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Affaire de fosses communes de Boali : Qui de la Minusca et du gouvernement congolais doit rendre justice aux victimes ?
Publié le lundi 13 juin 2016  |  Corbeau News
Centrafrique
© Autre presse par DR
Centrafrique : De nouvelles accusations d`abus sexuels portées contre les casques bleus de la MINUSCA
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L’accablant rapport suffisamment illustré de Human rights watch sur la découverte macabre de fosses communes impliquant des casques bleus congolais et rendu public le 7 juin dernier a créé une polémique qui ne dit pas son nom entre la Minusca et les autorités congolaises. Pendant que la première exige que les secondes prennent leurs responsabilités, voilà que le Ministre congolais de la justice nie en bloc les révélations sur les bavures de leurs hommes au sein des forces de l’Onu en RCA. Et la pauvre victime – le peuple centrafricain dans tout ça ?L’on assiste malheureusement à un discours de sourds entre Minusca et gouvernement congolais.
Qui des Nations unies et le gouvernement congolais rendra justice aux victimes des crimes commis par les casques bleus congolais en RCA ? A ce jour, la réponse à cette cruciale interrogation n’est qu’humiliation. Tout ce passe comme si la révélation de Human rights watch sera la seule consolation, puisque la Minusca et le gouvernement congolais se rejettent les responsabilités de traquer les assassins des victimes, surtout celles enterrées dans des fosses communes à Boali.
Pierre Mabiala est ministre congolais de la Justice. Interrogé seulement quelques jours après la publication du rapport de Human rights watch par nos confrères de Rfi, il a, main sur le cœur, juré que les casques bleus congolais ne sont pas impliqués dans ces crimes. « Je ne crois pas que les militaires congolais, qui sont d’un professionnalisme irréprochable, ont pu parvenir à réaliser de tels actes, c’est-à-dire donner la mort aux citoyens centrafricains – femmes, hommes et enfants », expose-t-il avant d’insister : « Je ne crois pas cela Madame ! Ce sont des manipulations, c’est de l’intoxication et c’est de la déstabilisation… Et ça, nous ne l’acceptons pas, Madame ! Je ne le crois pas, et j’insiste pour vous le dire ».
Et pourtant, à plusieurs reprises, le chef de la Minusca a fait savoir que la traduction d’un casque bleu devant la justice est du ressort de son pays d’origine. Cela sous-tend que seul le gouvernement congolais est aujourd’hui en mesure de répondre aux victimes centrafricaines, à travers la poursuite judiciaire à l’issue d’enquête, de chacun des tortionnaires qui ont massacré plus de douze personnes à Boali au plus fort de la crise centrafricaine.
« Concernant le cas de Boali, l’unité de l’armée de la République du Congo impliquée dans ces meurtres a été rapatriée en 2014, avant le transfert de responsabilité de la Mission de l’Union africaine (MISCA) aux Nations Unies (MINUSCA), en septembre 2014 », peut-on lire dans un communique de la Minusca qui dit avoir « pris acte » de l’intégralité du rapport publié par Human rights watch le 7 juin dernier tout en exhortant « les autorités de la République du Congo à prendre toutes les mesures afin que les auteurs de tels crimes en soient tenus pour responsables », poursuit le communiqué.
Du coup, à ce niveau, le pauvre centrafricain s’interroge : qui rendra justice aux victimes, dès lors que le gouvernement congolais nie l’implication de ses troupes dans cette barbarie ? Pourrait-on compter sur la diplomatique centrafricaine ou uniquement les Nations unies ?
Le flou demeure et exige un sursaut pour que justice soit effectivement rendue aux victimes.

Krock Sylvestre
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