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Bangui: des morts et encore des morts, faut-il un seuil pour réagir efficacement ?
Publié le dimanche 26 juin 2016  |  Corbeau News
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Ma chère patrie a renoué avec les démons du passé : l’insécurité, des enlèvements, des vols, des populations encore déplacées, la nouvelle dimension de prise d’otage, des affrontements armés, des morts, des larmes, des familles endeuillées etc… Les centrafricains sont fatigués de tout ça, mais toutes ces hostilités vont prendre fin quand ? Qui a intérêt à ce que les hostilités militaires reprennent ? La constitution n’a t-elle pas spécifié expressément que la personne humaine est sacrée et inviolable ?

Depuis l’avènement des nouvelles autorités, nous avons constaté que des efforts mesurés ont été faits mais ces derniers sont insuffisants pour la consolidation des acquis de la paix. Les nouvelles autorités n’ont pas intégré le caractère exceptionnel de l’héritage et gèrent le pays comme si elles ont hérité d’un pays normal. A situations exceptionnelles, solutions exceptionnelles.

Au delà de toutes considérations, nous nous réjouissons du communiqué de presse de la présidence de la République qui a fermement condamné la recrudescence de l’insécurité. Il en est de même pour la présidence de l’assemblée nationale qui en plus de la condamnation a pris une décision proportionnée en convoquant une session extraordinaire pour faire des propositions au gouvernement. Ce dernier qui ne semble pas se préoccuper véritablement de l’insécurité doit lier l’acte à la parole au lieu de se contenter qu’à la réorganisation de son cabinet.

Le gouvernement n’a t-il pas la notion du « choix du moment » ? Ce moment est-il propice pour prioriser les nominations dans les cabinets ? Le pouvoir a été élu sur la base d’un projet de société. A ce titre, vous ne devrez pas attendre deux mois pour mettre en place votre cabinet ? Ce laxisme chronique et épidémique caractérisé par une indécision, une hésitation confirme l’amateurisme et le statuquo de la situation sécuritaire dans notre pays.

On constate un mélange total de pinceaux, un manque de préférence dans les priorités démontre une non-préparation à exercer la fonction. Pendant que les centrafricains pleurent, meurent, enterrent leurs morts, la primature chargée de mettre en oeuvre les orientations politiques définies par le President de la République se contente de partager des postes en élargissant le gouvernement à 39 ministres selon la lecture juridique de l’article 2 du décret réorganisant le cabinet du chef du gouvernement. Au regard du contexte socio-politique actuel, ce pays avait-il vraiment besoin de 39 ministres ? A t-on pensé aux conséquences sur le maigre budget de l’Etat ?

Nous espérons que le bilan des 100 jours leur permettra de faire une évaluation à mi parcours et de redéfinir les nouveaux objectifs pour aboutir à des résultats escomptés. A défaut d’oubli, nous pouvons nous permettre de vous rappeler que l’urgence demeurent le rétablissement et la consolidation de la paix, la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, et de procéder de façon méthodique et progressive au désarmement des groupes armés.

Nous rappelons par ailleurs que le deuxième axe du projet de société du candidat indépendant numéro 2 aux élections présidentielles faisait allusion à la sécurisation du territoire national afin de rassurer le peuple. Cette lenteur dans la prise des décisions interroge…savait-il véritablement qu’il pouvait gagner ces élections ? En trois mois de règne, n’a t-il toujours pas compris que le souci de la communauté internationale ne se limitait seulement qu’à la mise en place d’un pouvoir légitime ? Le reste importe peu et pour preuve, la France a annoncé le retrait des forces « sangaris » automatiquement après son investiture alors qu’elle savait pertinemment que les groupes armés étaient seulement cantonnés mais pas désarmés.

Et qu’elle savait entre autres que la Centrafrique ne possède pas une armée régulière ordonnée et hiérarchisée. La France avait déjà entrevu la recrudescence de l’insécurité, il appartient désormais à l’élu de la nation de prendre ses responsabilités vis à vis de ses électeurs. Les autorités politiques centrafricaines ne sont pas encore bien intégrées dans la culture des grandes démocraties du monde. Sous d’autres cieux et à la lecture de la recrudescence de l’insécurité, certains chefs de départements ministériels auraient déjà présenté leur lettre de démission au President de la République.

Pour revenir au fait, pourquoi le mode d’expression des groupes armés demeurent les armes ? N’y a t-il pas de dialogue franc avec les représentants ? Ne sont-ils pas entendus ? Il est notoire que la guerre ne peut se dissocier de l’économie car c’est un moyen de s’approprier des richesses ou de satisfaire des intérêts multiples ( politique, économique, religieux…).

Face à cette situation, l’Etat doit rester uni, solidaire et ferme car la force doit toujours rester à la loi et la justice qui a vocation d’être juste doit traquer, poursuivre et traduire les auteurs, co-auteurs et instigateurs devant les tribunaux compétents. La fermeté est la règle mais il faut aussi chercher à comprendre les causes de cette crise en vue de l’éradiquer par un compromis ou une solution politique. Mais attention, ne le dites à personne, si on vous demande, ne dites pas que c’est moi.

Alain Nzilo
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