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Discours à la Nation pour les 100 jours à la présidence du Pr Faustin Archange Touadéra
Publié le mardi 12 juillet 2016  |  Centrafrique presse info
Le
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Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra
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Centrafricaine, Centrafricains,

Mes Chers Compatriotes ;

Il y a 100 jours, jour pour jour, j’ai été investi Président de la République, Chef de l’Etat.

Je suis conscient qu’en ce jour, beaucoup de nos compatriotes attendent que je m’adresse à eux avec la sincérité qu’impose la situation socio-économique, humanitaire et notamment sécuritaire de notre pays.

Mes pensées vont d’abord vers les victimes innocentes de la grave crise qu’a connue notre pays.

Mes pensées vont également vers les nombreuses personnes déplacées internes ainsi qu’à celles qui se sont réfugiées dans les pays voisins et qui, dans un extrême dénuement, aspirent légitimement à regagner leurs domiciles et leur sol natal.

Je leur exprime donc toute ma compassion et ma sollicitude.

Je salue et encourage l’action de la communauté internationale en faveur du retour à la légalité constitutionnelle dans notre pays, et plus particulièrement les Nations-Unies, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC), la CEMAC, la France, les Etats-Unis d’Amérique.

En votre nom et au mien propre, Je voudrais également rendre un hommage appuyé à mes homologues et frères de la sous-région pour leur aide salutaire pendant les dures épreuves qui ont secoué notre pays et leur soutien constant aux efforts de relèvement de la République Centrafricaine.

Le peuple centrafricain et moi-même n’oublieront jamais cet extraordinaire élan de solidarité et de fraternité.

Mes chers Compatriotes,

Dans ma profession de foi que vous avez massivement approuvée lors des dernières consultations électorales, je vous ai promis la rupture.

Je me suis m’engagé à respecter strictement les exigences de gestion d’un Etat républicain et démocratique.

J’ai donc axé ma gouvernance sur la transparence dans les actes, le dialogue républicain et la recherche du consensus, sur les questions qui divisent.

Pour relever les défis majeurs auxquels le pays est confronté, je me suis fixé des priorités qui se traduisent par des engagements autour de quatre(4) axes que sont :

- La paix, la sécurité et la réconciliation nationale ;

- L’assainissement des finances publiques et la relance des secteurs productifs ;

- La réforme de l’administration et

- La satisfaction des besoins essentiels.

Fidèle à mon engagement, je viens aujourd’hui devant vous, mes Chers Compatriotes, pour faire le point des actions accomplies par mon équipe, pour asseoir les fondements de l’Etat et de la démocratie, durant les Cent premiers jours de mon mandat.

Mes Chers Compatriotes,

Comme vous le savez tous, la République Centrafricaine, notre beau pays, a été plongée dans une grave crise militaro-politique qui a durement ébranlé les fondements de la Nation et détruit le tissu économique.

Certaines parties du pays étaient occupées par des forces non conventionnelles qui ont commis des violations massives et répétées des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Nous avons assisté, de manière quasi impuissante, au déferlement des violences au nombre desquelles, des exactions sur les populations, des assassinats, des meurtres, des viols, des prises d’otages, des enlèvements, des arrestations illégales et séquestrations de personnes, des destructions des plantations, des quartiers et villages, des pillages des richesses minières, des destructions de la faune par le braconnage sauvage.

Ces crimes odieux ont été commis à grande échelle et malheureusement en toute impunité.

Les fonctionnaires et agents de l’Etat ont dû fuir leurs postes d’affectation pour la capitale, abandonnant ainsi les populations locales à leur triste sort.

Les forces de défense et de sécurité, en déconfiture, ne pouvaient assumer leur mission traditionnelle de protection des personnes, de la propriété et de défense de l’intégrité du territoire.

Malgré les efforts déployés par les Autorités de Transition dont je salue au passage le sens élevé de responsabilité, la situation ne s’est guère améliorée.

Le fil amer de la haine, de la division, de l’esprit de vengeance avait inondé tous les cœurs.

A ce tableau sombre, il faut ajouter la résurgence du phénomène des coupeurs de route, le problème des couloirs de transhumance, les effets nuisibles de la LRA et le grand banditisme.

C’est dans ce contexte difficile que j’ai accédé à la Magistrature suprême de l’Etat.

Mes Chers Compatriotes ;

Dès mon investiture, j’ai nommé le Premier Ministre, Chef du Gouvernement suivi de la formation du Gouvernement, sur la base des critères de compétence et d’intégrité morale.

L’Assemblée Nationale a été mise en place.

Le Gouvernement s’est donc immédiatement mis au travail.

Son programme a été adopté à l’unanimité par les élus de la Nation.

Mais je n’ai pas attendu la mise en place des institutions de la République pour me mettre au travail, tant les attentes de mes compatriotes sont immenses.

Ma participation aux foras internationaux ainsi qu’aux rencontres de haut niveau ont permis de renouer le contact avec la communauté internationale et replacer notre pays dans le concert des Nations.

