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© AFP par dr
Des enfants centrafricains parlent de leur condition de vie à Samba Panza |
Certains enfants sur le site des déplacés de l’aéroport, sont accusés de sorcellerie, parce qu’ils sollicitent régulièrement dans le camp. Cette situation devient de plus en plus récurrente.
Selon des témoignages recueillis par le RJDH, beaucoup de ces enfants sont victimes des violences physiques et morales. Certains sont accusés de sorcellerie tandis que d’autres sont exploités.
Dieudonné Koubet, président du réseau communautaire pour la protection de l’enfant (RECOPE) du site de l’aéroport, a confirmé que les violences physiques et morales sont le quotidien de ces mineurs « sur le site de M’Poko, la distribution des vivres se fait rare. Les enfants affamés sont obligés d’aller demander de la nourriture pour leur survie. Ces mineurs sont pris pour des voleurs. La nuit, ils sont accusés de sorcellerie et sont passés systématiquement à tabac. Les chefs des zones interviennent tous les jours pour protéger ces enfants », a déploré Dieudonné Koubet.
Il a noté qu’en octobre dernier, trois d’entre eux ont été accusés de sorcellerie puis agressés physiquement. « Ces mineurs agressés sont à la charge d’un déplacé. Tous leurs besoins proviennent de lui. Il est devenu le véritable gardien d’enfants, parce qu’à son absence, ces enfants sont menacés, parfois ils sont lapidés », a regretté le président de RECOPE.
Augustine Yassimo, présidente de la jeunesse de la zone 11, a relevé quant à elle que certains enfants se trouvant dans les familles d’accueil sont devenus des bonnes ou des garçons de courses « c’est avec émotion que je constate toujours cette exploitation d’enfants sur le site des déplacés de l’aéroport. Nous devrions respecter et protéger ces orphelins au lieu de les maltraiter. Ils sont utilisés pour tous les travaux comme des machines », a signifié cette femme.
Des enfants pères et filles mères
Selon les enquêtes menées par RECOPE en octobre dernier, il est relevé que 7 garçons dont l’âge varie de 13 à 17 ans ont fait des enfants avec des filles de leur âge.
« Nous avons constaté l’existence d’un jeune foyer sur le site. Un enfant de 17 ans à une copine et trois fils. L’autre qui a 13 ans a aussi un enfant à sa charge. Pour ce qui concerne les filles, nous avons enregistré 86 filles-mères sur le site de M’Poko. C’est inadmissible », a regretté Dieudonné Koubet, président du RECOPE, tout en ajoutant que la pauvreté, le manque d’encadrement et de soutien, sont à l’origine de ces situations.
Environs 5000 enfants sont enregistrés sur le site de déplacés de l’aéroport. Parmi eux, il y a des orphelins, des enfants associés aux groupes armés et des enfants non accompagnés.
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