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Interview/Martin Ziguélé justifie son ralliement à Touadera
Publié le jeudi 11 fevrier 2016  |  LNC
Martin
© Autre presse par DR
Martin Ziguélé, ancien premier ministre de Patassé et président du MLPC
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Monsieur le Président bonsoir,

Martin Ziguélé (MZ): Bonsoir

Nous venons de lire sur les réseaux sociaux que vous venez de signer un accord politique avec M. Faustin Archange Touadera. Est-ce que vous pouvez parler un peu des termes de cet accord, est-ce que votre mariage avec Touadera est un mariage de raison?

MZ: Je vous remercie.

Effectivement, c’est aujourd’hui que le MLPC, représenté par un certain nombre des membres du Bureau politique et moi-même, nous avons rencontré l’équipe de Touadera, et nous avons signé un accord politique électoral. Les dispositions principales qui ne sont pas longues. C’est un document de quatre articles. Nous devrons unir nos forces pour faire en sorte que M. Faustin Archange Touadera soit élu Président de la République à l’issue du scrutin du 14 février.

Donc, nous mobiliserons nos moyens politiques, nos moyens humains, nos moyens matériels pour faire une équipe et faire en sorte qu’il gagne. Nous avons également pour ambition de former ensemble une majorité parlementaire pour permettre au pays d’avoir une épine dorsale sur le plan législatif. Et tout ce qui se fera, se fera dans l’intérêt supérieur de la nation. Ce n’est pas pour l’intérêt supérieur de qui se soit.

C’est pour ça que, dans l’accord que nous avons signé, il n’est pas question de partage de postes de responsabilité, il n’en a pas été question. Nous l’avons exclu, parce que nous avons estimé qu’il faut se battre, il faut d’abord manifester la volonté de travailler ensemble, puis se battre pour constituer cette majorité qui permettra au pays d’être stable lui-même. Parce que les problèmes que notre pays attend à résoudre demain sont des problèmes importants qui dépassent notre petite personne. Et face à la cartographie de l’Assemblée nationale, les discussions continueront après les élections pour voir ce que chacun peut faire pour aider le pays à avancer.

Mais nous, notre objectif premier serait d’abord de faire gagner le candidat. Et la bonne question, c’est de savoir les raisons qui nous ont motivés à choisir Touadera. Parce que, vous savez qu’un parti politique a des organes de décision. Donc, le Bureau politique du MLPC a analysé la situation, et nous avons procédé au vote, et l’écrasante majorité du Bureau politique du MLPC a choisi de soutenir sans condition le candidat indépendant Archange Touadera, et à l’analyse, nous pensons qu’il peut être un vecteur de la même vision que le MLPC porte sur l’avenir du pays en dehors de toutes autres considérations.

C’est la première fois dans la démarche politique du MLPC que nous soutenons un candidat à l’élection présidentielle en dehors d’un militant du MLPC, puisque nous n’arrivons pas au second tour. Mais nous avons pensé que c’est pour notre pays que nous devons faire ça.Il faut reconnaitre que le pays ne se résume pas à un individu. Si nous n’avons pas de candidat au second tour, nous devons prendre nos responsabilités en tant que parti politique et indiquer une direction à nos militants pour qu’ils fassent le choix de la personne qu’ils estiment pouvoir porter à la tête de l’Etat. Et le Pr Faustin Archange Touaderaen tant qu’organe de décision de congrès, bien dans son rôle, en décidant du choix à proposer aux militants du MLPC.

Certaines personnes disent que vous êtes de même région, c’est-à-dire de l’Ouham-Pendé avec le candidat Dologuélé. Est-ce que vous avez un antécédent particulier avec ce candidat? Pourquoi, au lieu de soutenir votre frère, vous avez préféré soutenir quelqu’un du centre?

MZ: Tous les Centrafricains sont mes frères et sœurs, et tous les Centrafricains sont mes parents. Je suis originaire de toutes les régions de la RCA. C’est pour ça que je suis Centrafricain. Et je suis frère à tous les compatriotes. Je vous ai dit que, peut-être malheureusement pour moi, je n’ai pas mis dans l’équation, le Bureau politique du MLPC n’a pas regardé l’origine géographique d’un Centrafricain, parce que c’est ça qui nous a amenés vers la division. Nous avons regardé l’homme, sa structure, sa démarche, et nous avons regardé aussi sa façon de faire, de vivre, et nous avons pensé que le choix devrait être porté sur Faustin Archange Touadera.

Nous n’avons pas dit que l’autre candidat n’est pas bon. Ce n’est pas ce que nous avons dit. Quand on vous demande de faire un choix, vous faites le choix, vous sélectionnez.

Et les critères?

MZ: Les critères sont nombreux. La première chose que nous avons prise en considération dans le choix, c’est d’abord le positionnement politique du MLPC après les élections. Nous avons dit de manière très claire que le MLPC doit continuer à exister après les élections comme force politique, comme force de proposition, comme force à l’Assemblée nationale. Et le Bureau politique a esimé que nous pouvons faire ce travail si nous arrivons à convaincre la majorité des Centrafricains que nous ne sommes pas sectaires. Et nous avons fait attention à cela. Nous avons voulu démontrer aux Centrafricains que même au-delà d’une défaite électorale, nous sommes prêts à travailler avec des courants d’opinions avec lesquels nous étions politiquement opposés hier. Parce que, comme l’a dit Newton: « le mouvement se prouve en marchant», et le concept d’union nationale doit se prouver par nos décisions.

