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Lu pour vous : Martin Ziguélé, le grand favori (JDD)
Publié le jeudi 31 decembre 2015  |  Centrafrique Presse Info
Martin
© Autre presse par DR
Martin Ziguélé, président du ​Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC)​, leader de l’opposition
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Sous haute surveillance internationale, le premier tour de l’élection présidentielle centrafricaine se jouait mercredi à Bangui et dans l’ouest du pays. Parmi la trentaine de candidats en lice pour ce scrutin, qui pourrait mettre fin à deux ans de guerre et de tueries entre chrétiens et musulmans, trois hommes se distinguent.

Martin Ziguélé, le grand favori

Ex-premier ministre de l’ancien chef de l’Etat Ange-Félix Patassé de 2001 à 2003, président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), Martin Ziguélé fait figure de leader de l’opposition depuis des années dans le pays. Âgé de 58 ans, cet expert en assurance, qui se présente pour la troisième fois à la présidentielle, est aujourd’hui annoncé comme le candidat le mieux placé dans la course à la tête de l’Etat.

Il est pourtant loin de faire l’unanimité. Tour à tour accusé d’être "le candidat de la France" pour sa proximité avec les réseaux de l’Internationale socialiste et le PS français, ou d’être un ancien soutien au coup d’Etat de la rébellion séléka en 2013, cet adversaire historique de François Bozizé peut compter sur une formation très bien implantée sur le territoire centrafricain. Il a pris le pari risqué, après l’annonce d’un report de trois jours du scrutin justifié par des problèmes logistiques, d’aller chercher le 24 décembre de nouveaux électeurs à Bossangoa, le bastion de son ancien rival.

Axé sur le tryptique "Réconciliation, Rassemblement et Reconstruction", le projet politique de Martin Ziguélé s’engage à mettre en œuvre une réforme de la sécurité, un plan de DDRR (Désarmement-Démobilisation-Réinsertion-Rapatriement), et un redéploiement de l’administration pour réhabiliter l’Etat partout sur le territoire national.

Anicet-Georges Dologuélé, l’allié de Bozizé

Il est "le" candidat des milieux d’affaire du pays. Ancien président de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC), économiste de formation, Anicet-Georges Dologuélé se présente sous la houlette d’un tout jeune parti, l’Union pour le Renouveau Centrafricain (URCA), qu’il a créé en rentrant à Bangui en 2013 après des années d’exil. Son passé rappelle par plusieurs aspects celui de Martin Ziguélé. Lui aussi âgé de 58 ans, il a précédé le grand favori du scrutin au poste de premier ministre d’Ange-Félix Patassé, entre 1999 et 2001. Mais là où Dologuélé pourrait prendre l’avantage, c’est grâce au soutien –de taille- que lui apporte l’ancien président déchu François Bozizé. L’annonce, mardi 22 décembre, d’un accord entérinant le ralliement du parti de ce dernier, le KNK, à l’URCA, a résonné comme un coup de théâtre à quelques jours de la fermeture de campagne du premier tour.

Pas sûr cependant que cette nouvelle consigne de vote suffise à Dologuélé pour faire le poids. Si elle devrait lui permettre de s’attirer les voix de la communauté Gbaya, partisane de Bozizé, elle pourrait aussi freiner le choix d’une frange importante de la population qui exige la condamnation de l’ancien président. Une réserve importante, à laquelle s’ajoute, pour ses détracteurs, la crainte d’avoir un président "trop parisien". Par ce reproche, ses opposants pointent du doigt l’implantation de son cabinet de consultance, AfriPartners International Consulting, dans le 8e arrondissement parisien. Un argument que l’ancien chef du gouvernement balaie, faisant valoir sa lourde implication dans la campagne de proximité qu’il mène en Centrafrique.

Prônant "une rupture radicale", ce candidat entrepreneur a fait de la relance de l’investissement et de l’emploi une de ses principales promesses de campagne, derrière le rétablissement de la sécurité et de la justice dans le pays.

Abdoul Karim Meckassoua, le candidat indépendant

Il est l’un des rares musulmans à se présenter à la présidentielle. A 63 ans, "M. Audit", comme il se présente lui-même, est le plus âgé des trois favoris du scrutin mais est paradoxalement perçu par beaucoup comme "le candidat de la jeunesse". Ministre à plusieurs reprises sous le régime de Bozizé, où il s’est vu attribuer divers portefeuilles, il entretient son réseau entre la haute sphère politique congolaise et le ministère de la Défense, à Paris. En 2014, la France avait appuyé sa candidature au poste de président par intérim de transition. Mais son passé d’ex-putschiste lui avait valu un rejet de dossier. Soutenu par la communauté musulmane, mais aussi par de nombreux chrétiens, il jouit d’une bonne réputation dans les milieux intellectuels du pays.

Sa confession pourrait se révéler, à terme, à double tranchant. Les ravages commis en 2012 et 2013 par la Séléka, milice à coloration musulmane, sont restés ancrés dans les têtes de tous les habitants de ce pays où plus de 80% de la population est chrétienne. Son élection pourrait raviver des blessures encore loin d'avoir cicatrisé. Un risque que l’ingénieur de formation tente d'endiguer en se revendiquant comme "le candidat de l’union".

"(Si je suis élu demain) président de la République, je défendrai deux projets simples. Simples, mais attendus depuis si longtemps", a-t-il martelé en meeting devant plusieurs milliers de personnes réunies quelques jours après la venue du pape au stade de Bangui. "Le premier : nous réconcilier. Le second : nous développer."
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