I- Dans le domaine de la paix, de la sécurité et de la réconciliation nationale, il convient de noter que depuis mon investiture, je n’ai ménagé aucun effort pour permettre aux Centrafricaines et Centrafricains, de tous les horizons, de vivre en paix et en sécurité sur l’ensemble du territoire.

C’est donc dans la recherche effrénée de la paix que j’ai reçu et discuté avec les responsables des groupes armés et des groupes militaro-politiques, afin de les exhorter à adhérer volontairement au processus DDRR.

Ce n’est pas un acte de faiblesse, mais c’est parce que j’ai la conviction que la paix réside dans le dialogue et qu’aucun pays ne peut se développer sans la paix et la sécurité.

Pour réponde à cet impératif de sécurité et de défense du territoire national, nous avons, grâce à l’appui de la communauté internationale et le retour à l’ordre constitutionnel, entamé le processus de réorganisation des FACA.

Mon ambition, dois-je le rappeler, est de passer d’une armée de projection à une armée de garnison.

Les FACA doivent reprendre leur mission régalienne qui est celle d’assurer la protection des personnes et des biens et de défendre l’intégrité du territoire.

Pour ce faire, j’ai aussitôt mis en place la chaîne de commandement organique et fonctionnelle.

De nombreuses formations non opérationnelles et des cycles de recyclages des officiers et sous-officiers ont été dispensés par l’EUMAM et la MINUSCA/DAC.

Par ailleurs, nous avons négocié et obtenu la réouverture des coopérations bilatérales avec l’Egypte, le Maroc et la Chine.

Tirant les leçons de l’ancien DDR, j’ai créé, au sein de la présidence de la République, un Comité stratégique du DDRR/RSS/RN et un comité technique aux fins de me permettre de suivre personnellement la mise en œuvre de ce programme.

Sur invitation du Groupe des Amis de la RSS des Nations-Unies et avec l’appui de la MINUSCA, une délégation de la République Centrafricaine composée du Ministre de la Défense Nationale, du Ministre Conseiller spécial, Coordonnateur du DDRR/RSS/RN à la Présidence de la République, du Président de la Commission Défense à l’Assemblée Nationale et du Conseiller à la Présidence de la République chargé de la RSS, a effectué une mission à New-York, au siège des Nations-Unies, aux fins de présenter les stratégies et programmes de la RSS en RCA.

Au cours de cette grande rencontre, tous les participants ont décidé de soutenir nos efforts, et ce, en reconnaissance des efforts de dialogue que j’ai entrepris dès ma prise de fonction en direction des groupes armés.

Je saisis cette occasion pour saluer les engagements de la France, du Maroc, de l’Italie, de la Suède, de la Banque Mondiale et des USA qui ont annoncé des financements déjà disponibles pour certaines actions du DDRR et de la RSS.

En ce qui concerne la sécurité intérieure, la Gendarmerie et la Police ont connu une montée en puissance de leurs capacités opérationnelles, grâce au déploiement des Gendarmes et Policiers dans certaines villes de province, à savoir Bambari, Boda, Bria, Ndélé, Bozoum, Paoua, Carnot, Gadzi, Bocaranga, Bossangoa et Koui.

Sur les 122 Brigades de Gendarmerie, 96 sont déjà opérationnelles. Cette opération doit s’étendre petit à petit à d’autres villes de provinces, sur la base d’un plan prévisionnel.

Nous avons, en perspectives, de créer au moins trois(3) Légions de Gendarmerie Territoriale et Mobile et un Escadron de Gendarmerie Mobile par Groupement pour prendre en compte la densité de la population et l’augmentation du taux de criminalité dans les villes.

Aussi, les Forces de Défense et de Sécurité doivent renforcer le contrôle de nos frontières contre les menaces asymétriques, la cyber criminalité transfrontière, la prolifération des armes légères et des petits calibres, le blanchissement d’argent, le trafic de drogue et de stupéfiant, le terrorisme et la traite des humains.

Le Gouvernement s’attèle à l’assainissement des effectifs tout en veillant au changement de comportement afin d’avoir des soldats aptes à accomplir les missions qui leurs sont dévolues.

Ces mesures contribueront, j’en suis convaincu, au renforcement de la lutte contre l’insécurité.

Dans le domaine de la justice et des droits de l’homme, convaincu que seule une lutte implacable contre l’impunité peut créer les conditions de rétablissement de l’Etat de droit, j’ai promulgué, le 3 juin 2016, la loi portant création, organisation et fonctionnement de la Cour pénale spéciale.

Un comité de sélection des membres nationaux est mis en place.

Je veillerai personnellement à ce que cette sélection se fonde sur des critères de compétence et d’intégrité morale, afin que la corruption et la complaisance ne viennent pas compromettre les résultats escomptés.

S’agissant des membres internationaux, le Gouvernement a déjà approuvé la procédure et les termes de référence soumis par les Nations-Unies.

