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Les services phytosanitaires de l’aéroport Bangui M’poko une nécessité ou une arnaque ?
Publié le mardi 10 mai 2016  |  Les Plumes de RCA
L’aéroport
© Autre presse par DR
L’aéroport international Bangui Mpoko
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J’arrive à l’aéroport Bangui M’Poko pour prendre mon vol. Dans ma valise j’ai du poisson fumé, du coco, du chikwangue, des feuilles de manioc séchées et quatre (4) mangues.
Après le 1er contrôle d’accès à l’aérogare, une personne m’interpelle !

Avez -vous des vivres dans vos affaires ?
Oui !
Ok, passez dans le bureau à côté.
Trois dames dans le bureau, la plus à droite engage la conversation

Bonjour monsieur, vous voudrez bien payer le phytosanitaire
Bonjour madame, je crains de ne pas avoir besoin d’un certificat phytosanitaire
Si, si monsieur, vous en avez besoin à cause de vos vivres, pour rentrer en France
Madame je vous assure que je n’en ai pas besoin
Ecoutez monsieur, la France à sa constitution et la République centrafricaine à la sienne
Oui madame, je n’en disconviens pas, si je dois m’acquitter de taxes locales, je le ferai volontiers
Effectivement, il s’agit de taxes locales
Très bien, à combien s’élèvent-elles ?
10500 FCFA
N’est-ce pas que vous avez l’impression que cette histoire ne vous est pas totalement étrangère ?

Oui parce que quasiment tout centrafricain en partance de Bangui, pour n’importe quelle destination, emporte des vivres locaux pour la famille et les amis établis à l’étranger.

Mais que se passe-t-il donc au bureau des services phytosanitaires de l’aéroport international Bangui M’Poko ?

Abus d’autorité ?

Ce service exerce des missions qui sont encadrées par des règles internationales, en l’occurrence la Convention Internationale pour la Protection des Végétaux et produits végétaux (Rome 1951, adhésion RCA 27/10/2004). Cet accord est administré par la Commission intérimaire des mesures phytosanitaires qui adopte les Normes Internationales pour les Mesures Phytosanitaires (NIMP)

La délivrance d’un certificat phytosanitaire n’est pas systématique. Elle est subordonnée à la règlementation du pays de destination.

C’EST-A-DIRE QUE SI JE VAIS DE BANGUI A PARIS ET QUE LA FRANCE NE DEMANDE PAS DE CERTIFICAT PHYTOSANITAIRE POUR DU COCO, PAR EXEMPLE, IL N’Y A AUCUNE RAISON QU’ON ME L’IMPOSE AU DEPART DE BANGUI.

Deuxième point : A vouloir à tout prix délivrer des documents à caractères officiels, pour justifier des pratiques inavouées, les autorités responsables de ce service se compromettent. Ces NIMP définissent précisément les règles de fonds et formes pour l’établissement des certificats phytosanitaires (CP). En effet, la NIMP 12 prescrit les règles d’établissement des certificats phytosanitaires.

Sur la forme, toutes les rubriques doivent être remplies en particulier le nom botanique et les quantités. Or justement ces 2 rubriques obligatoires sont incomplètes sur le certificat ci-joint.

En définitive ce qui a été présenté comme la perception d’une taxe locale, a abouti à la délivrance d’un certificat phytosanitaire et d’un certificat d’origine dont le timbre est du ministère des eaux et forêts.

Le comble est le REÇU DELIVRE DE 3500 FCA POUR UNE PERCEPTION REELLE DE 10500 FCFA

Je suis d’accord avec vous, on ne sait plus où on est.

Un frein économique

Cet acharnement, suscite des questions de légalité et pose des problèmes économiques avec des conséquences néfastes.
Impact indirect : le professionnel qui voudrait exporter des produits agricoles est confronté à la décrédibilisation de documents officiels, délivrés abusivement.
Impact direct : le touriste qui voudrait acheter 2 ou 3 produits locaux, désiste au risque de se voir imposer des taxes illégales qui représentent 20 fois le prix des articles.

Pour se faire une idée, en 2014 la fréquentation moyenne de l’aéroport était d’environ 120 000 passagers (Source : Rapport annuel 2014 ASECNA), soient plus de 2300 par semaine. Si on considère la moitié qui est en partance de Bangui, on a plus de 1150 passagers potentiellement emportant des vivres. En retenant uniquement l’exemple des mangues, et en prenant comme hypothèse que chaque passager a droit à 5 mangues, maximum, à 100 FCA l’unité, les pertes s’élèvent à plus de 575 000 FCFA par semaine, pour le marché national de mangues.
La question que se pose le voyageur, lorsqu’il fait ses courses dans la ville, est de savoir si cela vaut la peine d’acheter des mangues pour 500 FCFA pour ensuite payer des taxes à 10500 FCFA
Si on ajoute à cela les légumes secs et autres bâtons de manioc, produits non soumis à contrôle phytosanitaire, alors les chiffres peuvent être vertigineux.

OUI C’EST INDENIABLE : LES AGENTS DES SERVICES PHYTOSANITAIRES DE L’AEROPORT BANGUI M’POKO FONT PERDRE A L’ECONOMIE CENTRAFRICAINE DES MILLIONS DE FRANCS CFA PAR SEMAINE

Par-dessus, comment expliquer la perception 7000 FCFA par dossier traité sans fournir de reçu, car celui qui est délivré ne porte que sur 3500 FCFA ?

Pour être dans la ligne affichée par les nouveaux dirigeants, afin de lever les barrières au commerce des produits agricoles et ne plus être victime de notre ignorance ainsi que du service public, nous devons nous interroger sur ces questions.

La saisine du Tribunal administratif pourra être nécessaire pour faire la lumière sur certaines pratiques qui ternissent l’image de toute la République centrafricaine et constituent des freins à son développement.

Touaden DOGO-NENDJE
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