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Georges Anicet Dologuélé et Faustin Archange Touadéra deux candidats face à la question de l’impunité en RCA
Publié le mardi 12 janvier 2016  |  Les Plumes de RCA
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© Autre presse par DR
Les deux anciens ministres Anicet Georges Dologuélé (G) et Faustin Touadéra (D), les deux candidats pour le deuxième tour de l`élection présidentielle centrafricaine
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Depuis l’annonce des résultats du premier tour, les Centrafricains en général, semblent à la fois éprouver un réel et exceptionnel sentiment d’accomplissement, de fierté ainsi que de plénitude, et baigner avec gratitude et sérénité, dans un ravissement d’une profondeur digne d’admiration et de vénération ! Et si l’on ne peut se soustraire aujourd’hui à l’euphorie collective, et à l’espoir d’un lendemain meilleur, tout cela ne peut qu’être imparfait et partiel, du moins inachevé, réservé et bien mesuré. La faute sans doute, à un dénouement futur et implacable qui tout en en nourrissant l’espérance, tient en suspens et suscite des appréhensions.

En fait, quel avenir promettent et sont donc capables d’offrir concrètement aux Centrafricains sans commettre un parjure, les bienheureux candidats à la présidence de la République?

Sans doute me répondront-ils, que l’on veuille bien s’en référer aux « projets d’avenir » décrits et présentés clairement dans leurs deux projets politiques, qu’il est important – je l’admets – , de mettre autant d’attention à lire qu’ à apprécier l’intensité du plaisir que cet exercice engendre.

Sécurité, paix, réconciliation, désarmement, lutte contre la pauvreté, préservation des valeurs diverses, exercice de la souveraineté, politiques de développement, état moderne, économie verte, croissance forte et durable, lutte contre la corruption, état de droit, développement des infrastructures, bonne gouvernance etc…telles sont notamment les idées maîtresses des deux projets politiques. Du reste, les trente candidats du premier tour ne disaient pas autres choses. Car en définitive, la paix, la sécurité, la réconciliation le développement en général, demeurent des préoccupations que tous les Centrafricains ont en commun.

Quant à leurs capacités et autres atouts personnels, les candidats du second tour, apparaissent tous les deux comme des intellectuels de haut niveau, des technocrates rompus et des hommes politiques d’expérience. Leur volonté et leur engagement à mener à bien, et à réaliser leurs grandes ambitions pour la RCA, ne devraient faire l’objet d’un rejet systématique. Il faut commencer par leur faire confiance

Toutefois, des deux projets qui sont présentés aux centrafricains, il ressort un seul et même point insuffisamment développé et qui intrigue. A peine l’on sent si les deux candidats ont souhaité l’aborder franchement, et en parler de manière détaillée. Et pourtant ce point semble-t-il, a été souvent discuté au cours de toutes les grandes réunions et des différents débats qui ont marqué la transition centrafricaine. Il s’agit du problème de l’IMPUNITÉ. D’ailleurs, dans les projets présentés par Monsieur Dologuélé d’une part, et Monsieur Touadera d’autre part, le mot « impunité » n’apparaît qu’une seule fois et de manière assez furtive, au milieu des phrases « touffues » :

Projet de Monsieur Dologuélé : « L’administration sera décentralisée et déconcentrée, pour la rendre plus efficace et mobiliser l’implication des citoyens dans la gestion de la chose publique. Nous lutterons contre la corruption et l’impunité. »

Projet de Monsieur Touadera : « De même, pour conforter l’Etat de Droit dans notre pays, le système judiciaire doit également être pleinement opérationnel dans toutes les préfectures du pays pour traquer, juger les contrevenants et garantir les Droits humains, lutter contre l’impunité et la corruption. »

Sans conteste, l’impunité demeure aujourd’hui, l’une des principales questions au cœur du débat sur la paix, la réconciliation et même la sécurité en RCA. Elle ne saurait donc être traitée aussi « légèrement », même et surtout quand il s’agit de document de projet politique.

Et parlant d’impunité, l’on ne peut ne pas évoquer ici, la proximité historique ou électoraliste des deux « candidats finalistes », avec l’ancien Président François Bozizé, une proximité qu’il serait fastidieux et à la limite inutile d’en rappeler les détails.

Néanmoins, une question très claire que se posent nombre de Centrafricains mériterait une réponse précise de la part de Messieurs Georges Anicet Dologuélé et Faustin Archange Touadera :

Quel sort comptent-ils réserver au Général François Bozizé durant l’exercice de leur mandat présidentiel ?

D’ores et déjà, il convient de préciser, que répondre uniquement par des formules sibyllines du genre « la justice fera son travail, Bozizé est un Centrafricain et la RCA est son pays, ou que la justice internationale s’en occupe… », revient à botter en touche.

Par ailleurs ne faudrait-il pas souligner avec force – et ce n’est guère faire insulte à qui que ce soit -, que François Bozizé, Général de l’armée centrafricaine, ancien Chef d’Etat et père d’une grande famille, âgé bientôt de 70 ans, mériterait – quelque soit le sort qui lui sera réservé -, un traitement digne de son rang et du poids des années ?

A la vérité, que voudraient les futures autorités centrafricaines en définitive ? Réserver à Bozizé les mauvaises fortunes de Ahidjo, Mobutu, ou Idi Amin Dada, ces anciens chefs d’Etat déchus, qui à force d’errer sont morts et enterrés en dehors du pays qu’ils ont servi, en attendant le rapatriement très hypothétique de leurs cendres chez eux? Ou alors, faut-il comme Taylor et Gbagbo, livrer Bozizé à la CPI que certains intellectuels africains n’ont de cesse de critiquer et de dénoncer pour ses « fausses manœuvres » et ses tendances très orientées contre l’Afrique ?

Mais au-delà du cas Bozizé dont – qu’on veuille l’accepter ou non -, l’ombre plane sur les élections en RCA et les mains n’arrêtent de tirer sur des ficelles invisibles, se posent naturellement la question du sort de Djotodja, Nourredine, les criminels de la Séléka et des Antibalaka, dont certains croupissent en prison ou courent toujours malgré la menace des poursuites pénales.

Tout compte fait, quelles réponses apporter à toutes les victimes des crimes, viols et pillages de ces dernières années en RCA ?

Si Georges Anicet Dologuélé et Faustin Archange Touadera, les deux Chefs d’Etat potentiels, consentaient à répondre clairement aux questions posées, les Centrafricains le leur revaudront sans doute dans les urnes d’ici quelques jours.

Guy José KOSSA
GJK Levillageois
Élève Certifié de l’Enseignement
Primaire,Tropicale et Indigène (CEP-TI)
Écrivain Public du Village Guitilitimö
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