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République centrafricaine : de nombreux défis pour les nouveaux élus
Publié le jeudi 17 mars 2016  |  Africa N°1
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© Xinhua par DR
Mme Marie-Thérèse Keita Bocoum, experte indépendante sur la situation des droits de l’homme des Nations unies
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Au cours de sa sixième visite* en République centrafricaine, l’Experte indépendante sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine, Marie-Thérèse Keita-Bocoum a rencontré et félicité le nouveau Président élu, Faustin Archange Touadéra, et a échangé avec lui sur la situation des droits de l’homme, y compris les progrès et les immenses défis qui subsistent.
Mme Keita-Bocoum l’a encouragé à prendre avec son futur gouvernement des mesures fortes pour répondre aux attentes élevées des Centrafricains pour le retour de la sécurité et le désarmement des groupes armés, le renforcement de l’état de droit et la lutte contre l’impunité, la protection des droits de l’homme, la réconciliation nationale, et l’accès urgent aux services sociaux de base tels que l’éducation et la santé.
Elle a remercié la Présidente de transition et son gouvernement pour leur coopération, et a exprimé sa satisfaction devant l’engagement et les efforts entrepris dans le cadre des initiatives de dialogue pour la paix, la réconciliation nationale et le processus démocratique, et notamment la tenue du forum de Bangui, le renforcement du leadership féminin et l’organisation d’élections libres et apaisées.
S’exprimant à l’issue de sa visite, l’experte a rappelé qu’il serait dommageable que certains candidats sur lesquels pèsent des allégations de violations des droits de l’homme soient élus, et a insisté sur « l’importance que les élus soient des hommes et des femmes qui aient vraiment à cœur de représenter les intérêts du peuple centrafricain, en toute intégrité et dans le respect des droits de l’homme ».
Bien que l’experte ait noté quelques améliorations en terme de sécurité, en particulier à Bangui, elle a partagé ses préoccupations face à une insécurité encore très présente et des actes de violence répétés, à l’intérieur du pays dans les régions centre, est et nord-est. Ces violences sont aggravées par les des mouvements de population en période de transhumance et par l’absence d’autorités légitimes pour lutter contre la criminalité, a-t-elle ajouté.
L’experte a insisté sur la nécessité de mettre immédiatement en œuvre un programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et d’initier au plus vite la Réforme du Secteur de la Sécurité, tout en renforçant les efforts de lutte contre l’impunité, par l’opérationnalisation des juridictions à l’intérieur du pays et le renforcement de l’indépendance du pouvoir judiciaire. Sur ces points, l’experte a appelé la communauté internationale et tous les autres partenaires à soutenir le nouveau gouvernement élu pour mettre ces mesures en œuvre.
Mme Keita-Bocoum a aussi fait part de ses préoccupations concernant l’impératif de protection des civils et le besoin d’assistance pour les victimes de violences sexuelles et de violences infligées aux personnes accusées de sorcellerie.
« Tous les acteurs de la société civile que j’ai rencontrés ont déploré l’absence de la chaîne pénale, le manque d’accès à la justice et l’absence de mesures pour protéger les victimes et les témoins », a indiqué l’experte indépendante lors de ses rencontres avec la société civile centrafricaine. Elle a également souligné les demandes pressantes de la population en matière d’éducation et de sensibilisation sur les droits de l’homme.
L’experte a aussi souligné que les défis humanitaires restent majeurs, ayant observé lors de ses visites que l’aide internationale constitue parfois le seul moyen de subvenir aux besoins en matière de santé, nutrition et assainissement.
Mme Keita-Bocoum a insisté sur l’importance d’assurer le transfert des acquis de la transition vers le nouveau gouvernement, qui devrait continuer à travailler en étroite collaboration avec la MINUSCA et la communauté internationale sur les questions de droits de l’homme.
Au terme de sa visite, l’experte participera à un dialogue interactif sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine le 21 mars prochain lors de la 31ème session du Conseil des droits de l’homme à Genève.
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