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Je persiste et je signe : si l’état est en faillite c’est bien à cause de ses agents et la gestion malencontreuse et éclabouillie de ses dirigeants.
Publié le vendredi 1 avril 2016  |  Corbeau News
Robert
© Autre presse par DR
Robert INZA
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Bangui, Notre administration n’est qu’une piètre institution, il faut se le dire ; elle est un obstacle au développement de l’État. On l’a laissée faire, sans contrôle, sans suivi et sans appel à la rigueur, à la discipline et à la responsabilité; l’administration centrafricaine est un véritable handicap au changement à venir.

On va encore nous dire qu’on en a contre les fonctionnaires. Mais si l’État est en faillite, c’est quand même bien à cause d’eux. Ils vont dire qu’ils triment beaucoup au travail comme des chinois et qu’ils sont mal payés. S’ils travaillaient beaucoup l’Etat n’en serait pas à cet état.

Pourrions-nous dire aujourd’hui que l’État peut encore compter sur ses agents ?
La réponse aurait pu être tout de suite oui, mais il est cependant difficile de répondre par affirmation. Et pourtant quand on parle de l’État, c’est bien à propos des fonctionnaires et des dirigeants qu’on en parle.

Pourquoi, parlons-nous des Agents de l’État, c’est parce que le redressement et le retour de l’autorité de l’État ne seront possibles que grâce à leur volonté et la qualité des services que les fonctionnaires seront capables de rendre à l’État. C’est tout leur dévouement et leur attachement à des principes de servir l’État avec responsabilité et compétence dont il est question.

Les agents de l’État sont à ce jour à un niveau de compétence très abîmé. Ils sont dans un état d’esprit critique et sont très durement touchés par la démotivation et le manque de reconnaissance. L’envie de s’enrichir est très envahissante chez tout agent de l’État, mais s’enrichir sur le dos de l’État contribue à le détruire.

Ainsi, depuis 50 ans, les détournements et les corruptions sont devenus un fléau dans la fonction publique. Les Chefs d’États s’enrichissent, les 1ers Ministres s’enrichissent, les Ministres s’enrichissent, les Directeurs s’enrichissent, tous les fonctionnaires s’enrichissent et l’État se retrouvant dans la peau d’une bête qui reçoit les coups de sagaies et de flèches de tout côté, s’accroupit, s’agonise et meurt.

Rappelez-vous de l’époque de Kolingba, deux ministres s’étaient battus pour s’approprier le riche libanais de Bangui. Sous Samba Panza, c’est encore très frais, un directeur de cabinet s’est rendu lui-même dans les locaux de la police libérer un libanais en détention.
C’est pour ainsi dire que le fameux directeur de cabinet tenait à la liberté de son fournisseur d’argent. Voici comment fonctionne l’administration.

Pendant ce temps, à l’hôpital les soignants extorquent les malades et leurs parents, aux collèges, aux lycées et à l’université, on vend les notes. Sur les voies publiques, les policiers et les gendarmes font des contraventions-rackets pour leurs poches et au tribunal c’est l’argent qui dit le droit et non les juges et enfin, la douane est une propriété des gens choisis entre eux et connectés en réseau de corruption. Bref, on s’arrête là, si non il y a de quoi se mettre un révolver sur la tempe.

Les fonctionnaires sont plutôt préoccupés par l’envie de s’enrichir que servir la fonction publique. Ils trafiquent leur fonction pour extorquer de l’argent aux contribuables. Les centrafricains ne savent pas l’importance et l’honneur qu’ils portent en assumant la mission d’État. Le fonctionnaire est devenu aujourd’hui un vulgaire individu sans importance et corrompu.

Nous dénonçons à tous les niveaux des services publics, trois (3) manquements graves qui sont des ingrédients indispensables à la réussite de toute entreprise humaine : à savoir le manque de respect, le manque de la rigueur et le manque de la responsabilité.

Le respect, seul le respect de tous envers chacun permet le succès. Le respect permet le dialogue, l’échange, la mise en commun des connaissances et des compétences. Le respect instaure la confiance et contribue au développement d’un sentiment d’appartenance et à la construction d’une vision partagée des objectifs du travail.

