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Afrique centrale : l’ONU dénonce des incursions de l’armée tchadienne sur le territoire centrafricain
Publié le jeudi 24 decembre 2015  |  Agence d'information d'afrique centrale
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© Autre presse par DR
Des forces tchadiennes
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D’après un récent rapport du groupe d’experts des Nations unies (ONU) pour la Centrafrique, publié le 21 décembre, plusieurs incursions des forces tchadiennes ont fait des dizaines de morts et de blessés parmi la population malgré la fermeture des frontières entre les deux pays depuis mai 2014.

Au moins 86 civils centrafricains ont été tués et plusieurs autres blessés ces dix-sept derniers mois dans le nord-ouest de la RCA, a révélé le groupe d'experts de l’ONU sur la Centrafrique. Les éléments tchadiens auraient commis, selon la même source, des meurtres, pillages, extorsions, déplacements forcés des populations centrafricaines. Il s’agit des témoignages recueillis par les experts onusiens auprès des victimes directes ou leurs parents. A en croire le rapport du groupe d’experts, les autorités tchadiennes empêchent les réfugiés centrafricains notamment des femmes et enfants, qui souhaitent retourner dans leur pays.

En mars 2015, le village de Dokabi a été systématiquement mis à sac par les mêmes hommes en armes. « Une vingtaine d'hommes à bord de sept camionnettes siglées de l'armée tchadienne ont incendié au moins quinze maisons », dévoile le rapport. Les faits sont irréfutables, parce que les experts ont pu aussi constater sur place des impacts de balles sur les habitations, les cendres des maisons incendiées... Autre constat, l'entrave au retour de Centrafricains, réfugiés au Tchad. Cependant, le rapport onusien n’a pu donner d'explication au sujet des raisons de ces incursions répétées des forces tchadiennes sur le territoire de la RCA.

Le chef rebelle Nourredine Adam se repentit

Les Centrafricains se rendent aux urnes le dimanche prochain pour élire leurs nouveaux président et députés. Le dernier scrutin référendaire a été émaillé de violence attribuée aux hommes fidèles au numéro 1 de l’ex-séléka au pouvoir entre mars 2013 et janvier 2014. Nourredine Adam avait juré de saboter toutes les élections dans ce pays. Les hommes de Nourridine ont empêché le vote dans les localités sous contrôle et tué une vingtaine de civils.

Actuellement à N'Djamena (Tchad), le patron du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) a déclaré qu’il renonce à perturber la tenue des prochaines élections et dit regretter d’avoir prôné la partition de la RCA. « Je déclare au nom du FPRC, notre décision d’adhérer à une cessation complète des hostilités sur l’ensemble du territoire national. Notre mouvement s’engage à apporter sa contribution positive et sincère à la tenue des prochaines élections générales en Centrafrique le 27 décembre prochain », a-t-il déclaré.

Nourredine est sous sanction des Nations unies tout comme l’ex-président François Bozizé, avec interdiction de voyager et de gel des avoirs. Mais malgré ces sanctions, ces derniers circulent librement dans la sous-région. Selon les autorités tchadiennes, le leader du FPRC est entré au Tchad par Daha, à la frontière sud-est, proche de la région centrafricaine de Birao, avant d’être récupéré par les services tchadiens. C’est à la demande de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) que Noureddine Adam a été accueilli au Tchad en vue d’une médiation, précise la présidence tchadienne.

Après plusieurs discussions avec l’envoyé spécial de l’OCI en présence des autorités tchadiennes, Noureddine Adam a accepté finalement de signer la déclaration : « nous exprimons nos regrets pour les récents affrontements et les actes qui nous ont fait prêcher une partition pure et simple. Au contraire nous nous sommes battus toute notre vie pour une République centrafricaine unie, indivisible, mais réellement inclusive et qui accepte et protège tous ses enfants, qu’ils soient chrétiens, musulmans, animistes ou adeptes de toute forme de croyance », a-t-il regretté.
Fiacre Kombo
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