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Que l’alerte du km5 ne devienne pas un drame…
Publié le mardi 29 mars 2016  |  Les Plumes de RCA
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© Autre presse par DR
Que l’alerte du km5 ne devienne pas un drame…
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Alors que la Centrafrique toute entière vibre depuis quelques temps au rythme des préparatifs de l’investiture du président Faustin Archange Touadera, grande a été notre surprise de constater que les armes ne cessent de se faire entendre dans certains quartiers de la capitale. Depuis la libération à la hussarde d’Abdoulaye Hissein dans les locaux de la Section des Recherches et d’Investigations (SRI) par ses propres éléments, la Centrafrique semble renouer avec le climat d’instabilité.

Des tirs sporadiques se font entendre ces temps-ci dans le troisième et le cinquième arrondissements. On dénote parfois des exécutions sommaires dans les arrondissements sus mentionnés. Il s’avère que dans l’après midi du 21 Mars 2016, des échanges de Tirs entre les Forces Armées Centrafricaines et les selekas du Km 5 ont failli replonger à nouveau le pays dans une spirale de la violence.

Penser que ces derniers rebondissements résultent exclusivement de la libération au forceps d’Abdoulaye Hissein demeure une analyse très réductrice de la situation actuelle du pays. A fortiori, même s’il n’y avait pas eu l’incident d’Abdoulaye Hissein, les armes parleraient d’une manière ou d’une autre dans la mesure où les vrais instigateurs de la crise centrafricaine ont visiblement peur de ce que l’avenir leur réserve.

En effet, pour comprendre ce qui se passe au jour d’aujourd’hui, il suffit juste de scruter de près la cartographie électorale du pays. S’il faut raisonner sous le gril radioactif de la lucidité, nous disons que le départ brutal de Djotodjia du pouvoir avait sans doute laissé un vide absolu à la tête de la coalition seleka. Décapitée de plein fouet, la Seleka était non seulement désorientée mais ne savait également à quel saint se vouer.

C’est ainsi que la peur de l’inconnu les emmena progressivement à se ranger derrière les candidats les plus proches d’eux. D’où la socialisation politique des électeurs musulmans et selekas. Mine de rien, la quasi totalité des selekas se sont plus rangées derrière Désiré Nzanga Bilal Kolingba, Sylvain Patassé et Anicet Georges Dologuelé.

En observant de près la cartographie électorale du scrutin présidentiel du second tour, on constate que le candidat AGD et ses alliés ont eu plus de voix dans les zones composées à fortes prédominances des musulmans et selekas que le président FAT. C’est pourquoi le fait que AGD et ses alliés aient perdu les élections augmente sensiblement la peur de l’inconnu qui caracole dans l’esprit des selekas.

Tant que tous les seigneurs de guerre ,qui chapeautent depuis toujours la coalition seleka, ne reçoivent pas un message rassurant de FAT, ils continueront toujours à secouer le cocotier jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause.

Puisque la Centrafrique ne dispose pas encore une armée capable d’imposer la paix sur toute l’étendue du territoire national, il serait souhaitable que le nouveau président adopte une positive attitude beaucoup plus timbrée des miasmes politiques dans l’unique but de venir à bout de ce traquenard sécuritaire qui n’a que trop duré .

Surtout lorsque l’on sait que les armes sont encore disséminées sur tout le sol centrafricain et que les trublions contrôlent toujours la majeure partie du pays. En ce net moment, les pourparlers politiques doivent prendre le dessus des confrontations armées. L’heure n’est plus à la présentation des biceps , des triceps ou encore à des arrestations arbitraires pouvant dresser le lit d’une recrudescence de la violence.

Quoique les auteurs de crimes odieux doivent être punis, il n’en reste pas moins que cela doit se faire dans les règles de l’art même si on est tous d’accord que l’impunité n’a plus sa raison d’être en Centrafrique.

Compte tenu de la fragilité de la paix chèrement acquise, il est préférable que le nouveau régime privilégie les négociations politiques pour gagner du terrain dans la gestion de la chose publique. Puisque ces tirs sporadiques ne constituent encore qu’une alerte, espérons que ceux-ci ne deviendront jamais un drame au point de rendre malsain l’environnement sociétal. Face à cette atmosphère délétère qui règne depuis quelques jours, il nous faut plutôt des actions contre les maux de notre société.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
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