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A quand le retour des vraies forces armées centrafricaines
Publié le vendredi 31 octobre 2014  |  Centrafrique Libre
Aristide
© LNC par DR
Aristide Sokambi, ministre de la Défense accompagnait et le commandant des Sangaris, le général de brigade Éric Bellot des Minières à Bouar
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Il y’a un mois le ministre de la Défense et cousin de la présidente M. Aristide Sokambi disait ceci : «Je suis content qu’on ne mette pas les FACA sur le terrain! Car, en ce moment, il y a des éléments en tenue et armés qui participent à la situation actuelle » ?

Avant de savoir et comprendre si les FACA sont réellement de retour, Centrafrique Libre vous demande de méditer sur ces trois questions à la suite de ses investigations.

Pourquoi les FACA ont été mises au placard ?

Par qui ont-elles été mises et quand ?

Pourquoi créer une unité d’intervention rapide maintenant ?

Les FACA ont été mises au placard à l’arrivée de la Séléka au pouvoir. Après la nomination de Me Tiangaye qui est pourtant avocat donc légaliste, aucun homme politique issu des différentes plateformes de l’ancienne opposition et de la société civile ne s’était opposé à Djotodia qui a tout de suite remplacé celles-ci par les mercenaires tchado-soudanais qui l’ont accompagné à la gloire. Tout ceci, sous le regard complice de la France et du Tchad.

L’indéboulonnable ministre Séléka et conseiller de CSP, Jean Jacques Démafouth d’après des sources dignes était celui-là qui s’était présenté au sanguinaire Djotodja comme la personne ressource qui pouvait rassembler les FACA et les mettre à son service.

Il avait implicitement convoité le ministère de la Défense mais c’était sans compter sur le ressortissant de l’école de la démolition de Nyala, Djotodia qui préféra garder ce poste avant de l’attribuer à son oncle, le général Mamour sous la pression des occidentaux. Démafouth dut se contenter d’un simple poste de ministre chargé de relations avec la Misca, presque le même qu’il garde aujourd’hui, mais avec des pouvoirs élargis d’un ministre de la Défense bis à la présidence.

Alors que la majorité des politiciens se sont déjugés de ce dossier sensible pour éviter des représailles de la France qui a fortement besoin de ce pays pour relancer son économie, un pseudo retour de quelques éléments des FACA a été organisé par des opportunistes qui ont pourtant contribué à la décision de leur mise en quarantaine. On aurait confié cette mission aux généraux représentant les differentes ethnies du pays pour faire ce travail, on comprendrait. Mais celle-ci est pilotée par l’enfant terrible de la politique J.J Demafouth, un civil connu pour son implication dans plusieurs crises dans ce pays, par Sokambi, l’actuel ministre de la défense et cousin germain de la présidente ainsi que de Jules kogbia, récemment nommé DG de la sécurité présidentielle.

Notons que les mêmes qui racontaient des âneries au nom des FACA se voient aujourd’hui obliger de leur faire appel après qu’ils aient été lâchés par les forces internationales. Fini la parole d’évangile du pouvoir pour justifier la parole d’évangile du pouvoir contre le non retour des FACA que le microcosme centrafricain attribue au ministre conseiller spécial Démafouth: «on ne peut pas ramener les FACA parce 70 % des FACA de leurs éléments sont des nordistes ». Cependant il faut éviter tout triomphalisme et ne pas accorder un crédit hâtif à l’exécutif centrafricain qui a rejoint la volonté du peuple en annonçant le retour de l’armée même si cette réclamation a toujours été timide.

Selon des sources crédibles 850 éléments parmi lesquels de nombreux ex éléments des FACAS proches de l’ethnie du Dg Kogbia de Démafouth et de CSP ont été triés sur des critères farfelus pour faire partie de l’unité créee par Cathérine samba-Panza et baptisée Force d’Intervention Rapide.

