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Le professeur Touadera apparait comme un candidat naturel, très proche des populations auxquelles il inspire la confiance » dixit P. A. Goumba
Publié le samedi 13 fevrier 2016  |  Centrafrique Libre
Centrafrique:
© Autre presse par DR
Centrafrique: Alexandre Goumba siffle la fin de l’errance au parti fpp et lance les chantiers de reformes
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Le président DU FPP ALEXANDRE PHILIPPE GOUMBA répond aux questions de la Radio Notre Dame sur le deuxième tour des élections

1- Lors de votre dernière interview de Janvier 2016, vous aviez dit que vous n’avez pas de préférence pour l’un ou l’autre des qualifiés. Le 05 Février 2016, vous avez appelé vos militants à voter pour le candidat n°2, le Pr Faustin Archange TOUADERA. Pourquoi ?

Un élan général des militants du FPP en faveur du Pr Faustin Archange TOUADERA s’est unanimement manifesté. Le Comité Central du FPP a respecté et suivi cet élan. Les militants du FPP n’ont pas hésité à entrer dans les Comités de soutien au Pr TOUADERA.

Le Pr TOUADERA apparaît comme un candidat naturel, très proche des populations auxquelles il inspire la confiance et vers lequel celles-ci se dirigent spontanément. Comme le droit à la vie, l’intégrité, est une valeur universelle permettant de rassembler les êtres humains vivant en société.

2- Avez-vous eu des contacts avec le candidat n°2 le Pr TOUADERA ?

Oui. Le Pr TOUADERA est très soucieux de rassembler les Centrafricains autour des valeurs de l’honnêteté, de l’intégrité, de l’unité, de la dignité, du travail, valeurs, qui dans la majeure partie des cas n’existent que de nom. Actuellement, les Centrafricains ont une soif de développement, de sortie de la stagnation et de la régression dans laquelle ils sont englués. Ils sont conscients du retard qu’ils prennent vis-à-vis des autres pays membres de la CEMAC, et au-delà des pays africains des sous régions : Occidentale, Australe, Maghrébine etc…et dont les économies sont caractérisées par un dynamisme tiré par des taux de croissance avoisinant régulièrement les 7 à 8% minimum. Ce qui est énorme. Nos convergences de vues sur ces points sont totales. Et c’est très bien pour notre Parti, le FPP, pour tous ceux des Centrafricains qui sont derrière le Pr TOUADERA. Et ce qui nous intéresse c’est d’avoir des responsabilités qui nous permettent de transformer la vie réelle des Centrafricains et des Centrafricaines.

3- Que pensez-vous de l’annulation des résultats des élections législatives par la Cour Constitutionnelle de Transition ?

La décision a été prise par la Cour Constitutionnelle de Transition. Elle a provoqué des mécontentements et amené les Centrafricains, des Centrafricains à se poser des questions. Ce qui est leur droit légitime. Et qui, néanmoins se trouvent face à un dilemme : D’un côté, la Loi qu’ils doivent respecter, et qu’ils respectent et qui est incarnée ici par la Cour Constitutionnelle de Transition, avec les décisions qu’elle rend. De l’autre, les Lois qui sont faites par les hommes, (et là il faut bien me comprendre), réunis pour fixer le cadre dans lequel ils doivent vivre. Il se trouve que l’œuvre de l’homme n’est pas parfaite. Du coup, les Lois qu’il crée pour vivre en paix et qui sont consignées dans la Constitution ne sont pas parfaites. Ce qui les rend contestables. Contestables, certes, mais qui sont tout de même le fruit d’un consensus, donc de concessions faites par les uns et les autres dans le but de vivre ensemble, dans l’unité, la dignité, la paix. Quel Centrafricain s’engagerait-il à les contester au risque d’embraser le pays ? Qui serait prêt à le suivre ? Excepté le cas où on se trouve avec une Constitution faite pour servir les intérêts d’un parti politique- Etat ou d’une ethnie. Il faut que cet homme ait des qualités exceptionnelles, une intégrité au-delà de tout soupçon qui amènerait le peuple tout entier à le suivre spontanément dans sa démarche exempte de violence.

4- Que pensez-vous de la Constitution centrafricaine ?

