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Respecter les centrafricains
Publié le jeudi 28 janvier 2016  |  Les Plumes de RCA
Anicet
© Autre presse par DR
Anicet Georges Dolonguélé, ancien Premier ministre de la RCA, ex-président de la Bdeac et leader du parti URCA
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Les résultats du premier tour des élections législatives et présidentielles ont été annoncés le 25 janvier 2016. Ils me placent en tête de l’élection présidentielle, ce qui me qualifie pour le second tour, avec une petite longueur d’avance sur mon adversaire Faustin ArchangeTOUADERA, à qui j’adresse mes vives félicitations.

Je remercie l’ensemble du peuple centrafricain qui a fait montre de beaucoup de maturité et de responsabilité, tant durant toute la campagne du premier tour que le jour du vote. Il a pu ainsi démontrer aux yeux du Monde entier son désir de tourner la page de la violence et de prendre son destin en mains.

Je remercie plus particulièrement tous les centrafricains qui m’ont fait confiance et m’ont accordé leur suffrage.

Je remercie, félicite et encourage tous mes concurrents pour leurs performances respectives.

Je remercie, tous les groupes armés qui, de par leur comportement pacifique, ont permis que les scrutins se tiennent dans un climat relativement serein.

Je remercie enfin le Gouvernement de Transition et la Communauté Internationale, en particulier la MINUSCA, qui ont déployé des moyens importants et ont œuvré main dans la main pour permettre l’organisation de ce scrutin.

Maintenant que le Droit a été dit, je prends ma plume pour signaler une série de dérives graves orchestrées par l’équipe de mon futur adversaire du second tour et de la coalition qui, avec une surprenante précipitation, s’était fébrilement constituée autour du candidat.

En effet, depuis la proclamation provisoire des résultats du premier tour des élections présidentielles par l’Autorité Nationale des Elections, nous assistons à un délire médiatique, fait d’injures et de dénigrements contre ma personne, dont le but manifeste est de pourrir le climat du second tour et d’infantiliser nos compatriotes. Il faut dire que j’avais été tantôt informé qu’une partie de la presse locale aurait été rétribuée pour véhiculer des insanités contre moi, tout au long de la période de l’entre-deux tours et ceci, jusqu’au terme du scrutin du second tour.

Face à ce comportement déviant, j’ai donné des instructions à ma Direction Nationale de Campagne de s’abstenir de toute réaction guidée par la passion, pour trois raisons principales :

La première : nous nous devions de respecter le Code électoral et d’attendre la proclamation des résultats du premier tour par la Cour Constitutionnelle de Transition, pour savoir quelles étaient les personnalités retenues pour le second tour ;

La seconde raison est liée au nécessaire respect du Code de Bonne Conduite que tous les candidats et tous les partis politiques avaient signé avant la campagne du premier tour, en présence de Mme la Présidente de Transition et de la Communauté Internationale. Par cet acte, nous nous sommes engagés, individuellement et collectivement, à éviter des attaques personnelles et des propos infamants vis-à-vis des adversaires. Cet engagement avait été renouvelé entre mon adversaire et moi à deux reprises: d’abord quand je l’ai appelé au téléphone pour le féliciter après la lecture des résultats provisoires du premier tour par l’ANE ; et ensuite durant un diner organisé à la Résidence de l’Ambassadeur des Etats Unis d’Amérique par le G8 ;

La troisième raison est que – et c’est ma conviction – nous devons enfin avoir un peu de respect pour notre peuple qui a trop souffert, précisément à cause des conséquences souvent sanglantes du climat de détestation que les hommes politiques ont toujours entretenu entre eux.

Un adage dit que « l’Union fait la force » ! Je ne comprends donc pas pourquoi cette coalition autour de mon adversaire, d’apparence solide, se montre aussi inquiète, fébrile, comme si elle était à la recherche d’un bouc émissaire pour justifier les échecs de la classe politique de notre pays. La déclaration complètement immature et irresponsable de l’un de ses membres sur Radio Ndéké Luka, relative à Monsieur Aurélien Agbenonci, adjoint au Chef de la MINUSCA, en est un exemple frappant. Cet homme politique a publiquement exprimé son trouble (c’est le moins qu’on puisse dire !) quand Monsieur Agbenonci, arrivé à mon domicile pour vérifier la présence des casques bleus mis à ma disposition, avait tenu à me saluer alors que j’étais en pleine discussion avec lui. Après avoir bavardé quelques minutes avec nous, le Haut Responsable de la MINUSCA s’était excusé parce qu’il devait aller effectuer la même vérification chez le candidat arrivé en deuxième position. La déclaration enflammée de cet homme politique sur Radio Ndéké Luka quelques jours plus tard était d’autant plus surprenante qu’il n’avait « surpris » personne chez moi. Nous avions accueilli ensemble un partenaire avec qui nous avions cordialement échangé. J’ai travaillé plus de 30 ans à l’International, dont près de 9 à Brazzaville, où mes fonctions de Président de la BDEAC me donnaient un statut de Chef de Mission diplomatique. A ce titre, j’ai développé des relations très cordiales, voire amicales, avec tout le corps diplomatique et Aurélien Agbenonci en faisait partie, puisque étant à l’époque Représentant Résident du PNUD. Arrêtons donc les fantasmes et ne méprisons pas le vote de nos concitoyens.

