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« Le president m’a dit… »
Publié le mardi 3 mai 2016  |  Centrafrique Libre
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Le perchoir en ligne de mire donne des idées à certains nouveaux élus. Cette perspective donne lieu à une fièvre exceptionnelle…

Décidément en Centrafrique, en dépit des épreuves extrêmes que le pays a endurées depuis 2013, le microcosme politique aura du mal à s’affranchir des avatars qui ont fait le lit de la tragédie centrafricaine.

L’accession au pouvoir suprême de l’État donne toujours lieu à l’émergence d’une coterie clanique ou courtisane qui, à l’instar des pêcheurs en eaux troubles, prêchent la proximité avec le nouveau pouvoir du président TOUADERA, pour perpétuer des pratiques dignes des pouvoirs autocrates qui ont ruiné tous les efforts du développement social et économique du peuple Centrafricain.

« le Président m’a dit… », cette rengaine qui a fait le malheur des précédents dirigeants centrafricains ont repris cours à Bangui depuis l’investiture du président TOUADERA, et surtout après la désignation de monsieur Simplice Mathurin SARANDJI comme Premier Ministre.

Les vieux et jeunes démons ont repris du service : qui revendiquant des liens étroits avec le nouveau président, qui pour des éventuels soutiens multiformes à la campagne de TOUADERA, aspirent à une rétribution « méritée » ou prosaïquement reconnaissante… Comme il est question d’élire le prochain PAN, la deuxième personnalité du pouvoir de l’État, les vocations les plus farfelues se mobilisent…

Une coordination des députés indépendants, faiblement représentés, vient de voir le jour, à l’issue d’une élection interne où étaient battus les Honorables AGOU Augustin (1er Arrondissement de Bangui) et NDOTIZO Clément du 7e Arrondissement, le « bureau » est composé de trois membres : Coordonnateur général MAPENZI Jean Symphorien alias John (député de BIMBO 2), secondé par Dame GAMBO née SOUANINZI Bernadette (députée de Bossangoa 3) et rapporteur MAKANGO Magloire Jocelyn, (député de M’Baïki 5)… Au motif que le président TOUADERA veut au Perchoir un président issu « exclusivement des députés indépendants » estampillés Indépendants TOUADERA (IT)… Et tout se passe comme si le choix étant déjà fait, les postures se mettent en place selon une certaine « proximité » avec le nouveau locataire du Palais de la Renaissance.

Ces agitations frénétiques voire zélées perdent totalement de vue les causes profondes de la crise sans précédent qui a embrasé ce pays avec des conséquences incalculables pour les victimes innocentes… Si certains des nouveaux élus peuvent légitimement prétendre soit au perchoir soit être dans le prochain bureau de l’Assemblée Nationale, ils doivent avoir présent à l’esprit que la quête de la cohésion sociale et surtout la restauration de la jeune démocratie centrafricaine doit se faire autour des compatriotes dont la respectabilité et la rigueur morale sont au-dessus de tout soupçon.

Par ailleurs, il faut veiller à garantir une véritable représentativité à la tête de nos institutions. Tout Centrafricain, conscient et responsable, doit se garder de la gouvernance mono colore et tribaliste qui a nourri les crises politiques à répétition par le passé…

Dans le contexte actuel de la RCA, le Président Faustin Archange TOUADERA, largement élu, est une personnalité du Centre ; et la nomination d’une forte personnalité originaire de l’OUHAM PENDE, monsieur Simplice Mathurin SARANDJI comme Premier Ministre, milite en faveur d’une bonne représentation nationale du pouvoir exécutif. Pour la Présidence de l’Assemblée Nationale, il faut se préserver d’une direction parlementaire monocolore…

Le prochain bureau de l’Assemblée Nationale pour garantir la cohésion sociale doit être représentatif et accordé une place au genre au sein dudit bureau afin de promouvoir la Démocratie en Centrafrique. L’Assemblée Nationale, haut lieu de la Démocratie parlementaire ne doit pas sombrer dans le tribalisme désuet, clientéliste et caricatural.

Il faut s’affranchir des manœuvres politiciennes du genre… « le Président m’a dit… », afin de s’approprier les valeurs fondamentales de la Démocratie…

Surtout que le Président n’a pas dit.

Soussoutéya
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