Vaste sujet. Je pense que vous devriez plutôt me demander si la Constitution de la Centrafrique est bonne ou mauvaise ? Lorsque l’on voit au quotidien la situation dramatique dans laquelle la Centrafrique se trouve depuis des décennies, lorsque l’on voit son mauvais classement dans les indicateurs de développement humain. Lorsque l’on voit les difficultés qu’elle éprouve pour trouver la voie de son développement. Lorsque l’on voit la faiblesse de son budget annuel de fonctionnement et d’investissement et qu’on le compare avec celui des autres pays membres de la CEMAC de très loin supérieurs, cela signifie que dans les Constitutions qui se sont succédées les unes aux autres depuis toujours il y a quelque chose qui manque et qui est récurrent. Je dirai il manque le levain qui permettrait de faire lever la pâte du pain qui nourrit tout le monde. Le monde évolue autour de nous Centrafricains. Cette évolution pose le problème de nos capacités à nous adapter, à réagir pour résoudre les problèmes posés par cette évolution qui nous frappe de plein fouet ou que nous voyons venir. La modification de la Constitution constitue l’élément principal susceptible d’adapter notre société, à ces évolutions, ou à son propre rythme afin que nous sortions du piège de la stagnation et de la régression. Certes la Constitution de la Centrafrique a été modifiée, c’est vrai, un très gros effort été fourni puisque les partis politiques ont été consultés pour donner leur point de vue. Mais les éléments de nature à sortir de cette ornière, à mon avis ne s’y trouvent toujours pas. Je ne les connais pas. Mais je sais qu’ils existent et il faut les trouver. Et c’est le rôle de la classe politique, des Sociologues, des Historiens, etc.. Et c‘est lorsque des crises graves frappent le pays, jusqu’à l’embrasent, menacent sa cohésion sociale que l’on s’aperçoit que les articles permettant d’éviter ces écueils majeurs n’y figurent pas.

Je ne peux donc pas vous dire si la nouvelle Constitution adoptée par voie de référendum à la fin de l’année 2015 et supposée bonne pour le peuple centrafricain sera bonne ou pas. Tout dépend des évènements futurs qui interviendront et éprouveront sa résistance. Dans d’autres pays de la planète, les réactions face à des situations très graves nouvelles ou soudaines ont été rapides par l’introduction de nouvelles Lois ou de nouveaux Articles. Le rôle des dirigeants a été primordial. Par exemple les nombreux attentats meurtriers qui endeuillent des Etats, menacent leur cohésion amènent ou contrent les Gouvernements à proposer de nouveaux articles qui seront introduits dans leur Constitution. Il ne m’appartient pas ici de dire si cela est bon ou pas, ce sera le rôle de l’Assemblée Nationale, du Sénat, du Conseil Constitutionnel ou du peuple lorsqu’il sera consulté par voie référendaire. Mais ce que j’apprécie, c’est la réactivité de ces Gouvernements face aux périls qui menacent les fondements de leur vivre ensemble. La Constitution parfaite n’existe pas mais celle qui s’adapte à l’évolution est la moins mauvaise, je dirai la mieux prévenante.

5- Donc pour vous la moins pire d’une Constitution centrafricaine serait celle qui s’adapte en permanence à l’évolution du peuple centrafricain et du monde ?

Tout à fait. Le débat sur la Constitution doit être permanent et ancré sur la légitimité de ceux qui gouvernent le pays. Ce qui nous assurera, comme l’a si bien dit le Président Américain Barack OBAMA dans son discours historique d’Accra au Ghana en 2009 d’avoir des Institutions fortes plutôt que des hommes forts. Et c’est parce que nous n’avons pas d’institutions fortes, que nous comptons désespérément sur les hommes forts pour nous sauver. Imaginez-vous les conséquences si le peuple centrafricain a la malchance de tomber sur un homme certes fort, mais mauvais, sanguinaire, tribaliste, népotiste, etc… Vous imaginez la suite. Les Institutions fortes n’ont pas besoin d’hommes forts mais d’hommes honnêtes et intègres.



6- Comment concevez-vous le développement de la République Centrafricaine ?

Le sujet est beaucoup trop vaste pour être débattu au cours de cette interview.

En quelques mots, la Centrafrique est confrontée à de graves problèmes structurels dont les plus criants sont les déséquilibres structurels entre les trois secteurs d’activités de l’économie : Primaire, secondaire et tertiaire et qu’il y lieu de rétablir ou de corriger par des politiques bien pensées pour être bien appliquées. Il y a également le problème des capitaux financiers: notamment les capitaux étrangers qui bien qu’injectés dans l’économie centrafricaine en appui des capitaux nationaux très faibles ne parviennent pas à se greffer sur le tissu économique centrafricain pour enclencher une dynamique de développement. Ces situations nous imposent en permanence le pilotage à vue vers la voie du développement durable qui apparaît alors comme un horizon fuyant à chaque fois que l’on essaie de l’atteindre.

Il ne faut pas perdre de vue que les modèles de développement des autres pays membres de la CEMAC, lesquels modèles s’inscrivent dans une dynamique d’émergence sont à peu près identiques, car ils sont basés autour de la mise en valeur des ressources naturelles potentielles qui permettent à leurs secteurs secondaires, celui de la transformation de jouer un rôle primordial dans l’émergence. Le secteur de l’extraction des produits bruts et leur transformation réclament une haute technicité que seules les entreprises multinationales sont en mesure de fournir en raison aussi des coûts élevés. Pour s’installer et se développer, ces multinationales ont besoin d’infrastructures périphériques de bon niveau : Bon réseau d’hôtels de bons standings pour accueillir les dirigeants venant pour négocier les contrats, les ingénieurs, les techniciens, pour leur travail et qu’il faut loger dans des habitations modernes, etc… C’est ainsi que des chaînes d’hôtels et de restaurants sortent de terre en se rapprochant des standards internationaux exigés. Des aéroports modernes, bien équipés, pour accueillir les voyageurs, notamment les hommes d’affaires, les ingénieurs, les techniciens de haut niveau en mission, les touristes, les missions de toutes sortes, etc… Les aéroports se modernisent actuellement et tentent de se rapprocher des standards internationaux. Un bon réseau de télécommunications internationales et nationales avec les connexions internet permettant d’être en contact avec le reste du monde. Ainsi, on voit des compagnies de téléphonie ériger des sièges et des agences spacieuses et répondant aux normes internationales. Il en est de même des compagnies d’assurances, des infrastructures des ports. La multiplicité des ambassades ou représentations étrangères contribuent à l’amélioration des infrastructures. Il y a de plus en plus de logements qui se construisent pour répondre aux besoins. Les banques en font de même. Les besoins de financement sont tels que ces banques doivent avoir la taille pour répondre aux besoins de financement.

