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Déclaration de la coordination générale des centrafricains de France (CGCF)
Publié le lundi 4 aout 2014  |  LNC
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RELATIVE À L’ÉVENTUELLE NOMINATION D’UN PREMIER MINISTRE DE CONFESSION MUSULMANE

La Coordination Générale des Centrafricains de France (CGCF) prend acte de l’Accord de cessation des hostilités entre les différents groupes armés centrafricains, intervenu lors du forum inter-centrafricain de Brazzaville du 21 au 23 juillet 2014.

Elle réaffirme toujours son attachement à une solution centrafricaine à la crise militaro-politique aux conséquences multidimensionnelles que connaît le pays.

La Coordination Générale des Centrafricains de France constate par ailleurs avec amertume qu’au lendemain de la signature de l’Accord de cessation des hostilités, qu’une partie du groupe SELEKA a contesté farouchement son bien-fondé au point de déclarer que cet acte n’engage que ses signataires.

La Coordination Générale des Centrafricains de France déplore l’affrontement à BATANGAFO entre ces mêmes entités belligérantes ayant causé la mort de vingt deux (22) personnes, affrontement qui constitue une violation flagrante de l’Accord de cessation des hostilités, à peine signé à Brazzaville.

Cette triste situation conforte l’idée que malgré la signature de l’Accord de Brazzaville, les groupes armés en présence ne sont pas véritablement disposés à faire une paix réelle en Centrafrique.

La Coordination Générale des Centrafricains de France a remarqué par ailleurs comme l’ensemble de la population centrafricaine que la délégation du groupe SELEKA a posé lors du forum de Brazzaville comme préalable à toute négociation, la partition de la République Centrafricaine et la démission du Chef de l’État de Transition Madame Catherine SAMBA-PANZA.

Force est de constater que selon les informations en sa possession, le groupe SELEKA aurait obtenu l’assurance d’avoir, lors du prochain remaniement, les postes de Premier Ministre ainsi que certains ministères régaliens en échange de la signature dudit Accord.

Ceci attesterait dans ce cas que le groupe SELEKA s’est réellement rendu à Brazzaville avec un agenda caché et ce, contrairement à la déclaration officielle de Madame Catherine SAMBA-PANZA Chef d’État de Transition lors de l’ouverture de ce forum.

Se référant par ailleurs à la presse nationale et internationale qui prédit la nomination d’un Premier Ministre de confession musulmane, la Coordination Générale des Centrafricains de France attire l’attention de Madame Catherine SAMBA-PANZA Présidente de la République, tout en lui rappelant ce qui suit:

1° Conformément à l’article 19 alinéa 3 de la charte constitutionnelle de transition, la République Centrafricaine étant un État de droit, souverain, indivisible, démocratique et de surcroît laïc, les nominations à des postes de responsabilité en son sein se font sur la base de la compétence et non sur des considérations confessionnelles, tribales, ou régionales.

2°La nomination d’un Premier Ministre est avant tout un acte discrétionnaire du Chef de l’État;
La violation hasardeuse de ces principes fondamentaux qui ont toujours été réaffirmés dans la constitution centrafricaine à travers le temps et ses éventuelles conséquences dans un contexte aussi ultrasensible engageraient la responsabilité de Madame SAMBA PANZA, Chef d’État de Transition devant le peuple et devant l’histoire ;

3°Les centrafricains chrétiens, musulmans, animistes et autres ont les mêmes droits et peuvent être nommés à divers postes de responsabilité dans le pays, mais pas sur la base de leurs croyances comme critère principal ;

4° La République Centrafricaine se trouve dans un tourment indescriptible avec des idées de partition du territoire que tous les compatriotes qui aiment leur pays combattent.
Or, procéder à des nominations sur une base confessionnelle dans un tel contexte reviendrait incontestablement à cautionner de facto cette partition comme a été tout récemment le cas du Congrès de BIRAO ayant entraîné l’établissement d’un État major militaire à BAMBARI avec toutes les conséquences qui en découlent à ce jour.

5°La République Centrafricaine se trouvant actuellement dans un contexte ultrasensible, il serait hautement souhaitable que la formation d’un nouveau gouvernement intervienne après un dialogue inclusif inter centrafricain et sur la base de ses recommandations.

6°Comme certains l’affirment, au cas où un accord signé à N’Djamena en janvier 2014( jusqu’ici invisible) stipulerait que le poste de Premier Ministre est à attribuer à un musulman centrafricain, qu’une telle convention soit présentée préalablement, publiquement au Parlement de Transition pour faire l’objet d’une procédure claire de ratification.

7° Sans être opposée par principe à la nomination d’un cadre compétent de confession musulmane, la Coordination Générale des Centrafricains de France tient à préciser qu’une telle désignation ne pourrait intervenir valablement que dans un contexte plus apaisé, n’étant pas, dans le contexte actuel une solution idoine de sortie de crise.
Elle soutient, par contre l’idée d’un gouvernement de transition de large ouverture qui rassemblerait tous les filles et fils compétents du pays, appartenant à toutes les régions de la République Centrafricaine sans distinction de leurs croyances religieuses, après le Dialogue inclusif centrafricain prévu au pays, après le forum de Brazzaville, limité à la signature d’un Accord de cessez le feu.

8° La Coordination Générale des Centrafricains de France rappelle que la République Centrafricaine bien qu’en crise, demeure un État de droit et c’est justement grâce au respect des textes qu’elle pourrait trouver une voie de sortie.
Pour cela elle déplore la violation de la constitution remplacée provisoirement par une Charte constitutionnelle quant à la délimitation des compétences du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif, le dernier exemple étant un décret, qui n’est qu’un texte réglementaire, pris pour instituer une fête.

La Coordination Générale des Centrafricains de France rappelle dans le même contexte le strict respect des dispositions de l’article 36 alinéa 2 de la charte constitutionnelle de transition qui dispose que le Premier Ministre « ne peut être révoqué ni par le Chef de l’État de transition ni par le Conseil National de Transition pendant la durée de la transition».

La Coordination Générale des Centrafricains de France rappelle enfin que la priorité du peuple centrafricain reste la lutte contre l’insécurité. Pour cela, elle invite ardemment les forces armées internationales en Centrafrique notamment la MISCA, SANGARIS, l’EUFOR à mettre en application les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations-Unies en procédant au désarment de gré ou de force des porteurs illégaux d’armes sur l’ensemble du territoire centrafricain.

Fait à Paris le 02 août 2014

Pour la Coordination Générale des Centrafricains de France,

Le Président,

Emmanuel Olivier GABIRAULT
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