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Si j’étais la mandature FAT 2016-2021 en république centrafricaine
Publié le lundi 14 mars 2016  |  Centrafrique Libre
L`ancien
© Autre presse par DR
L`ancien premier ministre Faustin Archange Touadera
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Le peuple centrafricain, dans sa très grande majorité, a estimé que le candidat Faustin Archange TOUADERA était l’homme qu’il fallait élire Président de la République en 2016 et qui soit capable de mettre fin aux nombreuses pratiques malsaines dans la gestion des affaires publiques, à la mal gouvernance, à l’impunité, bref aux nombreux maux dont a souffert et continue de souffrir notre pays et cela du fait du comportement des autorités politiques.

Pour la population, le vote du 30 janvier 2016 est un vote de ras-le-bol, de sursaut, de saturation, – et non d’adhésion – face aux échecs récurrents dont elle est et demeure la seule victime. Elle a choisi une personnalité, elle réclame un changement radical de politique sur la base des propositions et des actions qui tiennent compte d’elle et de tout le territoire de la République.

Les réseaux sociaux, qui ont pris une part importante dans la campagne présidentielle, continuent de nous projeter les différentes scènes de la politique centrafricaine. Pendant ce temps, en attendant le 1er discours de politique générale de la mandature, le Président Faustin Archange TOUADERA, à travers les images de ses différentes rencontres et déplacements, envoie des messages subliminaux à ses concitoyens.

Si j’étais la mandature FAT 2016-2021 je considérerai que…

Le refus du candidat Anicet Georges DOLOGUELE, de faire un recours devant la Cour Constitutionnelle de Transition, a sonné le glas d’une pratique politique en rétablissant une dignité politique perdue. AGD, en reconnaissant la victoire de FAT, a propulsé notre pays dans une nouvelle ère républicaine. Son geste a revigoré la fierté nationale en inhibant les velléités contestataires des élites politiques déconnectées des préoccupations du citoyen d’en-bas. Cette attitude, républicaine et démocratique, a servi de détonateurs aux feux d’artifice de la victoire du Président élu. Elle a déclenché la ferveur populaire et une unité nationale spontanément retrouvée. Tous les centrafricains ont par conséquent accueilli, dans l’espérance d’un lendemain meilleur, leur nouveau Président de la République. Une page est tournée, une époque s’achève, la page de la réconciliation nation nationale est désormais ouverte et, une histoire commence.

Si j’étais la mandature FAT 2016-2021 je n’oublierai pas que…

La réconciliation nationale a jalonné l’histoire récente de la Centrafrique. Elle a donné lieu à des « grandes messes nationales » dont les résultats n’ont jamais été à la hauteur des espérances. Les recommandations et les comités de suivi n’ont pas réussi à éviter le pire au peuple centrafricain et au pouvoir en place.
Tous les présidents, qui ont eu à organiser ces « grandes messes nationales », ont fini leur mandat en exil. L’avenir sera le seul interprète du cas particulier, Catherine SAMBA PANZA.
Tous mes compatriotes, qui ont bâti leurs CV notamment leurs compétences et expériences politiques à la faveur de ces « grandes messes nationales », sont encore omniprésents aujourd’hui.
Il faudra pardonner, en faisant dire le droit, les immondices de la période Dotodjia mais qu’il ne faudra pas oublier que tout le monde avait payé le prix fort : les Hommes et le pays.
Le 22 janvier 2008, le Président BOZIZE avait créé la surprise en nommant un Premier Ministre qui ne faisait partie des grands crus classés des « grandes messes nationales »
On avait obligé le Président BOZIZE à nommer, le 3 février 2013, le « meilleur d’entre eux, le meilleur 1er Ministre qu’il fallait à la place qu’il fallait », soit un grand cru classé, pour sortir le pays de la crise : le résultat a fait pschitt ! Il paraît que le « meilleur d’entre-eux », le grand cru classé, était incapable de présenter devant des partenaires financiers du pays, des projets structurants pouvant justifier les chiffres colossaux de son budget – Diantre !

Si j’étais la mandature FAT 2016-2021 je me souviendrai d’une certaine Centrafrique…

Nous avions bénéficié, dans notre jeunesse, des bourses de l’État centrafricain pour continuer nos études supérieures en France, aux États-Unis, en URSS, en Allemagne ou en Roumanie. Grâce au Président et au gouvernement de l’époque, nous sommes devenus les élites de 2016 : Docteurs, Médecins, Ingénieurs, Avocats, Magistrats, Assureurs, Experts comptables, etc…
A notre époque Bangui était une capitale paisible, belle, propre et accueillante. Elle était traversée par des grands boulevards bitumés, il y avait de l’électricité et de l’eau potable 24h/24h. Des conférences internationales s’y tenaient, tout le monde s’y plaisait c’est pourquoi on lui avait donné le surnom de Bangui la coquette.
Le territoire centrafricain était une terre d’accueil, la concorde civile régnait ; cette Centrafrique là était la Suisse africaine. On pouvait aller à Bambari, Bossangoa ou Bria sans se faire spolier ou tuer. Bouar était la petite bourgade européenne de Centrafrique. On passait les week-ends à Damara, Boali ou Bobangui. Les parents pouvaient envoyer leurs enfants à l’internat soit à Bangui ou dans une autre ville du pays.