Et pourtant, me direz-vous les hôtels existent en Centrafrique, les compagnies de téléphonie, les restaurants, les banques, les Compagnies d’assurances, les aéroports, les ports, les routes. Certes, mais ils ont tous une taille qui ne permet pas l’enclenchement systématique d’un développement de nature à mener à l’émergence et leur qualité en général n’est pas à la hauteur. Il y a une taille critique que nos infrastructures ne parviennent pas à atteindre pour entrainer un dynamisme et créer une croissance continue. Au regard du budget d’investissement et de fonctionnement de la Centrafrique qui est près de 1000 fois inférieur à celui des autres pays de la CEMAC, la taille des sièges, des immeubles suit la même tendance.

Vous voyez donc que les entreprises privées ou publiques multinationales produisant sur une grande échelle et attirées par la rentabilité doivent être présentes car elles apparaissent comme le chainon manquant au cœur du processus de développement futur. Elles ne sont pas présentes en Centrafrique et les petites et moyennes entreprises artisanales centrafricaines ou étrangères n’ont pas la taille pour franchir le seuil. Là aussi, leur salut peut venir de la sous traitance que leur confieraient ces entreprises multinationales. Est-ce que leur absence pour le moment est un bien pour la préservation de notre écosystème relativement protégé jusqu’à ce jour en raison des terres dont elles ont besoin pour s’installer et exercer leurs activités ? Leur présence sera-t-elle un bien par la création d’emplois, la lutte contre le chômage, l’accroissement de l’assiette fiscale, la formation, le développement des infrastructures, des transports, de la protection de la santé des travailleurs dont elles ont besoin ? Les deux à la fois ? Nul pays n’échappe à ce dilemme. L’essentiel est de trouver un équilibre permettant de préserver l’écosystème dont la dégradation inquiète fortement la communauté internationale, de préserver les intérêts des agriculteurs et des paysans qui se regroupent de plus en plus en associations, et aux entreprises de créer des emplois, d’apporter de l’innovation. Il appartient à l’Etat centrafricain de créer les conditions qui attireront ces entreprises. Il faut absolument des Institutions fortes pour se donner les meilleures chances pour les attirer. C’est le lieu de rappeler ici que le problème de la capacité de l’Enerca à fournir les particuliers et les entreprises en énergie suffisante et permanente se pose cruellement et constitue un frein à la venue des grands investisseurs. Comment régler ce problème qui dure depuis fort longtemps. L’unité d’exploitation et de production d’or de N’Dassima, près de Bambari , la construction de la cimenterie de Bimbo doivent être suivis de très près car leur réussite devrait, en principe être un gage que tout est possible en Centrafrique et que d’autres entreprises, par leur nombre créeraient des besoins de développement nouveaux et dont les Centrafricains bénéficieraient en terme de créations d’emplois, d’amélioration des infrastructures du niveau de vie, etc…

Je m’arrêterai là. Car le sujet, comme je l’ai dit est très vaste.

7- Si l’on vous comprend, le salut du développement durable de la République Centrafricaine dépend d’un chapelet ou d’une toile d’entreprises notamment multinationales qui viendraient s’installer en Centrafrique pour exploiter les potentialités agricoles, industrielles et commerciales ?

C’est tout à fait cela. C’est ce que font les pays voisins membres de la CEMAC, ceux de l’Afrique de l’Ouest. Nous espérons qu’au sortir cette grave crise, les éléments permettant un « boom » économique, un nouveau cap pour la CENTRAFRIQUE sont réunis, quand bien même la tâche de nouvelles autorités seront d’abord de continuité l’œuvre de la transition : Désarmement, forces de défense et de sécurité, humanitaire, populations déplacées, Justice, réconciliation, réparation des torts causés aux populations, etc.

Nous devons comprendre que notre développement ou notre décollage dépend de l’installation d’un chapelet d’entreprises multinationales autour des quels viendraient se greffer les services aériens, téléphoniques, hôteliers, portuaires, aéroportuaires, routiers, énergétiques, etc… protégés par des institutions fortes assurant la sécurité, la Justice par la lutte contre l’impunité, etc. … A court, moyen ou long terme, ce sont les Centrafricains qui en bénéficieront.
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