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Chronique de GJK : un deuxième ballon d’essai en attendant la démocratie
Publié le vendredi 29 janvier 2016  |  Les Plumes de RCA
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« Et si nous voulons remonter, voyez comme s’impose à nous le pied qui s’arcboute, le muscle qui se tend, les dents qui se serrent, la tête, oh ! la tête, large et froide ! C’est d’une remontée jamais vue que je parle, Messieurs ! Et malheur à celui dont le pied flanche ! » Aimé Césaire (La Tragédie du Roi Christophe)

Lorsque, tel un naufragé des fleuves ou des mers, on s’est laissé emporter par la puissance irrésistible des vagues tumultueuses et des torrents indomptables jusqu’à toucher les fonds marins – comme la RCA -, si l’on tient encore à sa vie, l’ultime solution consiste à se battre et à se débattre, avec la force de tous ses moyens, afin de réussir sa remontée à la surface des eaux. Faute de quoi, c’est encore d’un macchabée de plus et de trop, dont on va parler certes, mais qu’on s’empressera d’oublier aussitôt, comme tous les autres. C’est triste bien sûr mais hélas !

Renouer avec une vie démocratique authentique, aspirer à la prospérité et au développement, ou s’attendre à respirer enfin l’air pur des rives prometteuses du bien être national, imposent à la RCA convalescente, de faire preuve d’une volonté consistante et coriace. Aussi, pour ce pays nôtre, la remontée des abysses de la sottise et des absurdités vécues, l’échappée des profondeurs puantes de la folie meurtrière et destructrice subies, ainsi que l’extirpation des tréfonds béants de la bêtise et de l’impudence exacerbée des politiques, demeurent en soi, une problématique d’équilibre précaire entre le meilleur et le pire, autant qu’une nécessité absolue de survie. Autrement dit, Il faut aux Centrafricains par tous les moyens, réparer les fractures ouvertes et autres éraflures d’une Histoire récente remplie de haine aveugle, d’acrimonie turgescente, d’intolérance incandescente et d’aversion inflammable. La RCA se doit de se réconcilier avec elle-même, de reprendre confiance en elle-même, et de parvenir à la paix par elle-même.
A vrai dire, le peuple centrafricain qui en a bien pris conscience, semble en avoir également pris le chemin depuis ce 30 décembre 2015 du premier tour des scrutins groupés.

La Cour Constitutionnelle de Transition (CCT) a tranché. Elle vient de confirmer pour ainsi dire, ce que l’on savait déjà, depuis l’annonce des résultats du premier tour des élections par l’Autorité Nationale des Élections (ANE) : les deux vainqueurs du premier tour de la présidentielle ont été confortés dans leur position. Et c’est tant mieux.
Quant aux législatives, en renvoyant une fois de plus tous les candidats devant les électeurs, cela laisse présager d’office – simple hypothèse d’étude -, d’une bipolarisation de la prochaine assemblée parlementaire, qui découlerait des affinités électives ou non avec les deux candidats du pouvoir exécutif. Et c’est encore tant mieux.

Toutefois, l’on a plusieurs fois entendu ces derniers jours, certains puristes du droit, relever et se plaindre du fait que la CCT, juge de la régularité des élections, n’aurait pas dit le droit. Cela est peut être vrai, mais encore faut-il savoir d’où parlent ces juristes. Pourtant, il convient de constater simplement et objectivement, que la CCT, en s’écartant de tout juridisme, ne s’est pas écarter pour autant de la légalité, en rendant justice au peuple centrafricain qui en a assez d’une classe politique désespérante. D’ailleurs, il n’est pas besoin d’être d’une perversité sans limites, pour oser dire que certains de ces candidats qui s’insurgent aujourd’hui contre la décision rendue par la CCT, n’auraient pas eux-mêmes pu se présenter aux élections, si cette CCT aujourd’hui accablée, avait fait preuve à leur égard d’une rigueur juridique absolue, tirée de la plus stricte interprétation des dispositions relatives aux critères d’éligibilité.
Dans tous les cas, les Centrafricains ne réclament pas tant à leurs dirigeants, que de leur permettre d’en finir le plus vite possible avec la transition, et les aider à consolider la paix qui se pointe à l’horizon. Et lorsque le peuple qui s’est exprimé, n’a pas jugé nécessaire – dans sa majorité -, de protester contre les résultats de son vote, il convient de se résoudre à accepter sa propre défaite avec une certaine élégance. En attendant la démocratie.

Mais puisque nous y sommes, de cette démocratie parlons-en donc ! Car tout bien considéré en la matière, le peuple d’en bas en particulier, qui ne s’est pas privé de remplir avec dignité son devoir électif et citoyen, semble avoir plus que des cours à dispenser et des leçons à donner, à tous ces leaders auto-investis, suffisants et bourrés d’ambitions égoïstes.