Je salue les contributions financières de la France, des Etats-Unis d’Amérique, de la Hollande et de la MINUSCA grâce auxquelles cette juridiction pénale sera bientôt rendue opérationnelle.

C’est ici l’occasion de rappeler, mes chers Compatriotes, que les auteurs des crimes graves qui ont endeuillé des milliers de foyers et qui défient au quotidien l’autorité de l’Etat répondront devant la justice de notre pays.

Je ne renierai pas mon ambition de faire de notre pays un Etat démocratique, et vous savez qu’il n’est pas d’Etat démocratique sans une justice forte et équitable.

En matière de promotion et de protection des droits de l’homme, j’exhorte l’Assemblée Nationale a voté très rapidement la loi portant création de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales en vue de sa promulgation.

Dans ce même chapitre, j’ai fait de la Réconciliation Nationale une des priorités de mon action.

C’est ainsi que j’ai instruit le Gouvernement de célébrer, le 11 mai 2016, la mémoire de victimes des conflits en Centrafrique et à organiser un séminaire gouvernemental d’échanges et d’appropriation du processus de mise en place de la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation.

Des Comités locaux de Paix ont été créés aux fins de démarrer les actions visant la cohésion sociale et le vivre ensemble au sein des communautés de base.

En perspective, nous envisageons de finaliser la stratégie de retour et de relocalisation des personnes déplacées des sites de l’intérieur du pays au début du mois de novembre 2016.

Aussi, avec l’appui de nos partenaires, il sera lancé une vaste opération de recensement des victimes de violences sur l’ensemble du territoire national afin leur prise en charge globale dans le cadre de la Commission Vérité-Justice-Réparation-Réconciliation et leur réinsertion dans les activités socio-économiques du pays.

Dans le domaine du Genre, j’ai instruit le Gouvernement de rendre opérationnelle l’Unité Mixte d’Intervention Rapide pour la Protection des femmes et des filles et lancer les activités du Centre de prise en charge holistique des victimes de violences.

Mes Chers Compatriotes,

L’assainissement des finances publiques et la relance des secteurs productifs constituent des axes importants de mon quinquennat, tant les méfaits de la corruption rampante sur l’économie et les finances publiques ne sont plus à démontrer.

C’est pourquoi, j’ai instruit le Gouvernement de faire l’état des lieux de tous les secteurs.

L’objectif est de permettre au gouvernement de tirer les leçons du passé et de mettre en place un système continu de contrôle a priori et a posteriori en vue d’obliger les administrateurs de crédits, les gestionnaires et les comptables à la bonne gouvernance qui est un gage de réussite dans le développement économique de notre pays.

Pour cela, les Ministres devront collaborer avec les institutions supérieures de contrôle de notre pays. Il ne s’agit nullement d’une chasse aux sorcières, comme d’aucuns tentent de le faire croire.

Revenant sur les Finances publiques, je voudrais dire que durant ces Cent premiers jours, l’accent a été mis sur la Coopération Internationale. Les résultats obtenus à ce jour sont satisfaisants.

En effet, le Gouvernement a signé un programme de Facilité Elargie de Crédits (FEC) avec le FMI d’un montant de 66, 7 milliards de FCFA.

Il a obtenu de la Banque Mondiale le financement des politiques sectorielles (agriculture, élevage, mines, forêts et énergie) pour un montant de 66 milliards de FCFA. Il faudra mentionner la mobilisation auprès de la Banque Africaine de la somme de 1.115, 3 millions de FCFA.

Dans le cadre de la coopération bilatérale, le Gouvernement a obtenu du Fonds Saoudien pour le Développement (FSD) :

- le versement de l’avance d’environ 1, 7 milliard de FCFA, pour le projet de réhabilitation du tarmac de l’aéroport Bangui M’POKO d’un montant total de 7, 5 milliards de FCFA ;

- la signature d’un contrat de 6 milliards de FCFA pour la réalisation du projet de reconstruction de la route aéroport-PK0 ;

- Le projet de renforcement des capacités de l’ENERCA par la construction de quatre générateurs pour un montant de 6 milliards de FCFA ;

Avec la France, le Gouvernement a obtenu un appui budgétaire d’environ 5 milliards de FCFA sous financement AFD.

Le gouvernement organisera une conférence des donateurs prévue le 17 novembre 2016 à Bruxelles, aux fins de mobiliser davantage les ressources nécessaires au développement du pays.

Dans le domaine de l’énergie, de l’hydraulique et des mines, il s’est agi d’apporter des réponses concrètes aux problèmes fondamentaux qui se posent au pays, notamment les délestages d’électricité, les pénuries d’eau potable et l’embargo sur les exportations de diamants bruts.

