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Centrafrique: l’honneur face à l’abject
Publié le lundi 4 avril 2016  |  Journal de Bangui
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© AFP par PATRICK FORT
Des soldats français , cadre de l`opération Sangaris , en patrouille dans des quartiers de la capitale Bangui
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Le général Dominique Trinquand est l'ancien chef de la mission française auprès de l'ONU. Il réagit aux nouvelles allégations d'abus sexuels commis par des soldats français en Centrafrique

Une nouvelle fois sont portés à la connaissance du public des faits graves touchant des soldats participant aux opérations en Afrique et notamment en Centrafrique. Les éléments connus sont des informations fournies par une ONG (Aids Free World) au bureau des droits de l'homme des Nations unies à Genève. Le buzz est ainsi créé et sans que quiconque ait eu accès aux éléments fournis, ni que la moindre enquête ait établi les faits, la presse accuse les soldats, africains ou français, des pires méfaits.

Je reviens de Bangui où un président élu vient d'être investi après trois ans d'une crise qui a jeté le pays dans le chaos. Les populations sont heureuses que les soldats français et ceux de l'ONU les protègent des massacres et exactions commis par des bandes sans foi ni loi, seleka ou anti-balaka. La Centrafrique est un pays extrêmement pauvre où une bonne partie de la population a tout simplement du mal à se nourrir et où tout revenu est bon à prendre. Les soldats, Casques bleus ou sous drapeau tricolore, sont venus pour rétablir la paix et permettre à ce pays de retrouver la stabilité, c'est un fait qu'il faut conserver à l'esprit. Que des individus s'écartent des règles communes à tous les soldats concernant le respect des populations et la protection des plus faibles n'est absolument pas tolérable.

Pour cela, l'ONU a pris des mesures très fermes. Récemment, des contingents soupçonnés d'exactions ont été rapatriés vers leur pays. Le 11 mars 2016, le Conseil de sécurité a voté une résolution demandant au secrétariat de prendre des mesures pour que les enquêtes soient rapides et les décisions fermes. L'effet fut immédiat puisqu'un des contributeurs incriminés en Centrafrique, le Burundi, vient d'envoyer un enquêteur qui, avec l'ONU, établira les faits.

En France, dès que des éléments ont été connus, la justice a été saisie. Par ailleurs, le commandement, à tous les niveaux, s'informe et n'attend pas qu'une enquête soit lancée pour agir ! Mon cœur de soldat ne peut imaginer que des soldats porteurs de l'honneur de la France puissent avoir des comportements aussi abjects. Ce sont les mêmes soldats qui se sont déployés dans nos rues avec l'opération Sentinelle. Ce sont ceux qui défendent la France aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de nos frontières. Ce sont eux qui font l'objet de tous les éloges de nos concitoyens, de nos élus, de nos alliés et des pays dans lesquels ils interviennent. La hiérarchie, la discipline et le sens du devoir ne sont pas des vains mots dans l'armée française. Pourquoi, d'un seul coup, tout cela serait-il balayé par des rumeurs qui, pour l'instant, n'ont fait l'objet d'aucune enquête crédible ?

La présomption d'innocence reste un élément clé de la justice à laquelle les soldats comme les autres citoyens ont droit. Toutefois, deux ans après les faits, pourquoi une ONG lance-t-elle à la presse ces alertes alors que la Centrafrique est à un tournant majeur de son histoire ? La paix apportée par ces soldats n'est peut-être pas une bonne nouvelle…
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