Si j’étais la mandature FAT 2016-2021, je prendrai acte des réalités oppressantes post-investitures

Les élections présidentielles et législatives 2016 ont mis en exergue, d’une manière flagrante, la prise en otage de la République Centrafricaine par la baronnie de Bangui. Tous les 30 candidats à l’élection présidentielle sont domiciliés à Bangui, tous les partis politiques engagés dans les batailles électorales ont leur siège à Bangui.
Les élections présidentielles et législatives 2016 ont aussi servi d’élection municipale par défaut. Donc l’expression démocratique des habitants de la Capitale, lieu de résidence de ces grands crus classés de la politique, est sans appel: le compte politique n’y est pas du tout! Le résultat des urnes est l’indicateur politique implacable, un sondage politique réel, pour la gestion politique de la Capitale.
Les élections législatives vont accoucher une majorité de députés intermittents. Au moins 80% de ces futurs élus de la nation ne vont pas résider plus de 300 jours par an dans leur circonscription électorale. Certes, ils auront la légitimité et la légalité de leur mandat mais, comment s’imprègneront-ils des réalités quotidiennes de leurs concitoyens ou de leur circonscription électorale ? sauront-ils remonter devant la représentation nationale les attentes du pays profond ?

Si j’étais la mandature FAT 2016-2021, avant le discours d’investiture je me dirai que…

Le Président Faustin Archange TOUEDARA incarne depuis son élection le renouveau du peuple centrafricain. Les voix de sa victoire venaient aussi de l’arrière-pays. Les paysans, les pêcheurs, les éleveurs, les réfugiés, les pauvres, les jeunes, les vieux, les artisans, les ledgers, etc… se sont massivement mobilisés pour lui confier leur destin. Les villageois centrafricains, au même titre que les banguissoises et les banguissois, ont aussi contribué à sa victoire. Les communes, les régions et les territoires centrafricains ont accueilli, pendant les campagnes électorales, tous les candidats sans discrimination avec respect et dignité.
Les THIMO (Travaux à Haute Intensité de Main d’Œuvre) est aujourd’hui un programme discriminatoire. Il ignore totalement les centrafricains qui n’habitent pas Bangui : Tout pour Bangui rien pour les autres communes.
Il est hors de question de laisser, une fois de plus Bangui et ses barons, s’accaparer de la victoire de la République et de tous les bénéfices y afférents.

Si j’étais la mandature FAT 2016-2021, à l’investiture, je ferai comprendre à tout le monde que…

Le choix de Faustin archange TOUADERA a suscité une autre chose dans le cœur de chaque centrafricain. C’est pourquoi, il n’a pas droit à l’erreur et il ne doit pas être isolé, tout seul, face aux prééminences des élites banguissoises, adeptes des solutions inadaptées aux réalités du centrafricain de Birao ou Mbaïki par exemple.
Le Président va engager un processus de réconciliation nationale basée sur une approche cohérente des idées et la solidarité des actes.
Pour déclencher ce processus, la république est obligée de faire le pari de la proximité. Elle va ainsi s’appuyer sur une stratégie qui combine les effets structurants pour le territoire et les effets d’entraînement pour la population.

La réconciliation nationale est un atout patriotique voire politique. Elle doit s’engager dans la durée pour réduire les écarts de développement économique, social et territorial de notre pays, en favorisant le développement local, rural et urbain, ainsi qu’une cohésion intelligente, durable et inclusive. Ces objectifs se traduiront par des politiques spécifiques, couplées à des outils à gestion partagée, qui mettent en œuvre des actions concrètes au profit de tous les citoyens centrafricains.

Si j’étais la mandature FAT 2016-2021, à partir du 1er avril 2016, je ferai de l’aménagement du territoire centrafricain la pierre angulaire de toutes les politiques de mon quinquennat.

Simultanément aux politiques de sécurisation du pays et de réconciliation nationale, j’engagerai le législateur, dès la première session parlementaire, à définir par la loi, la politique nationale d’aménagement du territoire centrafricain en lui assignant des objectifs. D’une manière générale, il va falloir fixer les orientations fondamentales, à moyen terme, du développement durable du territoire national. A ce titre, la loi doit définir « les principaux objectifs relatifs à la localisation des grands équipements, des infrastructures et des services d’intérêt général qui doivent concourir, au sein de chaque région, au redéploiement ou à la création d’une activité de service public, au développement harmonieux des territoires urbains et ruraux, à la valorisation des territoires, à la protection et à la mise en valeur de l’environnement et des ressources naturelles, des sites, des paysages et du patrimoine naturel, en prenant en compte les dimensions interrégionales et transfrontalières ».