Les premières actions menées dans ces domaines commencent à porter leurs fruits:

- L’installation des lampadaires solaires au niveau de l’hôpital général de Bangui, du Lycée des Martyrs, des Commissariats des huit Arrondissements de Bangui et de l’Avenue des Martyrs ;

- Le remplacement des cinq turbines de l’usine de Boali 1 sur financement de la Banque mondiale ;

- La réhabilitation de trois groupes de la centrale thermique de Bangui sur financement de la BAD ;

- L’installation des lampadaires solaires photovoltaïques au PK 26 route de Boali en vue de la réouverture du site douanier et à Nguerengou, route de Damara ;

- La levée partielle de l’embargo sur l’exportation des diamants centrafricains, ce qui va certainement soulagé les acteurs du secteur et je pense ici particulièrement aux artisans miniers.

J’ai donc instruit le gouvernement de suivre les travaux de réhabilitation des installations de l’usine de Boali 1 ; la réalisation des travaux relatifs à l’augmentation des capacités de Boali 2 et Boali 3 d’ici trois ans. Grâce à l’effort du gouvernement, le Trésor a déboursé 600 millions de FCFA pour acheter du carburant et de lubrifiants dans les groupes thermiques de Bangui pour atténuer les effets de délestage d’électricité dus aux arrêts de l’usine de Boali 1.

Le gouvernement veillera également à la réalisation de l’étude de faisabilité de la centrale hydroélectrique sur le site de DIMOLI (200MW) et celui de Lobaye (72MW).

Dans le domaine du sous-secteur pétrolier aval, le gouvernement s’attèle à l’augmentation de la capacité de stockage des produits pétroliers et à la sécurisation l’approvisionnement régulier des produits pétroliers par la voie routière à partir du Cameroun et par la voie fluviale à partir d’IMPFONDO en République du Congo.

S’agissant du sous-secteur pétrolier amont, je dois dire que malgré les contraintes, les études menées pour trouver du pétrole progressent avec un espoir d’avenir heureux pour la population centrafricaine. J’ai instruit le gouvernement d’entreprendre la mise en place de la politique pétrolière et la révision du code pétrolier.

En ce qui concerne les mines, la priorité est la levée totale de l’embargo sur la commercialisation des diamants.

C’est dans ce cadre que sur mon invitation, le Président du Processus de Kimberley a séjourné du 17 au 21 juin 2016 à Bangui afin d’évaluer le niveau de sécurité dans les autres zones minières de l’Ouest du pays et discuter directement avec les acteurs de ce secteur productif.

Je réaffirme que l’embargo sur l’exportation des diamants centrafricains n’a pas atteint l’objectif escompté, bien au contraire, il a privé l’Etat d’énormes ressources et encouragé le trafic illicite de nos diamants vers des marchés parallèles.

J’ai par ailleurs instruit le gouvernement de tout mettre en œuvre pour que notre pays reprenne sa place au sein de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).

L’accent sera également mis sur la recherche minière, la lutte contre la fraude minière, la canalisation des réseaux de collecte de diamants, la révision du code minier et la politique fiscale.

Dans le domaine de l’eau potable et de l’assainissement, le gouvernement a poursuivi le projet d’Urgence de réhabilitation des infrastructures et services urbains (PIRUSU) sur financement de la Banque Mondiale.

Il en est résulté l’approvisionnement en eau potable des populations des quartiers les plus défavorisés de la ville de Bangui, la construction de 5 microsystèmes d’approvisionnement en eau potable à Boeing, Damala, Yembi 3, au marché à bétail et Nzako.

Grâce au projet de réhabilitation de conduite d’eau potable dans la ville de Bangui financé par le CICR, 4Km de conduites primaires ont été réalisés au niveau de l’Avenue des Martyrs.

Aussi, le gouvernement a poursuivi le projet d’extension du réseau et de la construction de 8 kiosques à borne fontaine dans les 3ème et 5èmearrondissements de Bangui en vue d’accompagner le retour des réfugiés.

Il a réalisé 37 forages dont 20 dans la Préfecture de la Lobaye, 12 dans l’Ouham et 5 dans l’Ouham-Pendé et lancé 63 forages équipés de pompes à motricité humaine.

Pour faire face aux défis liés à l’insuffisance des ouvrages d’eau potable et d’assainissement, dans l’arrière-pays, j’ai instruit le gouvernement de procéder à la révision des études pour l’alimentation en eau potable des villes de Berberati, Bouar et Bossangoa et de démarrer dans les meilleurs délais les projets d’adduction d’eau potable dans les villes de Bambari et de Bozoum, financée par la Banque Arabe pour le Développement Economique de l’Afrique (BADEA) ; de procéder à la réalisation du projet de construction des points d’eau dans la Ouaka et l’Ouham.

Dans le domaine de l’agriculture et du développement rural, le Gouvernement a finalisé et édité les plans régionaux d’actions prioritaires de développement agricole 2016-2018.

Il a par ailleurs relancé les activités de la Cellule Coton de Bossangoa pour la production des semences en vue de la campagne 2017 avec reprise en vue des activités de la SDIC.

Par ailleurs, le gouvernement a renoué le dialogue avec Géo coton en vue de la relance de la filière coton dans les autres préfectures cotonnières.

