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Mme Samba-Panza sur RFI : en RCA, «il ne peut y avoir de paix sans développement»
Publié le mercredi 30 mars 2016  |  Centrafrique Presse Info
Conférence
© AFP par EMMANUEL DUNAND
Conférence de presse de la présidente par intérim Catherine Samba-Panza à l`occasion de la conférence des bailleurs de fonds de la Centrafrique à Bruxelles
Mardi 26 mai 2015. Bruxelles
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C’est le mercredi 30 mars que Faustin-Archange Touadéra est investi président de la Centrafrique. L’espoir, pour les Centrafricains, de tourner la page de trois ans de crise meurtrière. A la veille de la cérémonie d’investiture, la présidente de transition Catherine Samba-Panza, dresse le bilan de ses deux années passées à la tête du pays. Elle évoque aussi, avec Laura Martel, l’avenir de son pays et le sien.

RFI : Outre d’avoir mené le pays aux élections, de quelles réalisations effectives peut se targuer la transition que vous avez dirigée ?

Catherine Samba-Panza : La liste de mes réalisations pendant la transition est longue. Généralement quand on parle de la transition, on parle d’un verre à moitié vide. Moi, je dis qu’il s’agit d’un verre à moitié plein. Vous savez, je me suis investie personnellement pour le dialogue, pour la cohésion sociale. C’était très important pour mener les autres actions. En ce qui concerne le dialogue, vous le savez bien, il y a eu les consultations populaires à la base qui ont permis aux populations de s’exprimer. Ces consultations ont permis l’organisation du Forum de Bangui et ensuite l’organisation du Forum du secteur privé. Indépendamment de cela, nous avons, même si la situation est encore fragile, ramené tout doucement la paix. Donc, autant de réalisations qui ont permis d’aller sereinement aux élections.

Et à quelles difficultés principales vous êtes-vous heurtée ?

La principale difficulté concernait les problèmes sécuritaires où des groupes armés essayaient de se positionner et les hommes politiques également avaient leurs agendas. Bien entendu, ils m’ont polluée toute la transition pour éviter que nous avancions parce qu’ils avaient leurs agendas. Ensuite, je n’ai pas pu désarmer comme je l’aurais souhaité, simplement parce que les groupes armés gardaient par-devers eux leurs armes tant qu’il n’y avait pas de programme de désarmement, de réinsertion en tant que tel. Donc, c’était la principale difficulté.

Justement, les défis qui attendent votre successeur, Faustin-Archange Touadéra, sont nombreux. Comment garantir une paix durable en Centrafrique ?

C’est vrai qu’il reste encore beaucoup à faire. Même si la transition a posé des actes forts, tout cela reste encore fragile. La sécurité est volatile. La cohésion sociale est encore fragile. Je pense que le président élu a conscience de la nécessité de consolider toutes ces actions que nous avons posées. Et je pense qu’il a été un homme d’Etat, donc il sait quels sont les défis en terme de sécurité, en terme de réconciliation et en terme de cohésion, mais surtout en termes de développement, parce qu’on le veuille ou non, c’est la pauvreté qui est à l’origine des crises en Centrafrique. Et sans développement, il ne peut pas y avoir véritablement de paix.

Et parmi ces défis, il y a le processus de désarmement, démobilisation (DDR). Comment réussir là où les précédents DDR, y compris celui initié sous la transition lors du Forum de Bangui, ont échoué ?

Nous avons essayé de poser les bases du DDR, mais nous avions conscience que la transition ne pouvait pas mettre en œuvre un programme DDR. Nous avons opté nous, pour un programme pré-DDR, c’est-à-dire qu’il fallait cantonner les groupes armés, commencer à les identifier et à les occuper. Il appartenait donc, compte tenu de l’importance de ce programme, que les nouvelles autorités viennent s’en approprier. Nous par contre, on a posé les bases de la réforme du secteur de sécurité. C’est une grande avancée de la transition. Nous avons déjà maintenant notre politique nationale du secteur de la sécurité. D’ailleurs, nous avions invité les collaborateurs du président élu à prendre part à ce séminaire national pour qu’il s’approprie déjà cette politique nationale de la sécurité.

Plusieurs accusations de corruption ont entaché la transition, notamment ces trois millions de dollars de dons angolais qui ne sont pas passés par le Trésor. Est-ce que vous craigniez d’éventuelles poursuites par les nouvelles autorités ?

J’ai posé cet acte-là. J’en ai largement parlé. Je ne reviens plus dessus. On m’a vilipendée sur ce dossier, c’est dommage. Cela dit, si les nouvelles autorités estiment que le rapport qui a été fait de contrôle sur cette opération et qui a été classé sans suite mérite qu’on y revienne, je suis à la disposition de la justice de mon pays. Je regrette simplement que pour des raisons inavouées, on utilise ce genre de publicité négative pour salir mon image et pour salir l’image de la transition.

Avant votre départ, vous avez nommé votre fille ambassadrice en Guinée équatoriale, un poste créé pour elle. N’est-ce pas du népotisme ?

Un poste créé pour elle, comment vous pouvez dire ça ? Nous avons une ambassade de Guinée équatoriale en République centrafricaine depuis huit ans ! Et nous avons décidé de faire la réciprocité. Ma fille a de la valeur. Elle parle espagnol. Elle a fait Sciences Po. Elle mérite également d’occuper ce poste-là. Je ne vois pas pourquoi on parle de népotisme. C’est une Centrafricaine comme une autre. Elle a été nommée ambassadeur en Guinée comme dans votre pays, il y a eu à l’époque des présidents qui ont nommé à des postes de responsabilité leurs enfants.

Maintenant que vous êtes libérée de vos fonctions, où vous voyez-vous ?

Chez moi, en République centrafricaine. Si on a besoin de moi, si on pense que je peux encore apporter une contribution à mon pays dans des actions sociales, dans des actions de développement. Pourquoi pas ? Je suis disponible. Et même quand je le dis, les gens pensent que je recherche un poste. Je ne recherche pas de poste. Mais pour le parcours que j’ai eu à la tête de mon pays, je pense que je peux apporter quelque chose à mes populations, encore.

Pourrions-nous vous retrouver candidate à la présidentielle dans cinq ans dans votre pays ?

Absolument pas. Dans cinq ans, j’aurai 66 ans. J’estime que j’aurai un âge suffisamment avancé pour avoir des activités moins stressantes. Et la politique ne m’intéresse pas de toutes les façons, quoi que les médias en disent.
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