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Centrafrique : à tout pouvoir qui se respecte, un contre-pouvoir digne et consciencieux !
Publié le mardi 1 mars 2016  |  Les Plumes de RCA
Touadera
© LNC par DR
Touadera rend visite à Dologuélé
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Au-delà de toutes les réalités qui lui ont valu autrefois et à juste titre, les substantifs mérités de « pays des paradoxes et de tous les records négatifs », apparemment, la Centrafrique serait en train d’essayer de reconquérir sa renommée d’antan, celle de République coquette, « ville » de pari et de paix. En effet, la RCA de nos jours, tente d’asseoir merveilleusement, de cultiver lentement mais sûrement, en particulier sur le plan politique, l’image aussi belle et éclatante que possible, de pays des surprises agréables et des rencontres inattendues. Tous les observateurs du quotidien et les historiens du présent vous le diront.

D’ailleurs, quoi de plus beau, que peut-on espérer et recevoir de mieux, que demander de plus au ciel, si aujourd’hui, après l’avoir conduit au fond de la fosse, les hommes politiques et assimilés de notre pays, depuis les scrutins du 30 décembre 2015, ont décidé avec le concours du peuple tout entier, de prendre le chemin irréversible de l’ascension.

La visite à domicile, que son ex-challenger le Président élu, Faustin Archange Touadera, vient de rendre à Anicet Georges Dologuélé, le perdant de la présidentielle centrafricaine, restera pendant très longtemps, gravée dans la mémoire des Centrafricains. Il est même évident, que cette démarche exceptionnelle, puisse un jour compter parmi les plus belles pages de l’histoire de la démocratie en Afrique. Du reste, seuls les initiés pourraient peut-être demain, nous dire très exactement, quelles étaient les profondes motivations d’une initiative aussi singulière.

En attendant, et au risque d’être suspecté de faire partie de « ces cafardeux qui troublent perpétuellement de leur humeur maussade la joie du peuple », j’incline pour ma part, à ne pas me réjouir, à ne pas applaudir, à ne pas succomber aux supputations faciles, que tendent à susciter actuellement, les moindres faits et gestes de tous nos hommes politiques au premier rang desquels le nouveau Chef d’État centrafricain.

Entre les « paroles et les actes », il me paraît juste, souhaitable et lucide, de toujours garder la tête froide, de se demander à chaque fois, de quel côté de la ligne, se trouve en effet, l’intérêt de la Centrafrique et du peuple centrafricain. En outre, c’est une chose formidable, que de chercher et d’insuffler en permanence, des réflexions susceptibles d’aider à la consolidation et à la préservation de l’avenir de la démocratie (re)naissante dans notre pays. Et si idéalement, toute démocratie doit rester et demeurer « le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple », cela nécessite, un exercice équilibré et normal, que conditionne l’existence d’un pouvoir responsable qui dirige, en face duquel se dresse un contre pouvoir conscient de sa propre mission. D’où l’importance et l’avantage d’éviter autant que possible, toute forme de compromission, qui passerait par un compromis égoïste, mais souvent aussi précaire que suicidaire dans bien des cas. C’est là une exigence qui vaut pour la classe politique « politicienne » de Centrafrique, mais plus encore, pour toutes les organisations de la société civile, les apporteurs de solutions et les forces de propositions.

Si l’objectif principal de la transition politique centrafricaine était de créer les conditions d’un retour à une vie constitutionnelle normale, à vrai dire, le processus électoral actuellement en cours d’achèvement en RCA, ne constitue à mon avis, qu’une étape préliminaire – certes importante mais certainement minime -, vers l’émergence d’un état de droit et la création de toutes les institutions démocratiques appelées à jouer un rôle capital. Et ce n’est pas parce que l’on a plus ou moins réussi à organiser des élections vivement souhaitées par l’ensemble des populations et des acteurs politiques, et accepter tous, de se soumettre au verdict final des urnes, qu’il faut croire que l’on a définitivement tourner le dos aux démons du passé, et qu’on aurait ainsi obtenu le droit d’être cité, d’entrer, et de prendre place au banquet où ne sont conviés que les pays d’Afrique et du monde de plus ou moins longue tradition démocratique.

Cela étant, généralement, sous prétexte de créer un environnement paisible propice au développement efficace du pays, grâce à l’apport de chacun et de tous, on en arrive malheureusement, sur fond de « partage de gâteau », de « retour sur investissement », de compensation ou de distribution des récompenses, à des accords superficiels qui donnent l’impression d’aboutir à un consensus global. Ces pratiques politiciennes, finissent toujours inévitablement, par fragiliser la démocratie dans son essence, en portant atteinte au droit fondamental et vital à l’exercice de la libre expression et des débats contradictoires.

De mémoire d’homme, bien d’exemples à travers l’Afrique devraient inciter à la réflexion. L’on se souvient par exemple, du cas du brillant opposant Abdoulaye Wade, qui, à cause de ses multiples « séjours » au sein de plusieurs gouvernements du régime qu’il combattait au Sénégal, avait fini par perdre en crédibilité, en respectabilité et en notoriété, même si plus tard, il réussit à devenir le Chef d’Etat qu’il a toujours chercher à devenir. Mais n’est pas Wade qui veut !
Moustapha Niasse, le faiseur de rois sénégalais, ne connut qu’un passage éphémère au poste de ministre sous la présidence du même Wade. Il est aujourd’hui, grâce à Macky Sall en train de finir – heureusement ? -, sa carrière politique à la tête de l’assemblée nationale sénégalaise.
Au fait, que sont-ils devenus, les sieurs, Raila Amolo Odinga et Morgan Tsvangirai, qui furent respectivement « Opposant- 1er Vice Président », du Président Mwai Kibaki au Kenya, et « Opposant-Premier Ministre » du Président Robert Mugabé du Zimbabwé ?

D’un côté, la RCA n’a ni intérêt à voir germer et se répandre partout, des alliances et des accords politiques de nature à créer une ambiance de parti unique ; ni à semer les prémisses d’une opposition des déçus, une opposition des faibles et des « serviles alimentaires » en attente du premier clin d’œil du pouvoir.
En d’autres termes, nos hommes politiques devraient comprendre qu’il n’est pas toujours nécessaire d’attendre patiemment, jusqu’au point d’avoir la ferme certitude de ne plus pouvoir obtenir ce qu’on vise et espère ardemment, pour que plus tard, déçu et compromis, on se réveille, se ravise et tente de revenir se remettre à jouer les grands opposants au régime de Faustin Archange Touadera.
De l’autre côté, les futurs dirigeants de la RCA devront retenir définitivement, que toute « absence de contre-pouvoir, est toujours et avant tout, un danger pour le pouvoir lui-même»

Dont acte.

Guy José KOSSA
GJK Levillageois
Élève Certifié de l’Enseignement
Primaire,Tropicale et Indigène (CEP-TI)
Écrivain Public du Village Guitilitimö
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