Il a mis en place une cellule chargée de l’opérationnalisation de l’Office National du Matériel Agricole et pastoral et la Cellule Agriculture-Environnement chargée d’élaborer les stratégies nécessaires à la mise en application des dispositions de la COP 21de Paris 2015.

J’envisage de mettre en œuvre des plans régionaux à travers les programmes et projets en cours d’élaboration en conformité avec le plan pour la relance de notre agriculture.

La poursuite des rencontres avec les partenaires techniques et financiers bilatéraux et multilatéraux, le rapprochement du milieu rural, pour redonner confiance aux acteurs ruraux et crédibiliser la politique du Gouvernement en matière agricole sont les perspectives de mon action immédiate.

Parallèlement, le 11ème Programme Indicatif National du Fonds Européen de Développement (FED) se poursuivra par la formulation des stratégies d’intervention dans le secteur agricole et rural en prenant en compte un autre axe de concentration qui concerne l’éducation et la formation professionnelle des jeunes.

S’agissant de l’élevage et de la santé animale, et sur le plan de la production animale, le gouvernement a assuré le suivi-encadrement de 500 jeunes formés ayant bénéficié de kits avicoles dans les huit arrondissements de Bangui, Bimbo et Begoua pour la conduite d’élevage de poulet de chair et l’encadrement de 60 groupements des pisciculteurs formés aux nouveaux itinéraires techniques piscicoles et dotés en matériels piscicoles à Bangui. Il a assuré le suivi de 27 hectares aménagés et empoissonnés de tilapia niloticus.

En matière de protection animale, des campagnes de vaccination du bétail ont été réalisées avec l’appui du Fonds BEKOU et la participation de la FAO, de l’ANDE, de la FNEC et des ONG.

J’ai instruit le gouvernement d’orienter les jeunes vers l’aviculture et la pisciculture professionnelles afin qu’ils contribuent à la sécurité alimentaire et à l’économie nationale.

J’envisage donc intégrer les diplômés-chômeurs dans l’encadrement des éleveurs.

J’ai également instruit le Gouvernement de tout mettre en œuvre aux fins de démarrer la prochaine campagne de vaccination avec l’objectif d’atteindre une couverture vaccinale de 80%.

Dans le cadre de la cohésion sociale, nous suivons de près le retour des éleveurs déplacés et réfugiés. Une réunion de transhumance sera organisée, si possible au mois d’octobre 2016. A l’occasion, je donnerai des consignes claires pour l’amélioration des activités de pastoralisme et de transhumance.

La création d’un marché à bétail terminal répondant aux normes, la réduction des abattages clandestins pour ne pas porter atteinte à la santé publique, ainsi que l’ouverture progressive des marchés à bétail à l’intérieur du pays constituent l’essentiel de ce qui est envisagé dans un proche avenir.

Dans le domaine de l’environnement, du développement durable, des eaux, Forêts, chasses et pêches, différentes actions ont été menées, au nombre desquelles la mise en production des Permis d’exploitation et d’aménagement nouvellement attribués, la mise en œuvre de l’Accord de Partenariat Volontaire APV/FLEGT signé avec l’Union Européenne, l’opérationnalisation de l’Unité anti-braconnage, le démarrage des travaux de construction d’un barrage rudimentaire sur le site de la station piscicole de Landja.

En termes de perspectives, j’ai instruit le gouvernement de réviser les valeurs mercuriales et FOT des essences forestières pour une meilleure base de taxation des produits bois, de relire le code de la faune et de la pêche et aquaculture avec l’appui de la BAD et d’élaborer un plan national de lutte anti-braconnage et un plan de développement de l’aquaculture.

J’ai également ordonné le démarrage effectif du projet de développement de la Région du Sud-ouest (PDRSO) financé par l’AFD et le Fonds français pour l’Environnement Mondial (FFEM) à hauteur de 6,5 millions d’Euros sur 4 ans.

Le gouvernement devra aussi mettre en œuvre le projet de désenclavement rural et de la relance du secteur agricole financé par la Banque Mondiale à hauteur de 40 millions de Dollars US sur trois ans dans les zones d’intervention dont la zone forestière et la zone d’intérêt cynégétique du nord.

En ce qui concerne le Tourisme, plusieurs actions ont été mises en œuvre.

Ainsi, suite à mes instructions, un projet de document de création d’une Agence Nationale de Développement du Tourisme (ANDT) a été élaboré. La révision du cadre juridique et institutionnel du secteur des Arts et de la Culture est amorcée.

En termes de perspectives en matière de tourisme, j’ai instruit le Gouvernement d’organiser un grand forum du secteur en vue de renforcer le cadre de partenariat avec les opérateurs privés.

Il devra aussi élaborer un plan stratégique de développement du tourisme et mettre en place une stratégie de développement intégré de l’écotourisme à Dzanga Sangha et un plan de marketing international.