C’est pour ça que nous avons voulu trancher au-delà des replis identitaires, des replis régionaux…, nous avons dit que si nous voulons que les Centrafricains croient en nous, il faut que nous donnons la preuve que nous pouvons sortir de ce prisme pour être un parti national. Et pour le faire, il faut que nous allions vers les personnes avec lesquelles hier nous ne pouvons pas nous entendre pour leur démontrer, pour démontrer aux Centrafricains que rien n’est plus important pour nous que notre pays. Quel que soit la personne qui est là, si la personne accepte de travailler avec nous, nous travaillerons avec elle.

C’est ça la démarche première du Bureau politique du MLPC. C’est d’essayer de briser tout ce nœud de mensonge, de rumeur qui ont été savamment tissés au nom du parti ou de son candidat pour dire que nous sommes des gens fermés, belliqueux, guerriers, que nous avons amené Séléka. Nous avons voulu prouver que nous sommes Centrafricains comme les autres, c’est l’intérêt du pays qui nous intéresse.

C’est pour ça que nous pouvons aller vers tous Centrafricains qui sont disponibles. Nous pensons que Faustin Archange Touadera est disponible, et il a une capacité d’écoute qui nous a émerveillés, et il a une humilité il faut le dire qui fait qu’en tant que parti politique, nous nous sentons à l’aise pour discuter avec quelqu’un qui est humble.

Les mauvaises langues disent que le Président Martin Ziguélé est à la recherche du poste de président de l’Assemblée nationale. Que dites vous à ces propos?

MZ: Mais il y’a un proverbe africain qui dit qu’on ne donne pas de nom à un enfant qui n’est pas encore né. Comment je peux aller discuter ou négocier un poste de Président de l’Assemblée nationale ou de Premier ministre alors que les élections législatives n’ont pas encore eu lieu, et on ne sait quelle sera la majorité parlementaire ?

Je ne comprends pas pourquoi nos compatriotes sont toujours à une longueur d’avance sur les rumeurs? Je peux vous dire que je n’ai pas demandé un seul poste et encore moins pour moi. Je suis dans une démarche de militant politique. Nous allons à des élections, nous nous mettons ensemble avec d’autres forces politiques qui ont un candidat indépendant à la présidence de la République, nous pensons que nous pouvons faire des choses ensemble, mais il faut gagner d’abord les élections. Et lorsque nous gagnerons les élections, nous verrons ce que chacun peut faire de mieux pour le pays. Mais nous ne sommes dans une démarche de dire que: « Je veux d’abord que vous me promettiez ceci ou cela, et après on va aller aux élections».

Non, nous ne sommes dans cette démarche. Je ne peux pas vous dire avant les élections que je veux être ici ou là. Ce n’est pas une démarche individuelle. C’est une démarche du parti. Je vous ai dit que le MLPC fait cet exercice pour la première fois de son existence politique. C’est la première fois que nous appelons entre deux tours à voter pour un candidat qui n’est pas de notre parti. Nous l’avons fait pour démontrer comme je venais de vous le dire que nous sommes un parti ouvert.

Nous ne sommes pas ce diable que les gens ont voulu fabriquer par toutes les rumeurs. Et malheureusement, beaucoup des Centrafricains ont cru en cela. Et nous voulons démontrer par l’exemple que nous ne sommes ni fermés, ni sectaires, ni régionalistes, ni tribalistes.

Une dernière question M. le Président, Désiré Kolingba vient de signer un accord politique avec M. Dologuélé. Est-ce qu’on assiste pas à l’acte du décès de l’AFDT?

MZ: Non! Je croix que l’AFDT est une alliance de parti politique en soutien à la transition. Et naturellement, nous prenons des positions politiques communes en respectant l’autonomie de chaque parti.

Donc, le RDC qui est parti politique autonome à faire le choix qu’il estime être le sien, je n’ai pas à critiquer le choix d’un parti politique.

C’est depuis 2004 que nous travaillons ensemble, et nous nous connaissons parfaitement. Nous avons voulu aller ensemble vers un candidat, à l’occurrence Faustin Archange Touadera, cela ne s’était pas fait pour diverses raisons. Mais le RDC a le droit de faire son choix en toute liberté, en toute souveraineté. Vraiment, je ne me vois pas en train de critiquer qui que ce soit pour ses choix politiques alors que j’en fais sans que d’autres me critiques forcement.

Alors, les élections législatives dans l’Ouham-Pendé dont vous êtes candidat. Est-ce que vous êtes optimiste ?

MZ: Oui, je suis toujours optimiste même si l’histoire récente me prouve qu’il faut avoir de l’optimisme raisonné par rapport à l’environnement électoral qui est celui de la RCA et qui est particulier. Enfin, je ne veux plus revenir sur le passé, je regarde devant. C’est pour ça que dès demain, je serais dans ces régions là en train de battre campagne pour moi-même, pour soutenir nos candidats dans la région, et celui que nous avons choisi pour l’élection présidentielle dans la région.

Monsieur le Président, je vous remercie.

MZ: C’est à moi de vous remercier.
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