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Publication du rapport des Nations Unies sur les graves violations et abus des droits humains à Bangui de septembre-octobre 2015
Publié le samedi 19 mars 2016  |  Centrafrique Presse Info
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© Autre presse par DR
Parfait Onanga-Anyanga, le Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca)
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE



Sous embargo jusqu’au dimanche, 20 mars 2016, 00:01Hs GMT



Bangui - Un rapport des Nations Unies publié aujourd'hui fait état de graves violations et atteintes aux droits humains, commises lors des violences qui ont touché Bangui du 26 septembre au 20 octobre 2015. La capitale de la République centrafricaine a été plongée dans un cycle de violence intercommunautaire, alimenté par des groupes armés visant à déstabiliser la situation sécuritaire.

Les principales conclusions du rapport font état d’au moins 41 civils tués et 17 blessés; des cas de viol et d'autres formes de violence sexuelle; enlèvements et détentions illégales; pillage généralisé et systématique, destruction de la propriété et vol des ressources humanitaires des organisations intergouvernementales et des ONG. Cependant, les enquêtes menées suite à la crise, ont été affectées par l'insécurité continue et les restrictions de mouvement, en particulier dans les zones à prédominance musulmane de Bangui. Par conséquent, le nombre réel de victimes et de violations est susceptible d'être beaucoup plus élevé que celui détaillé dans le rapport.

« La résurgence des violences et les attaques en représailles de septembre 2015 ont exposé la volatilité de la situation sécuritaire à Bangui, en dépit des améliorations enregistrées en vue d’un retour de la paix et de la stabilité en Centrafrique », note le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en République centrafricaine, Parfait Onanga-Anyanga.

Alors que la majorité des violations et des abus a été commise par les groupes armés anti-Balaka et ex-Séléka ainsi que leurs alliés, le rapport détaille également les violations des droits de l'homme commises par des membres des forces armées de la RCA. La faiblesse de l’autorité de l'Etat à Bangui et son absence généralisée hors de Bangui, montrent qu'il y a un risque sérieux que les responsables de violations des droits humains puissent jouir de l'impunité. Les violences à Bangui ont également provoqué une série d'incidents violents dans toute la République centrafricaine, y compris à Bambari, Kaga-Bandoro, Bouar, Carnot et Sibut.

Le rapport recommande, entre autres, la fin de l'impunité et les poursuites contre les responsables de violations et abus passés et présents des droits de l’homme; la fin des attaques contre des civils par les groupes armés et la réforme des forces armées centrafricaines. En outre, le rapport appelle à la mise en œuvre des programmes robustes et efficaces de Désarmement, de Démobilisation et de Réinsertion (DDR) et de la Réduction de la Violence Communautaire (RVC); à la protection et à l’assistance aux victimes de violences sexuelles et sexistes et à un soutien financier et technique accru de la communauté internationale pour la mise en place et le fonctionnement de la Cour pénale spéciale pour la RCA.

« Il n’y a pas de paix durable bâtie sur l’impunité concernant les graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire. La MINUSCA jouera pleinement son rôle aux côtés de l’Etat centrafricain dans ses efforts de lutte contre l’impunité des violations et abus documentés dans le rapport », ajoute le Représentant spécial.

Une grande partie de la violence survenue à Bangui entre septembre et octobre 2015 a été de nature confessionnelle (les musulmans ciblant les chrétiens et les chrétiens ciblant les musulmans) et a été facilitée par l’actuel climat d'instabilité et d'impunité. Cette violence a été considérée comme un sérieux revers après un an de calme relatif et une évolution politique positive vers la réconciliation nationale et la reconstruction.



Contacts:

Musa Gassama, Chef de la division des droits de l'homme de la MINUSCA et Représentant du HCDH

Tel: +236 75265072
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