Dans le domaine des Arts, un accent est mis sur la relance de la coopération avec les partenaires techniques et financiers du secteur, à savoir, l’UNESCO, l’OMPI et l’OAPI. De même, il sera mis en place, dans un bref délai, le Bureau Centrafricain des Droits d’Auteur (BUCADA) ainsi que les textes législatifs et réglementaires régissant les droits d’auteur en vue de faire bénéficier les artistes des retombées de leurs œuvres.

S’agissant de la Francophonie, le Gouvernement s’attèle à la promotion d’un partenariat stratégique avec les opérateurs de l’OIF tels que l’Agence Universitaire de la Francophonie, la TV5 Monde, l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF), l’Université Senghor d’Alexandrie, afin de tirer le meilleur parti de leurs actions pour le bonheur de notre pays.

Le gouvernement fera aussi la promotion de la culture numérique dans le sens d’une forte accessibilité des jeunes et des femmes aux technologies d’information et de communication.

Mes chers Compatriotes ;

Comme je l’ai annoncé au début de mon intervention, la réforme de l’administration constitue le troisième pilier de mon action.

Ainsi, j’ai pris des mesures tendant à la restauration de l’autorité de l’Etat par le redéploiement progressif des fonctionnaires et agents de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national.

Le bilan de la restauration de l’autorité de l’Etat est éloquent : 13 Préfets sur 16, 63 Sous-préfets et leurs collaborateurs sont en poste.

Aussi, selon le rapport de mission de redéploiement des fonctionnaires et agents de l’Etat, au moins 80% de ceux-ci sont redéployés à leurs postes d’affectation, ce qui permet de rapprocher l’administration des administrés.

Afin de moderniser notre administration, le gouvernement a mis en place un système de gestion du personnel de l’Etat et de la solde par la fusion des deux bases de données en vue de garantir la sécurité du fichier.

L’Office National d’Informatique a développé une application de suivi des mouvements mensuels (AS2M) en vue de la mise à jour régulière de la situation administrative des Fonctionnaires et agents de l’Etat par les directeurs de ressources, sous la supervision de la Direction générale de la Fonction Publique.

Parallèlement, j’ai ordonné que le projet de loi portant code des collectivités territoriales et se trouvant sur la table de l’Assemblée Nationale soit voté et promulgué dans les meilleurs délais.

J’ai instruis le gouvernement que ce dossier, qui a connu quelques dérapages pendant la période de transition, soit réexaminé afin que la réhabilitation des infrastructures administratives et sociales ainsi que l’important problème de domiciliation des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat soient réglés pour réussir la restauration de l’autorité de l’Etat.

Le gouvernement est également instruit d’élaborer une nouvelle politique nationale en matière de protection civile quant à la prévention, la gestion des crises et des catastrophes.

C’est dans ce but que j’ai participé personnellement au Sommet Humanitaire Mondial à Istanbul en Turquie.

J’ai ordonné, après avoir constaté les risques de catastrophes humanitaires sur le site de l’aéroport international de Bangui M’poko, la relocalisation à partir du mois d’août 2016, d’au moins 2400 ménages jugés plus vulnérables sur les sites D’AVICOM et 2200 à leur lieu de résidence.

Dans le même sens, des résolutions durables pour le retour de nos compatriotes déplacées à l’intérieur du pays dans leurs zones d’origine dans le pays sont à l’étude ainsi que la création d’une plateforme nationale de prévention et de gestion des risques et des catastrophes.

Dans le domaine de la promotion de la jeunesse, du développement des sports et du service civique, il convient de rappeler que les malheureux évènements intervenus dans notre pays ont entraîné dans leur sillage un bouleversement social important.

Les valeurs communautaires qui fondent l’âme du peuple centrafricain à savoir la fierté, la fraternité, la tolérance, le dialogue, la solidarité ont disparu. Pour pallier cette situation regrettable, j’ai ordonné l’exécution d’un grand projet conjoint d’appui à la prévention et réduction de la vulnérabilité des jeunes et adolescents dans huit localités, avec l’appui de l’UNFPA et de l’UNICEF pour une durée d’un an, à hauteur de 900.000.000FCFA.

Grâce à l’appui financier du Gouvernement, nos Fauves de Football ont remporté les deux matchs sur leur chemin de qualification à la Coupe d’Afrique des Nations Gabon 2016, en battant coup sur coup le Madagascar et l’Angola, une grande première dans l’histoire du football centrafricain.

Je tiens à réitérer mes félicitations aux Fauves ainsi qu’à leur encadrement technique pour cet excellent résultat.

En termes de perspectives, j’ai instruit le Gouvernement de transmettre à l’Assemblée Nationale, pour examen et adoption, le projet de loi portant création du Fonds National de Développement du Sport.

La signature prochaine d’une convention avec la Coopération française permettra de redynamiser les sports scolaires et universitaires et de détecter les jeunes talents dans les différentes disciplines sportives.

Mes chers Compatriotes ;

Dans le cadre de la satisfaction des besoins essentiels, j’ai fait de l’éducation et la formation le point nodal de mon action.

