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Centrafrique : La lutte contre l’impunité doit commencer au plus haut niveau de l’Etat
Publié le lundi 16 mai 2016  |  LNC
Karim
© Autre presse par DR
Karim Meckassoua nouveau président de l`Assemblée nationale centrafricaine
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Bangui – Une partie de la classe politique centrafricaine commence à se pencher sur ce qui est déjà le scandale éclaboussant les débuts de Touadera comme président : Les cas de corruption d’une large majorité des députés de l’assemblée par Karim Meckassoua.

Si les centrafricains, et c’est compréhensible, souhaitent tourner la page cauchemardesque du passé récent, cela ne saurait se faire en faisant l’impasse sur des activités de délinquance venant entacher cette renaissance, et plus particulièrement, lorsque cela vient de ceux, à peine en place, censés les diriger, afin de les aider à tourner la page.

KARIM MECKASSOUA LE CORRUPTEUR SANS SOUCI

A verser au dossier accablant contre Mr Meckassoua, cette enquête de notre consoeur et partenaire “Corbeau News Centrafrique”, qui offre un autre témoignage de l’ampleur des corruptions du PAN.

Un député qui n’a pas voté pour Karim Meckassoua et qui préfère rester anonyme nous indique « ce n’est pas une élection, c’est plutôt une compétions de moyens financiers et logistique que Mekassoua a démontré. Il a corrompu tous les députés avec de l’argent et des promesses de dotation en moyens roulant. C’est un pas en arrière pour notre démocratie, les députés ont prouvé leur immaturité politique ».

“C’est ainsi que, Karim Meckassoua, visiblement avec le soutien de pays arabophones, de TOUADERA, et du Congo Brazzaville, a invité plus d’une centaine de député, à un dîner de campagne. Chaque Député avait reçu à l’occasion une enveloppe de 1 000 000 F CFA, un lot de gadgets à sa couleur, ainsi qu’une facture pro format d’un Pick-Up Toyota BG 80 pour chacun.”

“En suivant de près les campagnes menées par les différents candidats au perchoir de cette Assemblée il y’a encore quelques jours, nous avions constaté que les règles du jeu n’ont pas été respectées et les Députés de la République soi-disant, ont été malmenés et traités comme des produits mis aux enchères. Ainsi, les intérêts du pays et de la population qui sont d’ailleurs prioritaires ont été tout simplement oubliés par ces malheureux députés.”

“Avant de battre campagne pour être élu président de cette institution, Mekassoua avait dépensé plus de 9 milliards de FCFA si l’on met en exergue sa promesse de doter les 139 députés d’un Pick-up double cabine.”

DES POLITIQUES S’INSURGENT

C’est Gaston N’Guerekata, le président du Parti pour la Renaissance Centrafricaine (PARC) qui avait ouvert le bal des dénonciations le 13 Mai au micro du RJDH :

“Vous me parlez de soupçons de corruption mais moi, je vous dis qu’il y a eu corruption avant et pendant l’élection du bureau de la nouvelle Assemblée Nationale. Karim Meckassoua a donné de l’argent à un de mes députés pour m’abandonner afin de le suivre, c’est de la corruption. Il y a eu aussi des rencontres dans des restaurants de Bangui où de l’argent a été distribué aux députés à qui promesse de voiture a été faite. […] Ces faits sont déshonorants pour un pays qui renoue avec la démocratie. Il faut punir les coupables pour corriger ces genres de comportements.”

Le lendemain, sur le même média, c’est au tour d’Eddy-Symphorien Kparékouti, président du Parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR) de faire un constat identique :

“Il faut chercher à établir la vérité sur ces allégations avant de prendre des mesures. Je pense qu’en l’état actuel des choses, il faut que le nouveau régime puisse situer l’opinion sur cette affaire en ouvrant des enquêtes qui pourront nous dire réellement ce qui s’est passé.

Si ces faits sont confirmés, je pense que ce sera une atteinte grave à la renaissance de la démocratie que le peuple centrafricain a conquis par ses sueurs, ses pleurs, ses souffrances et son sang. Ce sera un fait hautement condamnable. Il est inadmissible que des individus mandatés par le peuple puissent s’engager dans des voies aussi honteuses que la corruption pour atteindre des objectifs égoïstes. Je pense que si ces faits sont vérifiés, les auteurs et co-auteurs doivent être dénoncés voire punis.

Ce sont les députés qui sont appelés d’ici là à contrôler l’exercice du pouvoir dans ce pays qui est encore en crise. Si eux-mêmes sont des corrompus ou des corrupteurs, je pense que la barque prend l’eau avant même d’être lancée et il faut penser à la sauver dès maintenant, en sanctionnant les auteurs et complices de ces actes ignobles et antirépublicains qui n’honorent ni le nouveau parlement ni le peuple qui l’a élu.

Aujourd’hui la République Centrafricaine n’a pas besoin d’une Assemblée Nationale téléguidable, malléable avec des espèces sonnantes et trébuchantes. Ce genre de parlement est une bombe à retardement, et l’histoire politique de ce pays est là pour en témoigner. Il faut mettre fin à cette idée, au cas où ces soupçons sont avérés parce qu’il s’agit d’un essai et que s’il n’est pas réprimé, il fera école au sein de cette Assemblée pour anéantir tous les efforts consentis par le peuple centrafricain pour retrouver aujourd’hui le chemin de la démocratie.”

OUVERTURE D’ENQUÊTE ?

Dans la proximité du nouveau Chef de l’Etat, on préfère botter en touche. Et comment faire autrement ?

Le Chef de l’état étant lui-même noyé au coeur de ce scandale.

La veille de l’élection du Président de l’assemblée, une centaine de députés étaient reçus le matin au domicile de Faustin Touadera pour recevoir ses consignes : “Je préfère travailler avec Meckassoua qu’avec Ziguélé.“

La suite ira dans le bon sens le lendemain, la majorité des députés largement corrompus voteront pour Meckassoua comme un seul homme.

Dans tout cela, en Centrafrique, qui en temps normal, n’avait de Justice que le nom, et où il n’existe pas de garde-fous aux différents pouvoirs, notamment aux politiciens au pouvoir, une fois de plus se remet à la hauteur de sa triste réputation, celle d’être un des pays les plus corrompus de la planète.

Faustin Touadera ne peut pas demander à la justice d’enquêter sur les conditions douteuses de l’élection de Meckassoua au perchoir, se serait se déjuger lui-même. Ce qu’il ne fera donc pas.

Un tel scandale aux Etats Unis provoquerait “l’impeachment” – « destitution » du Président. Mais nous sommes sous les Tropiques.

Touadera qui lors de son discours d’investiture promettait de lutter contre la corruption sous sa mandature, n’aura fait qu’une promesse sans lendemain pour ceux qui auraient eu la naïveté de le prendre au mot.

Ainsi, Eddy-Symphorien Kparékouti qui souhaite une ouverture d’enquête judiciaire sur cette sale affaire pour y voir plus clair, devra se contenter de prêcher dans le désert.

Car comme d’habitude dans ce pays, on préfère faire le dos rond et attendre que cela passe et puisse être oublié !

Un spécialiste du genre, Denis Sassou N’Guesso n’avait-t’il pas l’habitude de déclarer en riant : “Les africains ont toujours la mémoire courte.” ?
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