 décembre.

En province, des "dérogations de prolongation" du scrutin ont également été accordées dans des localités où les électeurs n'ont pu voter normalement dimanche, du fait d'intimidations ou de la destruction de matériel électoral par des hommes armés hostiles au scrutin, a indiqué l'Autorité nationale des élections (ANE).

Les électeurs centrafricains ont ainsi continué à voter dans les villes de Bria (est), Ndele (nord), Kaga Bandoro (nord), Bossangoa (ouest), ainsi que dans les camps de réfugiés du Tchad et Cameroun.

A Bangui, un imposant dispositif militaire des forces internationales (Casques bleus et soldats français de Sangaris) était déployé autour du quartier du PK5 dès le début de la matinée, notamment aux abords du bureau de vote de l'école Baya Dombia, visé dimanche par d'ex-rebelles armés opposés au scrutin avec des tirs de mitrailleuse et de roquettes.

Ces tirs ont fait cinq morts et une vingtaine de blessés, dont plusieurs dans un état très grave, selon un bilan établi lundi matin par la Croix-Rouge centrafricaine.

Le quartier était également surveillé par un hélicoptère Fennec de la force Sangaris qui a survolé la zone toute la journée.

Le taux de participation était "très important" à l'école Koudougou au PK5, selon un responsable sur place de l'ANE. Le "OUI" au projet de nouvelle Constitution semblait l'emporter massivement, avec par exemple 346 voix pour et seulement 14 contre dans le bureau N.9, a constaté l'AFP.

"Nous ne savons pas vraiment ce qu'il y a dans cette Constitution (...) nous votons d'abord pour la paix!" a déclaré en souriant Njadder, un électeur.

Aucune nouvelle violence n'avait été signalée en fin de journée dans la capitale centrafricaine.

- Débat au Conseil de sécurité -

Selon l'ANE, le dépouillement a débuté dès dimanche soir dans les bureaux où le scrutin s'est déroulé normalement, et s'est poursuivi lundi. Les résultats devraient être publiés dans les prochains jours.

Le référendum vise l'adoption d'une nouvelle Constitution et constitue également un test avant les élections présidentielle et législatives prévues le 27 décembre, sous pression de la communauté internationale.

La participation au scrutin a divisé l'ex-rébellion musulmane Séléka et les rangs des milices chrétiennes anti-balaka, où des factions opposées au processus électoral ont tenté de dissuader la population de participer au vote.

En province également, plusieurs incidents ont été signalés dimanche, surtout dans le Nord et l'Est, selon une source anonyme au sein de la Minusca.

A Ndele, Birao et Kaga Bandoro, fiefs de la faction Séléka de Nourredine Adam, les habitants intimidés par des tirs et des menaces ne se sont pratiquement pas rendus dans les bureaux de vote. De même à Bossangoa, fief anti-balaka dans l'ouest, des tirs ont dissuadé les gens de voter.

Dès dimanche soir, le représentant des Nations unies à Bangui, Parfait Onanga-Anyanga, avait salué le "courage" des Centrafricains "qui ont bravé toutes les peurs et les menaces" pour aller voter malgré les violences.

"Les Centrafricains ont marqué un pas historique dans leur marche vers plus de démocratie dans leur pays", a déclaré à des journalistes le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU.

Il a réaffirmé la "volonté" de l'ONU "de mettre un terme aux agissements de ces saboteurs", en référence aux ex-rebelles Séléka et aux miliciens anti-balaka.

Le Conseil de sécurité de l'ONU devait débattre lundi de la situation en Centrafrique après le vote de dimanche.

Les échéances électorales, repoussées plusieurs fois dans ce pays dévasté par trois années de violences intercommunautaires, sont censées clore une transition politique à bout de souffle et permettre un retour à l'ordre constitutionnel.

La Centrafrique, un des pays les plus pauvres au monde, est plongée dans le chaos depuis le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par l'ex-rébellion Séléka, elle-même finalement chassée du pouvoir par une intervention internationale début 2014.
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