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Centrafrique: Le processus DDR avance péniblement
Publié le mardi 19 avril 2016  |  Corbeaunews.ca
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© Autre presse par DR
Les Forces Armées Centrafricaines (FACA)
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En Centrafrique, le programme de désarmement, démobilisation, réinsertion (DDR) est toujours dans les cartons, le nouveau gouvernement doit plancher sur le problème avec l’aide des Nations unies. Le projet connaît quelques blocages entre le nouveau pouvoir centrafricain et certains groupes armés. En attendant, la mission de l’ONU lance en parrallèle des programmes de réduction des violences communautaires à destination des combattants qui ne sont pas éligibles au processus de DDR.

Pour être éligible au processus de DDR, il faut posséder une arme de guerre et avoir fait partie d’un des groupes armés signataires de l’accord du 10 mai 2015 à Bangui.

Des conditions que tout le monde ne remplit pas. Aussi le programme de réduction de la violence communautaire devrait-il commencer dans les semaines à venir, en complément du processus de DDR qui lui, n’est toujours pas amorcé.

La Minusca prévoit pour ce faire d’appuyer professionnellement près de 3 000 autres combattants. « Le concept de réduction de violences communautaires est destiné à prendre en compte les non-éligibles au futur programme de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement. Nous essayons d’assurer, autant que faire se peut, la réinsertion économique de ces personnes. L’objectif est finalement de créer des associations professionnelles qui mélangeront anti-balaka et membres de la communauté du KM5 et d’ex-Seleka », détaille Hervé Hesse, qui travaille à la Minusca au sein de la section DDR.

Du côté de l’auto-défense du quartier PK5, on a déjà commencé à recenser les combattants et on applique les mesures de confiance réclamées par la Minusca. « On fait des patrouilles permanentes jour et nuit. Ces patrouilles-là, nous les faisons sans arrêt. Maintenant, c’est calme. Vous savez, quand les jeunes ont une arme, ils peuvent faire du désordre. Ce projet est très important pour ces jeunes-là, afin de les occuper, de trouver des revenus pour subsister », confie Yousouf Ahmat, coordinateur des auto-défense.

Manque de représentativité

Le nouveau président Faustin-Archange Touadéra a, de son côté, entamé des consultations avec les groupes armés en vue de lancer ce processus DDR tant attendu. Mais pour le moment, les rencontres ne sont pas très bien passées. La fermeté du président Touadéra ne passe pas auprès des groupes armés. L’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), qui a été reçue jeudi, critique le gouvernement récemment formé, qu’il ne juge pas représentatif.

Même son de cloche du côté des FPRC, dirigés par Nourredine Adam, le chef de guerre le plus virulent du pays. Leur porte-parole, Moussa Maloud, s’énerve : « Pourquoi avons-nous pris les armes à l’époque ? demande-t-il. Exactement après un gouvernement comme celui-là. »

Le FPRC estime que le nord du pays est encore une fois marginalisé et absolument pas représenté au sein du gouvernement. L’UPC va dans le même sens, mais avec des propos plus mesurés. Le bureau politique et militaire va se réunir la semaine prochaine pour définir la conduite à tenir.

Dialogue de sourds

Sur la question du processus de DDR, Touadéra a un principe : il ne travaillera pas sur le terrain politique avec des groupes armés qui ne sont pas engagés dans le désarmement. Mais du côté des groupes armés justement, on réclame l’exact contraire : « On veut que nos revendications politiques soient satisfaites, sinon nous n’irons pas au DDR », martèle-t-on du côté du FPRC.

Dans le camp du Mouvement patriotique centrafricain (MPC) dirigé par Idriss El-Bachar, on « veut laisser du temps au président Touadéra, même si l’oppression de la minorité doit cesser », explique-t-on. Tous les groupes armés réclament des ministères et des postes clefs au plus haut niveau de l’Etat. Les consultations avec le président devraient reprendre en fin de semaine prochaine.
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