Diviser pour régner

A vrai dire il ne faut plus compter sur le pouvoir en place dont les jours sont comptés pour le retour de la totalité des FACAS. Les centrafricains devraient rester attentifs sur ce retournement de la situation et se demander si la création de cette unité spéciale n’était pas autre chose que la constitution de l’armée de CSP comme l’avait fait ses prédécesseurs? Car comment comprendre qu’un pouvoir si impopulaire et à qui il ne reste officiellement que 4 mois de règne puisse songer à recruter des éléments d’une unité d’élite en se fondant sur des bases ethniques?

« CSP vient peut-être de créer sa garde présidentielle après la demande de L’ONU du retrait du contingent rwandais qui assurait sa sécurité depuis son élection par les conseillers du CNT a déclaré un officier qui requiert l’anonymat ». L’ONU aurait reçu une fin de non-recevoir de la part de CSP à sa proposition de remplacer les soldats du président Kagamé par les bérets noirs gabonais.

Signalons qu’elle a d’après nos confrères de Jeune Afrique et du journal Mondafrique opté pour le retour des soldats tchadiens mais suite à la grogne populaire des centrafricains qui peuvent tout accepter sauf les sbires de Deby , dame Cathy a fait une marche en arrière en décidant de recourir à quelques uns de ses enfants sur les 7000 qui sont encore dans la nature depuis l’arrivée de l’ère Séléka.

Là où le bât blesse c’est que les ex FACA dont un grand nombre sont des anciens mutins proches du DG de la Sécurité présidentielle parmi lesquels des retraités, donc considérés comme des milices font partie de ce groupe. Ce sont eux qui ont mis dernièrement en déroute les Anti Balaka à Pétévo. L’objectif affiché étant de mettre à leur disposition de gros moyens pour combattre les Anti balaka dont une grande partie sont des éléments des FACA acquis au dictateur déchu François Bozizé.

Dores et déjà on annonce que les FACAS des quartiers nord surtout des Gbaya se comptent au bout des doigts parmi les nouvelles recrues. Chapeautée par Démafouth l’objectif principal de la nouvelle unité n’est pas de déloger les mercenaires du KM5 qui empoisonnent la vie des centrafricains musulmans et chrétiens de ce quartier, ni d’aller au front contre la Séléka qui occupe plus de la moitié du territoire, mais plutôt d’assurer la sécurité de la présidente et de ses proches et surtout faire la guerre aux Anti-Balaka.

Et le reste des FACA ?

« Que les politiciens se réveillent sinon cette unité provoquera d’autres souci au pays: Le risque réel d’affrontement est inévitable .Les FACA n’ont pas accepté de reprendre dans leur ensemble, car ce sont les mêmes qui tournent au tour de CSP qui ont malheureusement choisi les leurs ,pour les doter en armes au détriment des autres. C’est donc ridicule de parler aux noms des FACA » a déclaré un officier joint au téléphone

Sans de profonds changements au sein des décideurs des FACA , l’ambiance sera électrique entre les éléments qui sont déjà fragilisés par des décennies de division et de remous sociaux.Selon nos informations les FACA des quartiers nord n’ont pas encore repris, ils n’ont pas encore été dotés en armes. Ils seraient soupçonnés d’ appartenir à l’ethnie gbaya ou considérés comme des pro-Bozizé.

Le problème du retour des FACA est tellement délicat que les politiciens tous bords confondus devraient vite se mettre autour d’une table pour faire des analyses objectives sur ce dossier qui touche à la souveraineté de la RCA et imposer une feuille de route à la France et à la communauté internationale qui continuent de se tromper. Après tout l’erreur est humaine. Neuf centrafricains sur dix désapprouvent les actions des forces internationales et réclament une armée centrafricaine.

Un an et huit mois après le départ de François Bozizé, la communauté internationale et la classe politique centrafricaine complice préfèrent maintenir le peuple centrafricain dans le chaos en le privant d’une armée républicaine pour bien piller les ressources de son pays.

Wilfried Maurice SEBIRO
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