La coalition essaie de manipuler les électeurs sur le fait qu’il y a 19 ans (excusez du peu) quand j’étais Ministre des Finances, j’aurais refusé de payer les salaires, préférant rembourser les arriérés des Institutions de Bretton Woods contre commission. Une telle méconnaissance des circuits financiers internationaux de la part de prétendants à la Magistrature Suprême est très inquiétante ! Dans tous les cas, les représentations du FMI et de la Banque Mondiale en RCA apprécieront que leurs Institutions soient traitées de corruption active. La vérité est que, au lendemain des mutineries, il avait fallu faire des réformes courageuses dans l’optique d’assainir les finances publiques et d’attirer les Institutions de Bretton Woods qui avaient déserté notre pays depuis une décennie. Ce travail avait été très difficile et ingrat. Mais je l’ai réalisé, parce que c’était ma mission et parce que je pensais que c’était une excellente manière de préparer l’avenir de mon pays. Devenu Chef du Gouvernement, j’avais mené avec acharnement et opiniâtreté une plaidoirie en faveur des pays post conflits qui étaient dans l’incapacité d’honorer leur échéance vis-à-vis des Institutions de Bretton Woods. Cette plaidoirie avait fini par porter ses fruits, puisqu’un mécanisme a pu être mis en place en 2004 pour éviter que les finances des pays en situation de post conflits ne soient alourdies par les échéances dues à ces Institutions. J’affirme donc avec force que si certains se vantent aujourd’hui d’avoir pu payer régulièrement les salaires avec l’appui de la Communauté Internationale, c’est précisément parce que quelqu’un a mis à la disposition de son pays sa technicité, son énergie et son tissu relationnel pour nettoyer les finances de notre pays et préparer l’avenir. Il faut beaucoup de courage pour faire ce travail. Je l’ai fait, sous les quolibets et les injures, y compris du parti politique dont je défendais les intérêts. Aujourd’hui, mon concurrent et sa coalition devraient me remercier d’avoir permis que le Comité de Trésorerie (encore une de mes initiatives) ait pu stabiliser le paiement des salaires des fonctionnaires. Je leur demande par conséquent de mettre fin à cette escroquerie intellectuelle et d’arrêter de prendre les centrafricains pour des « Boubourous », à qui on peut faire avaler n’importe quoi.

Le paiement régulier des salaires des quelques 26.000 fonctionnaires est important. Grâce à mon action courageuse, c’est désormais possible et ça le sera de plus en plus si la situation sécuritaire devenait suffisamment stabilisée. Mais la population de la République Centrafricaine est de 5.200.000 habitants et quand on brigue la Magistrature Suprême, on le fait pour s’occuper de tous les centrafricains. Agiter le seul paiement des salaires comme fait d’armes est encore prendre les centrafricains pour des « Boubourous ».

Je lis et entends çà et là que je serais le candidat des hommes d’affaires et de la Communauté Internationale, par opposition à une candidature qui serait celle des pauvres ou du peuple. Encore une grosse escroquerie démagogique. Je brigue la Magistrature Suprême pour justement sortir mes compatriotes et notre pays de la pauvreté. Je souhaite qu’il y ait une classe moyenne dans mon pays. Je rêve d’une Centrafrique avec des milliers de millionnaires, voire des milliardaires. Alors le niveau de vie aura changé, grâce à des centaines de milliers d’emplois offerts par les nombreuses entreprises créées par des centrafricains. S’agissant de la Communauté Internationale, il est évident que plus un homme politique dispose d’un portefeuille relationnel important, plus il lui est facile de trouver des circuits de financements adaptés aux problèmes de son pays.

Enfin, il est important de rappeler que nous briguons la Magistrature Suprême pour diriger l’un des pays les plus pauvres de la Planète. Si les hommes politiques continuent d’instrumentaliser notre jeunesse et de l’enfermer dans une forme de pauvreté de l’esprit, ils font l’inverse de ce que nos compatriotes attendent de nous. Les Centrafricains méritent le respect.

Je n’ai pas pris la plume dans un esprit de polémique. J’ai juste voulu nous rappeler à nos devoirs et à nos engagements vis-à-vis de la Nation. Je reste ouvert à tous, parce que notre pays a besoin de tous ses talents.

Je vous donne rendez-vous dans quelques jours, pour la campagne du second tour.

Anicet Georges Dologuele
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