La rigueur, est indissociable du succès de toute pratique professionnelle, quelle qu’elle soit, et quel que soit le niveau hiérarchique. Pour atteindre les résultats attendus, l’ensemble des acteurs se doit d’être rigoureux.
Le citoyen contribuable exige de la rigueur des agents de l’Etat, tant du point de vue de l’application des dispositions légales que celui de la conduite au quotidien des affaires, gage de la bonne utilisation des derniers publics. La rigueur génère la transparence et participe à l’efficacité et à l’efficience de toute organisation.

La responsabilité exige des professionnels compétents, honnêtes, intègres et loyaux. L’Etat est responsable de satisfaire ceux et celles qui justifient son existence, le font vivre et lui permettent de se développer.

De son côté le centrafricain attend que l’Etat assume sa responsabilité sociale et présente les qualités intrinsèques attendues des personnes qui le composent. A chacun des niveaux, une responsabilité différente doit prévaloir, toutes interdépendantes. Chacune d’elles repose sur la somme des responsabilités individuelles. En augmentant le niveau de responsabilité et d’autonomie de chacun à ces différents niveaux, c’est le bien être global qui s’en trouve accru.

Les fonctionnaires ne fonctionnent pas. Ils fonctionnent tous, globalement sur un registre de corruption et la corruption a tué l’Etat. Les fonctionnaires ressemblent aujourd’hui à des petites bougies pour éclairer une table pour le déjeuner mais placées sur une réverbère elles ne peuvent pas éclairer une rue. En plus ceux qui dirigent l’État sont incompétents dans la gestion.

Notre État fonctionne comme un foyer social, il ne sait pas administrer, il sait distribuer des salaires sociaux sans contrepartie en travail. Les agents de l’État sont gratuitement payés, il sera bien difficile de les remettre résolument au travail.

Il faut faire rentrer dans la fonction publique, la fonction d’administration des ressources humaines et du contrôle de gestion à mission rigoureusement égale comme dans les entreprises privées.
Chaque année, il faut fixer aux fonctionnaires des objectifs individuels simples et clairs sur la base desquels ils seront évalués. L’avancement dans les échelons et les catégories ne sera plus un simple passage mais méritoire en fonction du rendement et de la performance individuelle. A propos de la performance, des stages, des séminaires et des formations continues seront tenues à leur égard. Ainsi, nous pourrons garantir la gestion de leurs carrières.

Il nous faut une vraie politique de la fonction publique. La fonction publique ne sera plus le dépotoir des paresseux et des incompétents.
La rentrée à la fonction publique sera très sélective et ainsi que le changement de catégorie et les postes de responsabilités. Chaque année, l’Etat recrutera par voie de concours en fonction des besoins de services de l’Etat.

Il y a un vrai problème dans l’administration centrafricaine. Les fonctionnaires corrompus croupissent à Bangui, et ceux envoyés en provinces, on ne peut pas les distinguer des paysans. Il faut que l’État sache traiter les hommes et les femmes qui travaillent pour lui et qui le font vivre.

Les fonctionnaires aujourd’hui sont très pauvres hormis les corrompus, mais oui, bien sûr. Les fonctionnaires en provinces vivent comme des paysans. Ils projettent aux paysans la pauvreté même de l’État. C’est dévalorisant.
Il faut reconnaître tout de même que les agents de l’Etat ne sont pas bien traités; les réformes et les restructurations qui seront opérées permettront d’augmenter leur niveau de traitement à plus de 25% afin de leur garantir un niveau de pouvoir d’achat assez élevé et permanent pour qu’ils puissent travailler davantage avec passion et rigueur.

Disons que la transition, in finish, a été une expérience bien difficile, il faut le reconnaitre. Elle a été exceptionnelle. Elle n’a pas permis les conditions d’exploitation normale d’un gouvernement en tant quel tel. Les élections nous ont élevé à la dimension d’un État et à l’autodétermination, le retour à l’ordre constitutionnel, marque de l’unité et de la dignité.

Faire des agents de l’État le levier humain indispensable au changement. Préparons nous au changement vital afin de remettre définitivement l’État sur la voie du développement.

Robert ENZA, Entrepreneur politique
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