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Gaston Mandata N’guérékata, interview : “aucun lien à faire la visite de François Hollande en Centrafrique et l’élection du Président de l’Assemblée Nationale”
Publié le jeudi 12 mai 2016  |  LNC
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© Autre presse par DR
Pr Gaston Mandata N`Guérékata, Président du Parti pour la Renaissance Centrafricaine (PARC)
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L’actualité politique centrafricaine riche en évènements n’a pas laissé les acteurs de cette politique indifférents. l’élection du président de l’assemblée nationale avec pour corollaire, les accusations de corruptions, la visite de François Hollande en Centrafrique alors qu’il était absent à la cérémonie d’investiture de Faustin Archange Touadéra, voilà des sujets de discussions qui passionnent les uns et les autres. va-t-on vers la mise en place d’une nouvelle opposition à Touadéra après que ses alliés aient mordu de la poussière ? entretien avec Gaston Mandat N’guérékata, président du Parc.

La Fraternité : Dès votre entrée en politique, vous avez été de ceux qui ont milité pour le renouvellement de la classe politique centrafricaine. Les dernières élections ont créé la part belle aux indépendants. C’est un autre message lancé aux politiques ?

Gaston Mandata Nguérékata : (GMN ) : J’avais bien compris une chose : l’élection présidentielle est le rendez -vous d’un homme avec une population. Le peuple centrafricain accordait peu d’importance aux appareils et partis politiques qui étaient loin d’apporter des solutions concrètes à leurs multiples préoccupations. Face à ce constat, j’avais donc à l’époque, décidé de me présenter à l’élection présidentielle comme candidat indépendant. Aussi, lors des toutes récentes élections législatives, les candidats indépendants ont également réalisé d’excellents résultats. Nous pouvons donc faire aisément la remarque suivante : les partis politiques dans leur organisation traditionnelle sont emmenées à se restructurer, à revoir leur position idéologique, à adapter leur vision, sinon ils risqueraient de devenir inaudibles, voire, à moyen terme, disparaitre. La bonne nouvelle est que, le renouvellement de la classe politique centrafricaine est bien en marche.

LF : Vous êtes de ceux qui ont apporté leur soutien au Chef de l’Etat Touadéra qui prône la rupture comme mode de gouvernance politique. A moins de quarante des cents jours d’exploits qu’il s’est donné, vous y croyez encore ou toujours ?

Le président Faustin Touadéra est un ami et frère, nous nous connaissons de longue date et partageons les mêmes valeurs, y compris la passion pour les mathématiques. Je lui ai, dès les premières heures, apporté un soutien total.

Il vient d’arriver à la tête d’un pays qui a beaucoup souffert, qui sort d’une crise sociale sans précédent. Donnons lui du temps pour remettre notre cher et beau pays sur les rails. J’ai confiance en lui, j’ai confiance aux hommes et femmes de grande qualité qui l’entourent, j’ai confiance au peuple Centrafricain qui a enfin retrouvé son unité. Moi personnellement, je vais m’atteler à consolider l’unité de notre nation et à œuvrer de toutes me forces pour le maintien d’une paix durable , mais surtout d’œuvrer, je vais œuvrer ardemment pour le bien-être de tous les Centrafricains. J’ai confiance en l’avenir.

LF : L’élection de Karim Méckassoua à la présidence de l’Assemblée Nationale fait couler de l’encre. Dit-on que des députés ont pris de l’argent entre les mains de tous les candidats avant de voter Méckassoua qui a été le plus offrant. Etes-vous choqués, vous dont le parti est représenté à l’assemblée nationale ?

GMN : Cette assemblée nationale qui devait marquer le renouveau, la renaissance de notre pays meurtri par 3 années de crise profonde, cette assemblée-là, hélas contient de nombreux délinquants politiques, des chercher-à-marger comme on le dit chez nous, des pourfendeurs de la démocratie. Distribuer de l’argent pour être élu au sein du bureau de l’une des plus hautes institutions du pays, relève de la corruption et participe de la trahison de la confiance que le peuple a placé en ses représentants. Et ceux qui se sont prêtés à ce jeu, perdent toute crédibilité, toute honorabilité. Nos députés pourront-ils un jour questionner les membres du gouvernement ou de l’administration sur leur gestion de la chose publique ? Quel recul par rapport au bel exemple du Président Touadéra qui a gagné les élections sans acheter le vote des centrafricains!