Tenez !

A peine avait-on commencé à dépouiller les bulletins de vote et à rendre public les premiers résultats, que les deux tiers (2/3) des candidats – prétendument « républicains et démocrates » -, parce qu’ils avaient flairé la « mauvaise affaire » et vu venir leur défaite inouïe, se sont précipitamment réunis, dans le but de tenter un blocage du processus électoral enclenché. Si c’est vraiment cela l’exercice de la démocratie, ils regretteront pendant longtemps encore leur comportement ignoble et irresponsable.

Plus est, le « sauve-qui-peut » des mauvais perdants ne s’est point arrêté.
A voir la vitesse ainsi que la masse des ralliements dès les résultats annoncés par l’ANE – confirmé depuis lors par la CCT-, on se croirait aux jeux olympiques. Mais qu’il vous plaise, chers compatriotes, d’observer une à une toutes ces différentes personnalités et examinez leur « extraordinaire parcours ». Posez-vous ensuite vous-même, et très sérieusement, la seule question qui vaille la peine d’être posée à mon avis : « ont-ils vraiment tous une tête à vouloir le changement et la rupture ? »

En tout état de cause, n’est-ce point une discordance de la pensée et un déni de leadership, que de s’empresser d’abandonner ses propres militants et partisans, pour aller jouer le faiseur de roi, après avoir loupé sa propre intronisation pour le même siège royal ?
Ce qui compte pour la plupart de nos hommes politiques, c’est d’appartenir au cercle du pouvoir à tout prix, car après tout, cela paie plutôt bien ! Nombre des « ralliés » vous le confirmeront, eux qui depuis des décennies l’ont expérimenté à maintes reprises. Tous, ils semblent déjà saliver à l’idée de faire revivre le passé. Quant à la « génération rupture et changement », elle peut toujours continuer de rêver. Chiche !

Cela étant, dans les plus prochains jours, deux réflexions bien « serrées », devront être consacrer exclusivement à l’un, puis à l’autre candidat du « deuxième ballon d’essai en attendant la démocratie ». Mais d’ores et déjà, je voudrais attirer l’attention sur les points suivants :

A savoir tout d’abord, que ni Monsieur Georges Anicet Dologuélé, ni Monsieur Faustin Archange Touadéra, il faut le dire clairement, ne doivent rien à personne. Et s’ils sont arrivés à cette étape de leur parcours politique et électoral, cela résulte de leur mérite personnel et aussi, grâce à l’appui de ceux qui, depuis les premières heures, ont choisi de les ont accompagnés, sans oublier la foule innombrable de ceux qui ont choisi de les voter au premier tour. Pour le reste, « autant en emporte le vent. »

Ensuite, à parcourir les réseaux sociaux et autres médias depuis quelques jours déjà, l’on est vivement atterré et profondément désolé – relativement au deuxième tour des élections qui se préparent -, de découvrir avec quelle hargne et quelle intensité perverse, certains esprits retors et chagrins, sous prétexte de faire campagne pour un candidat ou un autre, usent grossièrement de la calomnie, de la diffamation et même de l’immoralité, autant qu’ils ne se privent pas de déverser tout le venin de la rancune, de la haine et de la jalousie – il n’y a pas d’autres mots – qui les habitent, dans l’unique dessein malsain, de diaboliser l’adversaire de leur candidat. Quand chacun parlera-il et vendra-t-il les mérites et les valeurs, ainsi que les meilleures images de du candidat de son « choix » ? A la vérité, quand il s’agit de dire du mal des autres, le Centrafricain est intarissable et peut ainsi écrire des tonnes de volumes. Mais demandez-lui seulement de vous raconter ses propres « exploits » ou ceux de son champion, il deviendra subitement sobre.

En définitive, pour toutes les raisons évidentes que chacun sait, les élections auxquelles les Centrafricains sont appelés à prendre part aujourd’hui, resteront des épreuves bâclées et très approximatives. Qu’à cela ne tienne, le véritable enjeu est la démocratie, qui suppose la construction d’un Etat de droit et le développement.

Aussi, il ne suffit pas simplement de voter pour que la RCA soit transfigurée comme par une nouvelle effusion de l’esprit saint. Mais en attendant la démocratie, voici bien un deuxième tour, un deuxième ballon d’essai qu’il faut s’appliquer à réussir. Le jeu en vaut bien la chandelle.
Dont A.S. « Allons Seulement ».

Guy José KOSSA
GJK Levillageois
Élève Certifié de l’Enseignement
Primaire,Tropicale et Indigène (CEP-TI)
Écrivain Public du Village Guitilitimö
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