Sous mon impulsion, les besoins prioritaires ont été identifiés parmi lesquels les manuels scolaires et matériels didactiques dans nos écoles. Le Gouvernement avec l’appui multiforme de la Coopération française a élaboré le projet « Londo Education » qui vise à mettre à la disposition des instituteurs des outils techniques performants afin de leur permettre, en situation de classe, d’améliorer leurs prestations.

Préoccupé par la modernisation de l’Education Nationale, j’ai instruit le Gouvernement qui, grâce à l’appui de la Coopération Française, a formé 60 formateurs à l’utilisation des liseuses numériques et a remis 200 liseuses comprenant les fiches pédagogiques des six premières années du primaire aux instituteurs du centre pédagogique régional de Mbaïki.

Sur le plan de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le gouvernement a payé les arriérés de vacations à l’Université de Bangui et créé cinq écoles doctorales à l’Université de Bangui.

En termes de perspectives, l’éducation et la formation de qualité resteront au cœur de mes priorités. C’est ainsi qu’en ce qui concerne l’éducation de base (F1-F2) et l’enseignement général, le gouvernement a été instruit pour redynamiser le système scolaire par la formation des ressources humaines de qualité et en quantité. Ainsi, deux écoles normales d’instituteurs seront créées à l’Ouest et au Nord pour la formation de 120 instituteurs à raison de 360 enseignants et passer ainsi du ratio enseignant/élève de 1/120 – 220 à 1/80. Dans cet élan, j’ai instruit le gouvernement d’augmenter le budget de l’Education Nationale qui est de 4% à 22 % pour qu’elle s’assume pleinement.

En ce qui concerne l’enseignement technique, la réhabilitation des centres des formations techniques et professionnelles, la création d’un lycée technique de grande envergure pour limiter la main d’œuvre extérieure ainsi que la création des centres d’alphabétisation pour récupérer les enfants déscolarisés et assurer leurs réinsertions sociales, professionnelles et leurs auto-prises en charge constituent l’essentiel de mes actions dans l’avenir.

Dans le cadre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, mon souhait le plus ardent est de hisser l’université de Bangui au rang des universités internationales et surtout par rapport au système Licence – Master – Doctorat (LMD).

Pour ce faire, l’accroissement de la capacité d’accueil de l’université, la création des universités régionales à Berberati et à Bambari dont le projet de loi va être soumis bientôt à l’Assemblée Nationale, le recrutement et la formation des enseignants dans toutes les filières, l’amélioration de leurs conditions de travail, le renforcement des capacités opérationnelles et la création d’un cadre institutionnel du développement en lien avec les pôles d’excellence et le développement de la recherche scientifique devaient permettre d’atteindre les objectifs en la matière.

Dans le domaine de la Santé, de l’hygiène publique et de la population, le gouvernement a réhabilité certaines structures sanitaires détruites et équipé 170 formations sanitaires en matériel biomédical.

J’ai ordonné la poursuite des actions prioritaires du gouvernement en cours en mettant l’accent sur l’évaluation des plans existants afin d’amorcer à la fin de la période de mise en œuvre du plan de transition du secteur santé, l’élaboration du plan national de développement sanitaire III.

A cet égard, un accent particulier sera mis sur la construction d’un centre devant abriter le scanner et l’hémodialyse sur financement du projet de la BAD et le redéploiement des 15 kits solaires dans les régions sanitaires avec l’appui de la Banque Mondiale. De même, je suivrai particulièrement la mise en œuvre des Paquet Minimum d’Activités (PMA) et Paquet Complémentaire d’Activités dans les formations sanitaires et les structures de soins.

S’agissant des personnes vulnérables, j’ai instruit le gouvernement d’assurer la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant au niveau communautaire. Un projet d’un montant de 4.500.000 Euros appuyé par l’UNICEF et l’Union Européenne ciblant les enfants de moins de cinq ans dans six préfectures sanitaires est en cours d’exécution dans deux préfectures pilotes, à savoir la Nana-Gribizi et l’Ouham.

Le projet conjoint entre le Ministère de la Santé et celui de la Jeunesse intitulé « Appui à la réduction de la vulnérabilité des adolescents et jeunes » dans les localités de Bangui, Bimbo, Boda, Yaloké, Bouar, Sibut, Dékoa, Kaga-Bandoro, Kouango et Bambari d’un montant de 1.573.542 Dollars US avec l’appui de l’UNFPA et l’UNICEF, en cours d’exécution, va permettre la prise en charge de la santé des adolescents et des jeunes.

Le gouvernement continuera à appuyer les équipes-cadres des districts sanitaires dans le rôle de régulation du système de santé, la prise en charge des maladies et urgences de santé ainsi que le leadership du ministère de la Santé.

Je veillerai particulièrement sur l’amélioration de l’offre de soin et la poursuite de la gratuité ciblée des soins.

