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Election : le peuple attend un programme concis, pas d’enfumage propagandiste
Publié le lundi 8 fevrier 2016  |  Les Plumes de RCA
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© AFP par PACOME PABANDJI
Le peuple centrafricain manifeste contre la présence des militaires français devant le siège de la Mission de stabilisation multidimensionnelle intégrée des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA)
Jeudi 21 aout 2014. Bangui. Centrafrique
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Un éminent universitaire camerounais, résidant en Afrique du Sud, Pr Mbembe a dit une fois que les élections post-conflictuelles en Afrique ont surtout servi à légitimer le camp victorieux et permis « la poursuite de la guerre par d’autres moyens, ». Entre d’autres termes, c’est ce qu’on appelle « guerre post-conflictuelle » qui consiste à retrouver une vocation citoyenne afin de reconstruire le pays.

Il est aussi vrai que les défis que posent les élections après-guerre sont uniques. Les pays sortant d’une guerre doivent d’abord chercher à créer les conditions indispensables à la démocratie, à savoir, une démilitarisation complète, un système électoral approprié et une administration électorale compétente, mais exige aussi des programmes concis, clairs, adaptés proposés par des candidats capables de prôner une volonté politique manifeste. Ce n’est pas une fumée d’opium électoral pour faire endormir les électeurs. Les centrafricains se doivent d’être éveillés pour mieux comprendre ce qu’on leur propose pour leur avenir. Ce ne sont pas de petits gestes de politesse des candidats envers eux qui les sauveront de l’abîme où ils ont été plongés par ceux-là mêmes. Il est à comprendre que tous ces petits faits et gestes ne sont que des leurres pour la conquête du pouvoir.

Le temps du militantisme aveugle doit être révolu. Le peuple est interpellé à vigilant afin d’élire le dirigeant qui incarne ses aspirations et donne la priorité au développement concret. Une élection comme celle qui arrive, ne peut devenir le vecteur des conflits d’intérêt.

C’est pourquoi, chaque citoyen doit se dénuer de toutes passions déséquilibrées pour lire les programmes des deux candidats avec une nouvelle grille conçue au-delà de sa chapelle politique, clanique ou ethnique afin de ne plus tomber dans les mêmes erreurs du passé. Les deux candidats étaient tous au pouvoir. La question est de relativiser leur programme avec leur bilan antérieur et de se poser des questions : Quel est celui qui serait susceptible de concrétiser ses promesses ? Qu’est-ce qui est prioritaire dans son programme ?

Quatre thématiques électorales semblent prédominantes aujourd’hui: Sécurité, Économie, Éducation, Institution. Même si dans l’état actuel des choses, tout est urgent en Centrafrique, les candidats doivent savoir mettre des priorités dans ces urgences-là en court, moyen, long terme. Comment réaliser ce projet ? D’où viendra le financement ? Il y a bien d’autres questions, mais celles-ci pourraient nécessaires. Car, il ne faudra pas que les ressources du pays soit bradées au nom de son développement.

Il semble qu’existe un consensus sur les facteurs pouvant permettre au peuple de mieux cerner les programmes des deux candidats :

Parmi ces facteurs, le plus proéminent est la mise en place d’un débat radiodiffusé entre les deux candidats dans nos deux langues officielles : le Sango et le Français devant un panel des journalistes nationaux et internationaux, avec quelques citoyens de différentes couches ; leur indépendance et leur impartialité peuvent accroître la confiance des citoyens envers un choix crédible.
Les médias doivent être en mesure de fournir une explication équilibrée des programmes deux candidats.
Les associations de la société civile doivent intervenir sur des questions couvrant toutes les questions sociétales pour que les candidats donnent des réponses concrètes au peuple.
Les deux candidats rivaux doivent manifester leur volonté de se comporter de manière juste et pacifique pour mieux expliquer leur programme au peuple.

C’est ainsi que le peuple pourra librement exprimer son choix dans une certaine mesure. Car, leproblème majeur du pays réside dans le manque de confiance entre le pouvoir et le peuple à cause de l’enfumage politique.

Passi Keruma
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