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Centrafrique : Naissance du bipartisme
Publié le mardi 26 janvier 2016  |  Les Plumes de RCA
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La date du 25 janvier 2016 aura imprimé d’une encre indélébile une page de l’histoire politique et judiciaire du Centrafrique.

En effet la Cour Constitutionnelle de Transition, en rendant son verdict sur les résultats des élections présidentielle et législatives, a eu la lourde responsabilité de prendre deux décisions à première vue contradictoires et incompréhensibles, quand on sait que les motifs des recours portés devant sa haute juridiction tant au niveau de l’élection présidentielle qu’à celui des législatives, sont semblables, telles des gouttes d’eau, qui vont tomber certaines dans une rivière, d’autres dans un feu ardant où ces dernières vont s’évaporer immédiatement et disparaître dans l’air.

La décision de confirmer les résultats de la présidentielle sont ces gouttes d’eau qui vont grossir la rivière, quand l’annulation des résultats des élections législatives vont être la disparition de ces gouttes tombées dans le feu.

Mais pour quitter le terrain de la métaphore, il convient de se demander très sérieusement l’impact qu’a le verdict de la C.C.T. sur la vie politique centrafricaine, à partir de maintenant et à partir des résultats du deuxième tour de la présidentielle.

Trois pistes de réflexion s’ouvrent à notre sagacité :

1° – Il apparaît très clairement que le paysage politique centrafricain doit se reconstituer : les différents ralliements opérés après les résultats de l’A.N.E. montrent déjà la constitution de deux blocs qui doivent maintenant s’affirmer au deuxième tour de l’élection présidentielle.

2° – Ces deux blocs ne pourront être viables que par le charisme des deux candidats du deuxième tour, qui devront tout faire pour maintenir leurs alliances après les résultats du second tour de l’élection présidentielle. Ce qui suppose que le Président élu soit assez honnête pour ne pas chercher à débaucher les opportunistes du camp qui aura perdu, pour la simple raison qu’il voudra bien accentuer son influence, en sachant pertinemment que ces hommes ne le rejoindront pas par conviction, mais par calcul. Il ne pourra arrêter cette frivolité politique qu’en refusant les adhésions fantaisistes et « situationnistes » et en acceptant d’avoir en face de lui une opposition de qualité, dont il reconnaîtra les droits. Cela ne se fera pas sans le courage politique qui va avec.

3° – Si les deux blocs peuvent ainsi se constituer, ce qui suppose aussi qu’on va vers la mise en place réelle d’une majorité et d’une opposition, il est fort à parier que les deux grands partis politiques que sont le R.D.C. et le M.L.P.C. courent le risque de disparaître du paysage politique centrafricain comme le M.E.S.A.N. en son temps, pas pour les mêmes causes, mais tout simplement parce que la Seleka a laissé des stigmates qui ont corrodé les fondations de ces deux partis, dont les leaders n’ont pas su trouver les mots pour montrer au peuple leur sincère rapprochement dans les moments les plus exécrables de la crise.

C’est dire en tout et pour tout qu’une nouvelle ère s’ouvre désormais en Centrafrique, une ère qui doit inaugurer la pratique de la vraie politique, celle-là qui veut qu’on s’occupe des affaires publiques pour le bien du peuple et du pays, et non celle qui a consisté à courir derrière tous les titres et tous les privilèges, pour assouvir toutes les famines personnelles, familiales, et ethniques. Cette ère doit être l’ère de la pratique politique à travers les convictions, à travers la réalisation des projets envisagés et suivis dans leur matérialisation, à travers l’expression de toutes les compétences en vue de l’exploitation de nos ressources et de la redistribution équitable de leurs revenus au bénéfice de nos populations et non à l’avantage d’une poignée d’hommes comme cela a toujours été le cas.

Pour une fois, ne pouvons-nous pas être fiers de voir la démocratie prendre racines chez nous ?

Que Dieu bénisse notre chère patrie.

Adolphe PAKOUA
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