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Centrafrique : l’amateurisme du SYNAES
Publié le samedi 9 avril 2016  |  Les Plumes de RCA
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© Autre presse par DR
Université de Bangui
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A l’exemple du SYNAES, toute organisation syndicale est censée défendre les intérêts de ses membres. La défense des intérêts doit se faire d’une manière judicieuse et professionnelle.

Le SYNAES, Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur de l’Université de Bangui, dans la défense des intérêts de ses membres, a pris ces derniers temps certaines décisions qui, d’aucuns le diront, sont censées assurer les intérêts du Collectif des Enseignants du Supérieur. Ce qui, à mon avis, est loin d’être le cas. A l’évidence, ces décisions jettent le discrédit sur le Collectif et portent une atteinte grave aux intérêts des Enseignants du Supérieur.

J’en veux pour preuve les deux dernières décisions prises par le Collectif au lendemain de l’investiture du nouveau Chef de l’Etat. Il me paraît inutile en l’état des choses d’exposer les détails des raisons qui ont poussé le Bureau du SYNAES à accepter de prendre de telles décisions.

Le constat est que le SYNAES a fait preuve d’un amateurisme total. Toute la question est de savoir : en quoi les décisions du Collectif relèvent-elles d’un amateurisme notoire ? Les lignes qui suivent vont devoir déterminer les réponses à cette question.

L’attitude du SYNAES dans les négociations avec le Gouvernement

Comme toutes les grèves lancées dans ce pays, les grèves à l’Université de Bangui ont été décidées dans le but de faire pression sur le Gouvernement afin d’obtenir, entre autres, l’intégration des jeunes collègues dans la Fonction publique, le paiement des frais de vacations et heures supplémentaires dont les arriérées remontent à 2012, jusqu’à ce jour.

Cependant, il convient de savoir que, eu égard à la situation critique du pays, de surcroît sous perfusion de la Communauté internationale, la question de l’intégration dans la fonction publique constitue une épine dans les pieds des autorités nationales qui sont censées adopter une politique rigoureuse d’ajustements structurels afin de sortir le pays du marasme économique.

L’intégration ici constitue un réel dépassement de soi que les autorités sont appelées à en faire preuve. Le Gouvernement, dans sa volonté d’intégration, s’est heurté à l’opposition de la Communauté internationale, car « qui paie, commande », dit un adage.

Mais malgré ça, le Gouvernement a montré des signes de bonne volonté à un moment donné. Seulement, dans sa volonté de trouver une issue favorable à cette situation, le Gouvernement de transition s’est rétracté à deux reprises.

Primo, le Chef de l’Etat de transition, suite à une grève paralysant l’Université, a demandé aux intégrables de reprendre le service tout en promettant de décompter la situation. Seulement, les intégrables ont opposé une fin de non recevoir en estimant que, tant qu’ils n’auront pas reçu en main l’arrêté d’intégration, ils ne cesseront pas le mouvement de grève. Cette attitude irrespectueuse des collègues frustrât profondément la Présidente SAMBA PANZA qui s’est résolue à ne plus traiter de ce dossier.

Secundo, dans les derniers moments de la période de transition, suite à la dernière décision de cessation des activités sur le campus, un effort dans le sens de l’intégration était lancé. Seulement, le quota prévu, sur lequel la volonté d’intégrer a toujours porté, a été subitement augmenté ; ce que le Gouvernement refusât en bloc.

Et finalement, la transition s’est achevée sans pour autant que l’intégration soit réalisée. Si certains ont dû patienter pendant des années jusqu’à ce jour, pourquoi ceux qui viennent de rentrer nouvellement au pays ne patienteraient-ils pas à leur tour ? Pourquoi le SYNAES a-t-il décidé de changer la donne au dernier moment ?

Il s’agit là d’un cuisant échec orchestré et enregistré par le SYNAES du fait de l’amateurisme de ses responsables qui ont démontré leur incapacité à gérer le Collectif d’une manière judicieuse.

L’attitude du President Faustin Archange TOUADERA face à la grève sur le campus universitaire

Le constat amer qu’il importe de relever ici est que le nouveau président, bien qu’étant universitaire, ne s’est pas soucié de la grève à l’Université ni avant sa prise de fonction ni pendant son discours d’investiture, ni après son investiture, jusqu’à ce que le SYNAES lui-même décide de suspendre cette grève pour une durée de cent (100) jours.

Le Bureau du SYNAES, en véritable amateur, a oublié que l’Etat est caractérisé par le principe de continuité quelque soient les personnalités qui se succèdent à sa tête. Or, la grève devait être maintenue en vue de mieux faire pression sur le nouveau Gouvernement. Sans pour autant été appelé officiellement par le nouveau président à cesser la grève, le SYNAES a décidé émotionnellement de suspendre cette grève ; ce qui a, du coup, discrédité le collectif devant ses interlocuteurs.

Alors, d’aucun se demandera : pourquoi avoir lancer un mouvement de grève qui a paralysé le fonctionnement du campus pendant une si longue période sans une issue favorable ? Pourquoi avoir sacrifié les étudiants pendant tout ce temps ? Il est clair que le SYNAES a décidé de son propre chef de suspendre la grève ainsi décidée avec la promesse de pouvoir reprendre la même stratégie dans un futur bien proche ; un véritable statu quo qui ne veut pas dire son nom. Une telle stratégie ne sert aucunement les intérêts des Enseignants du Supérieur. Le bilan du collectif ainsi dressé est plus que négatif.

La radiation du Professeur Bernard SIMITI du SYNAES

Suite à son Assemblée générale du 4 avril, le SYNAES a pris une décision portant radiation de Son Excellence Bernard SIMITI, ancien ministre de l’Enseignement supérieur, membre du SYNAES, pour atteinte aux intérêts du Collectif.

Il s’agit là toujours d’une décision émotionnelle caractéristique d’un amateurisme notoire susceptible d’affecter les intérêts du collectif à terme.

La réalité qu’il importe de reconnaître est que M. Bernard SIMITI est un Enseignant de haute rang, car jouissant du grade de Professeur. Non seulement que le Professeur SIMITI maîtrise ce département, mais encore est-il qu’il dispose encore d’une réelle influence sur le département, sans pour autant parler de son expérience ainsi que de ses relations. Par delà tout qu’adviendra-t-il s’il devrait être reconduit sur ce même département ?

En effet, le président Faustin Archange TOUADERA, pour compliquer la situation concernant l’intégration afin de mieux gagner du temps, peut souverainement reconduire M. Bernard SIMITI sur ce département. Du coup, les intérêts du Collectif seront plus qu’affectés.

Recommandations

De tout ce qui précède, il m’apparaît clairement que le Bureau du SYNAES a fait preuve d’un amateurisme notoire pouvant affecter les intérêts du Collectif et de ses membres. Le Bureau a échoué dans sa mission.

En conséquence,

L’actuel Bureau du SYNAES doit démissionner ;
Le Bureau du SYNAES doit être réorganisé le plus vite possible ;
Le nouveau bureau qui sera mise en place devra rétablir le Professeur Bernard SIMITI dans ses droits en tant que membre du Collectif afin de mieux défendre les intérêts du collectif dans un esprit d’unité ;

Afin de parvenir à une issue satisfaisante dans l’intérêt des Enseignants du Supérieur, il vaudrait mieux préconiser l’unité du collectif ainsi que la négociation avec les autorités nationales.

Mario AZOU-PASSONDA
Enseignant-Chercheur à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques
De l’Université de Bangui
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