LF : Vous connaissez personnellement Méckassoua pour avoir fait une fois un déplacement à Rome pour rencontrer San Egidio. Son élection ne devrait-elle pas calmer les velléités confessionnelles, surtout qu’on dit qu’il a un carnet d’adresse garni ?

MGN : Je ne connais pas personnellement Monsieur Meckassoua. On le présente comme un exemple de rigueur et d’honnêteté. Je constate pour ma part avec beaucoup de peine que ce compatriote brille dans l’art de la manipulation politique. Pour lui, tout vote s’achète. Et ses premières déclarations en tant que Président de l’Assemblée Nationale montrent qu’il confond les rôles du législatif avec celui de l’exécutif. Quant au carnet d’adresses ? Un mythe auquel je ne crois pas. Il a été en charge de l’Education Nationale, des Affaires Etrangères, des Télécommunications etc…,quels ont été les résultats ?

LF : Y a-t-il un rapprochement à faire entre l’élection de Méckassoua et la visite du Président Français François Hollande à Bangui ?

GMN : Le vendredi 13 Mai 2016, le Président Français François Hollande, rencontrera son homologue Centrafricain Faustin Touadéra pour lui apporter son soutien à la paix et à la stabilisation du pays. Nous allons l’accueillir chaleureusement. Le Président François Hollande , notons-le, a accordé un intérêt particulier à la résolution de la crise dans notre pays, ceci en mobilisant de grands moyens humains, matériels et militaires. Le dispositif Sangaris vient d’être fortement allégé dans son ensemble. Nous aurons le temps de faire un réel bilan de cette opération. Cependant, il n y a aucun lien à faire entre cette visite et la récente élection du président de l’Assemblée Nationale Centrafricaine.

LF : La France part sans jamais partir, dit-on. Est-ce le même avis chez vous ?

GMN : Je souhaite en tout cas que nous puissions rompre avec les vieilles méthodes du passé… J’ai bon espoir que nous allons établir avec la France qui est un pays ami, une véritable relation de partenariat gagnant-gagnant afin de relancer notre économie. Nous avons besoin de tous nos partenaires occidentaux, de l’Union Européenne, des Etats –Unis , de la Chine, mais aussi de tous les pays émergents ; nous avons besoin d’eux pour réaliser des investissements durables dans notre pays. Notre pays a besoin de se tourner de façon irréversible vers un véritable développement ; nous devons donner du travail à nos jeunes et développer nos milieux ruraux. Nous devons combattre l’illettrisme et lancer de vastes programmes d’éducation, nous devons améliorer l’accès aux soins de nos populations, voilà les grands défis auxquels nous devons rapidement faire face si nous voulons garantir notre cohésion sociale et une paix durable.

LF : Beaucoup de soutiens de Touadéra pourraient basculer dans l’opposition pour s’être vu trahis par ce dernier. Qu’en sera-t-il de votre côté ?

GMN : Dans ce pays de transhumance politique, rien ne m’étonnerait. En ce qui me concerne, j’ai choisi, sur décision de mon Parti, le PARC, de soutenir le Président Touadéra. Il m’offre l’opportunité de lui parler en toute sincérité. Quelle chance pour un homme politique que d’entendre dire ici et là à son grand étonnement, qu’il est écouté par le Président de la République. J’ai été son soutien de la première heure, je continuerai à l’accompagner dans sa lourde et noble mission à la tête de notre pays. Je tiens à rappeler que le Président Touadéra est un ami, et frère. J’ai un grand sens de l’éthique et des relations humaines et surtout, je suis un homme de parole. Je n’ai aucune raison de le trahir.

Radamel Toquéro de la Fraternité
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