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Présidentielle en Centrafrique: Dologuélé et Touadéra peuvent dire merci á Bozizé
Publié le mardi 12 janvier 2016  |  Centrafrique Libre
François
© AFP par DR
François Bozizé, ancien président
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Alors que l’Autorité nationale des élections égrenait le 7 janvier les résultats provisoires du premier tour de la présidentielle, François Bozizé a dû afficher un large sourire. Le voilà parrain inattendu d’un scrutin auquel personne ne voulait qu’il participe. C’est en grande partie à lui (dont la candidature avait été invalidée par la Cour constitutionnelle) qu’Anicet-Georges Dologuélé, en tête avec 23,78 % des suffrages, et Faustin Archange Touadéra, qui le suit avec 19,42 %, doivent leur place au second tour. Leurs scores dans l’Ouham, région de naissance de Bozizé, sont éloquents : Touadéra recueille près de 34 000 voix, contre un peu plus de 30 000 pour Dologuélé, sur les quelque 90 000 suffrages exprimés.

Touadéra, un homme effacé

Bien implanté sur le terrain, bénéficiant du soutien d’hommes d’affaires centrafricains – dont celui du groupe Kamach, principal opérateur économique du pays -, Dologuélé, ex-président de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), 58 ans, a parfaitement tiré profit de l’accord qu’il a signé avec le Kwa na Kwa (KNK), le parti de Bozizé. La présence au second tour de l’ancien Premier ministre (1999-2001) d’Ange-Félix Patassé n’est pas vraiment une surprise.

On ne peut en dire autant de celle de Touadéra, lui aussi 58 ans, qui fut Premier ministre de Bozizé pendant cinq ans (2008-2013). Ses bons résultats dans certaines régions et arrondissements de Bangui laissent pantois les plus grands connaisseurs de la Centrafrique. L’ancien recteur de l’université de Bangui, originaire de Damara (Kemo), où il a été député, était « un homme effacé, dans l’ombre d’un président dont il suivait le plus souvent les arbitrages », selon l’un de ses compagnons d’alors au gouvernement.

S’il s’est appuyé sur un bon réseau tissé entre 2008 et 2013, notamment auprès d’organisations de femmes, ce mathématicien de formation qui se présentait en indépendant a bénéficié d’un autre facteur. Mécontents de l’accord signé avec l’Union pour le renouveau centrafricain (Urca) de Dologuélé, des cadres du clan Bozizé en exil en France, tels ses fils Socrate et Jean-Francis (qui a toujours eu de bonnes relations avec Touadéra) ou l’ex-ministre des Finances Dieudonné Tokofeïssé, ont mobilisé sur le terrain la machine KNK en sa faveur. Bozizé, qui avait approuvé au téléphone l’accord avec Dologuélé, a-t-il joué double jeu ?

Qui bénéficiera des voix des autres candidats ?

Reste la question de la fraude, brandie par une partie des candidats, qui ont multiplié les recours devant la Cour constitutionnelle. Mais s’ils mettent en doute la crédibilité du scrutin – selon plusieurs témoignages, on a menacé des électeurs pour qu’ils votent Touadéra dans les quartiers de Bangui contrôlés par les anti-balaka -, la pression de la communauté internationale pour que ces résultats soient acceptés laisse peu de champ à une contestation.

Alors que le second tour, prévu pour le 31 janvier, se profile, Dologuélé (et ses 60 000 voix d’avance sur Touadéra) se dit confiant. Mais le jeu des alliances peut encore faire basculer le rapport des forces. À qui iront les 149 134 voix d’un Désiré Nzanga Kolingba qui a entamé, dès le 1er janvier, des tractations avec Touadéra ? Celles des 128 009 électeurs du très déçu Martin Ziguélé ? À ce petit jeu, Toudéra a marqué des points en obtenant, dès le 10 janvier, le soutien de dix-huit candidats dont celui du surprenant Jean-Serge Bokassa, crédité de 77 493 voix au 1er tour. Après avoir digéré leur défaite, nul doute que les candidats déçus prendront un malin plaisir à monnayer leur soutien. Autre interrogation : l’électorat du KNK se répartira-t-il de manière équilibrée entre les deux adversaires ? Quelle que soit l’issue du second tour, Bozizé pourrait bien en être le grand vainqueur. Trois ans après avoir été chassé du pouvoir par les désormais ex-rebelles de la Séléka.
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