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Quand Touadéra évite l’affaire Méckassoua pour se tourner vers l’audit de la transition
Publié le vendredi 20 mai 2016  |  LNC
L`ancien
© Autre presse par DR
L`ancien premier ministre Faustin Archange Touadera
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Il semble qu’en conseil de Ministres, il a été demandé qu’un audit de toute la Transition soit enclenché. Préoccupation légitime, car il s’agira de savoir de quoi est-ce que les nouvelles autorités ont hérité. Cependant, l’on devra faire remarquer que ce n’est pas pour la première fois que l’on veuille auditer les affaires publiques.

Ange Félix Patassé en était un grand partisan au lendemain de sa brillante victoire lors des élections de 1993. Mais il l’a appris à ses dépens avec les crises qui s’en sont suivies, jusqu’à finir par le balayer du Palais Présidentiel. François Bozizé avait audité les comptes de la Commission Electorale Indépendante (CEI) sans jamais le rendre public.

Vu les conditions dans lesquelles il a été élu, Faustin Archange Touadéra est mal placé pour diligenter un audit d’une quelconque Institution républicaine.

Commençons…

Vous dites audit de la transition ? C’est qu’on devra commencer par les accords de Libreville de Janvier 2013, qui ont fait éjecter Faustin Archange Touadéra de son fauteuil de Premier Ministre au profit de Me Nicolas Tiangaye. Avec les accords de Libreville, on était déjà en période de Transition et tout le monde sait ce que cette période a représenté avec le Gouvernement bis que François Bozizé avait mis en place pour contourner ses opposants.

Il a dû non seulement reconnaître des arriérés de salaires mais aussi au moment de fuir devant les combattants de la Séléka, il a vidé les maigres comptes du Trésor Public.

Michel Djotodia à son entrée a dû rafler le fonds de la caisse et plus rien n’était resté. Pendant les dix mois de règne de la Séléka, chaque Général était son propre Trésor Public.

Catherine Samba-Panza est arrivée dans un contexte auquel personne ne s’y attendait. Elle est partie dans les conditions que tout le monde connaît cette fois.

Si l’on doit délimiter la Transition, voilà par où il faut commencer. Faustin Archange Touadéra et ses sbires auront-il le courage de reconnaître que la Transition avait déjà commencé en Janvier 2013 et donc avec François Bozizé ? Et puis, il ne s’agira pas seulement d’auditer une Transition. Toutes les trois décennies d’instabilité qu’a connu le pays, feront l’objet d’audit.

Même les cinq années pendant lesquelles Faustin Archange Touadéra était Premier Ministre, doivent être auditées.

Car en toile de fond, au travers de l’audit, l’on a envie de montrer qui est propre et qui a les mains sales. L’opinion attend de tout savoir sur les fonds alloués au DDR sous le règne de Bozizé, ce fonds alloué par les dirigeants de la sous région et qui avait miraculeusement disparu. Car les groupes armés ont toujours affirmé que c’est la mauvaise gestion du DDR qui a conduit à l’accession de la Séléka au pouvoir.
La sale affaire Méckassoua…

L’affaire Karim Méckassoua est devenue le ridicule du siècle.

Ce fut une corruption ostentatoire au point que le mis en cause n’a pas le courage de se défendre.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est avec la bénédiction de Faustin Archange Touadéra que la forfaiture a été commise.

A la veille du vote, le tristement célèbre Fidèle Gouandjika viré des Postes et Télécommunications dans l’affaire Gatewaye alors que Touadéra était Premier Ministre, a raconté aux députés venus entendre Méckassoua que ce dernier était le candidat de Touadéra.

C’est ce lavage de cerveau qui a conditionné le vote des députés en plus des billets de banque qu’ils ont reçus en pagaille. L’on ne devrait pas s’étonner de voir que Touadéra n’a pas le courage d’ouvrir la bouche sur cette affaire, car il est lui aussi complice de la forfaiture.

S’il a le courage de conduire un audit, s’il veut prouver qu’il est l’homme de la rupture, il doit diligenter une enquête impartiale sur les accusations qui pèsent sur Abdou Karim Méckassoua. Tant que cette affaire ne sera pas éclaircie, le pays sera assis sur une bombe à retardement qui s’explosera au moment opportun.

Le jour où les prisonniers de la Caverne auront retrouvé la vue, ils feront la peau de Méckassoua. Ca sentira mauvais de sauter à pieds joints sur une affaire qui est à la limite, de la flagrance, pour s’intéresser à une autre qui a déjà une durée de vie limitée. Il n’est pas question de ne pas auditer la transition. Mais avant d’y arriver, donnons aux Centrafricains l’occasion de savoir plus sur les conditions de l’élection de Karim Méckassoua.
Deux épines dans les pieds de Touadéra…

L’éclatante victoire de Faustin Archange Touadéra lors de la dernière présidentielle devra être prise avec des pincettes à cause de l’affaire cartes électorales.

Aujourd’hui, les langues commencent à se délier. D’une source proche de l’Autorité Nationale des Elections (ANE), c’est un béninois et patron d’un restaurant dans la Capitale Centrafricaine qui avait gagné le marché de la fabrication des cartes électorales. Et ce béninois était à la tribune officielle lors de la prestation de serment de Faustin Archange Touadéra.

Et depuis ce jour, les deux hommes ne cessent de se voir fréquemment au point même que le béninois en question, n’hésite plus à menacer de mort, ceux qui vont manger dans son restaurant et dont la tête ne lui plaisent pas. C’est dire que Faustin Archange Touadéra a lui aussi, son marabout.

Au-delà de cette affaire, il y a le fait que Touadéra dès sa prise de fonction, s’est inscrit dans la même logique que Catherine Samba-Panza. Il a reçu des chefs de guerre au Palais de la Renaissance et bien que cela se soit mal terminé, il leur a distribué chacun, au moins cinq millions, selon une source proche de la Présidence. Cette somme, se doit-on de rappeler, n’est pas parvenue aux éléments sur le terrain. Pour le commun des mortels, le discours de fermeté que tient le nouveau régime sur les ondes, n’est que de l’enfumage politique.
Les attentes…

Pour diligenter une mission d’audit, il faut être fort. Faire un audit, c’est exploiter du pétrole. Or, on ne peut pas exploiter du pétrole, si on n’a pas une armée qui soit bien entraînée, capable de défendre le territoire face aux agressions de toutes sortes.

Ce n’est un secret pour personne que les trois quarts du territoire national sont encore entre les mains des bandes armées. Qu’à cela ne tienne ! Le dossier des FACA n’ait pas encore connu un début de solution. Et dans le contexte actuel, la priorité du peuple, c’est d’abord la sécurité.

Car si l’on diligente une mission d’audit, l’on doit s’attendre à ce que des hommes et des femmes aillent en prison. Si l’on n’a pas une armée ou les moyens de garder les criminels, ne serait-ce que deux jours, c’est de l’énergie gâchée pour rien. Si l’on demandait aux Centrafricains par où faut-il commencer, ils mettront la sécurité avant l’audit. Et il sera incompréhensible, si l’on devrait démarrer un audit pour s’arrêter en chemin ou pour ne pas le rendre public plus tard. Nous aiderons dans les prochains numéros, les nouvelles autorités sur certains dossiers que la mémoire collective semble oublier.
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