Cette politique nationale d’aménagement aura par ailleurs pour fonction de veiller à la mise en cohérence des projets d’équipement avec les politiques de l’État et des différentes collectivités territoriales dès lors que ces politiques ont des incidences sur l’aménagement. Elle assurera donc la complémentarité des politiques publiques, et ce notamment dans des domaines transversaux, qui ne seront l’apanage d’aucune collectivité, permettant d’y rétablir ainsi une certaine lisibilité.

Au cœur de la décentralisation, cette politique sera par conséquent une base de planification généraliste essentielle, mais également un instrument indispensable de synthèse et de cohésion des politiques publiques.
Trois exemples concrets :

En souvenir de mes visites, post-investitures, en Angola, RDC et au Congo Brazzaville, je décréterai de:

Transférer à Bouar, dans la Nana-Mambéré, la Direction Générale des Douanes et des Impôts Indirects.

Les objectifs visés, en plus de ceux contenus dans la politique nationale d’aménagement du territoire, sont de :


Faire de Bouar la capitale économique du pays.
Implanter dans la région, aux environs de la jonction du trajet Berberati-Bangui et Bouar-Bangui) un terminal à conteneurs, un terminal multimodal. Toutes les marchandises transitant par le port de Douala devront être dédouanées à Bouar.
Engager une urbanisation maîtrisée et contrôlée de Bouar, comme la ville visitée en Angola avant mon investiture
Engager la construction d’une 1ère autoroute entre Bouar et la frontière camerounaise, comme l’autoroute du Congo Brazzaville.
Développer une seconde ville d’importance en Centrafrique

Résultats attendus :

Créer une dynamique socioéconomique, territoriale et interrégionale à partir de Bouar
Urbanisation de la ville de Bouar
Émergence d’une nouvelle ville avec les mêmes infrastructures, peut-être plus modernes, que celles de Bangui.
Création de multiples emplois dans la région et ses environs
Installation des entreprises et développement des activités liées aux transports des marchandises.
Le dépotage et l’empotage, au terminal multimodal, pourront entraîner la création de plusieurs entreprises spécialisées dans le transport de petites marchandises.
Développement des infrastructures routières, de communication etc…
La nécessité de réhabiliter le Camp militaire Leclerc qui pourra avoir une capacité de projection plus large et conséquente.

2. Transférer à Salo, dans la Sangha-Mbaéré, la Direction Générale de la Société Centrafricaine de Stockage de Produits Pétroliers (SOCASP).

Les objectifs et les résultats attendus sont pratiquement identiques à ceux de Bouar. Sauf qu’à Salo il s’agira de créer un port fluvial et y implanter un hub des hydrocarbures. La particularité sera de:

Assurer l’entretien et l’exploitation de la voie navigable RCA – pays voisins et de ses dépendances ;
Exécuter les travaux d’extension et d’amélioration de ce port reconnu nécessaire pour les besoins du commerce, de l’industrie et du désenclavement du pays,
Rechercher les moyens propres à développer sa prospérité ,
Provoquer et au besoin prendre toutes mesures utiles à cet effet.

2. Transférer à Zinga, dans la Lobaye, la Direction Société Centrafricaine de Transports Fluviaux (SOCATRAF)

Les objectifs et les les résultats attendus sont identiques à ceux de Bouar et de Salo. Mais à Zinga, il sera question de:

Capitaliser l’importance de l’axe fluvial Oubangui-Congo en produits alimentaires des nos régions
Faire du port la plaque tournante du ravitaillement de la Capitale Brazzaville en produits des pays d’espace CEMAC
Relancer la ligne de chemin de fer qui fonctionnait dans la localité.

3. La création d’une commission interministérielle chargée de la mise œuvre des 3 décrets.

Cette commission, placée sous l’autorité du Premier Ministre, disposera de 100 jours pour me remettre les premières conclusions relatives aux modalités d’exécution desdits décrets.

Finalement, Si j’étais la mandature FAT 2016-2021, je commencerai la préparation de ma deuxième mandature dès le 31 mars 2016, en me mettant résolument au service du bien-être de chaque centrafricain, partout où il se trouve :

Je changerai la gouvernance de la République
J’engagerai l’organisation des élections locales pour que les élus locaux dont les pouvoirs, les ressources et les prérogatives seront réévalués, légitimement et légalement choisis par leurs administrés, accompagnent ma politique auprès de nos concitoyens
Pour Bangui, je reconsidérerai ses limites territoires, je renforcerai les compétences de la communauté urbaine de Bangui pour la faire évoluer vers une agglomération.

Paul Eluard affirme qu’un « Rêve sans étoile et un rêve a oublié »
Ce n’était qu’un rêve mais avait-il une étoile? je suis désolé d’avoir partagé ce rêve !

Alphonse GOUETH
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