Soucieux du déficit grave en matière de logement accru par les conflits armés ayant occasionné les destructions d’habitations et les déplacements massifs des populations vers les abris de fortune, j’ai fait du logement des centrafricains en général et des personnes déplacées internes et refugiées en particulier l’une des urgences à résoudre.

Ainsi, les actions de plaidoyer que j’ai menées ont commencé à porter leurs fruits et il importe de noter l’octroi par le Maroc, pays frère, d’un don de 100 logements sociaux.

La phase opérationnelle de ce don permettra, dans un futur proche, de soulager les souffrances des compatriotes par l’attribution et le relogement progressif des personnes déplacées internes dont les habitats ont été sinistrés et dont la précarité des conditions n’est plus à démontrer.

Mes chers Compatriotes ;

La réussite de notre objectif de développement socio-économique passe par les infrastructures de base. Comme vous le savez, il ne peut y avoir développement sans un réseau routier permettant de relier nos villes et villages ainsi que notre pays à d’autres régions du monde par la desserte aérienne.

C’est ainsi que des opérations d’urgence ont été réalisées pour améliorer nos infrastructures routières prioritaires et sauvegarder le réseau routier.

J’ai instruit le Gouvernement de saisir l’entreprise chinoise pour le démarrage dans les meilleurs délais la construction du pont SAPEKE dont le coût des travaux s’élève à 5.500.000.000 FCFA.

Grâce au financement du Fonds saoudien, un projet de financement des travaux de bitumage qui s’étend de PK-0 jusqu’à l’Aéroport international de Bangui M’POKO pour un coût total de 6.500.000.000FCFA sera réalisé.

Dans le cadre des projets intégrateurs, il est prévu les études de la route OUESSO-BANGUI-NDJAMENA et de la navigation sur le fleuve Congo, les rivières Oubangui et Sangha dont le coût des travaux est de 4 milliards de FCFA.

En ce qui concerne le transport aérien, nous avons signé des accords aériens avec les EMIRATS ARABES UNIS et le RWANDA pour renforcer la desserte aérienne de notre pays. Grâce au fonds saoudien, nous avons démarré les travaux de réhabilitation de la piste de l’Aéroport et la route allant de l’Aéroport au PK-0.

Dans le domaine du commerce et de l’industrie, le gouvernement a mis en place un Programme de Restructuration et de mise à niveau des industries (PRMN) financé par l’Union Européenne et exécuté par l’ONUDI.

Ce programme vise à renforcer les capacités techniques, humaines et financières des industries nationales afin qu’elles soient à même de faire face à la forte concurrence qui découleront de la mise en œuvre de l’Accord de Partenariat Economique (APE) avec l’Union Européenne.

La réforme du cadre juridique des affaires et la promotion des investissements seront marqués par la révision de la charte nationale des investissements, l’adoption du code de commerce, des lois sur la normalisation et la métrologie.

Le développement industriel et le renforcement des capacités d’offre devront se faire à travers la création d’une zone industrielle, le renforcement des capacités commerciales du cadre intégré renforcé, la mise en œuvre des industries de développement de transformation de produits locaux.

La redynamisation de la Chambre de commerce et du guichet unique des formalités des entreprises, l’opérationnalisation du bureau national de mise à niveau des industries, la mise en place de centre de gestion agréé constitueront les points importants du renforcement du service d’appui aux entreprises que nous envisageons.

Aussi, la politique commerciale sera révisée en vue de renforcer la capacité des comités nationaux de négociation commerciale, des mesures sanitaires et phyto sanitaires et des facilitations des échanges.

En ce qui concerne l’approvisionnement du pays, j’ai veillé à ce qu’il n’y ait pas de rupture d’approvisionnements du pays en produits pétroliers et en produits de première nécessité par le renforcement de la sécurité sur le corridor Bangui-Garou Boulay.

Afin de pérenniser ces acquis, les négociations avec les pays voisins pour faciliter le transit vers la RCA, les réunions avec les producteurs, importateurs et exportateurs feront partie des mesures à prendre.

Le gouvernement soutiendra l’activité privée, notamment les grands projets étrangers, mais aussi les projets portés par les investisseurs locaux qui restent très nombreux et marquent la confiance dans l’avenir de notre pays. Nous devons garantir la sécurité des investissements étrangers et la libre circulation des capitaux.

Dans le domaine de la Communication et de l’Information, le Gouvernement a procédé au redéploiement de huit correspondants de la Radio rurale à Berberati, Bossangoa, Nola, Bouar, Bozoum, Sibut, Mbaïki et Yaloké.

Mon objectif est de permettre à toute la population sans exception d’avoir accès à l’information quel que soit son lieu d’habitation et de faire de la communication un outil de développement et un vecteur de paix et de cohésion nationale.

Dans ces perspectives, la radio et la télévision seront érigées en office avec l’appui des partenaires techniques et financiers. Des radios régionales en fonction du découpage administratif et un centre national de diffusion seront créées avec l’installation de plusieurs émetteurs en ondes courtes.

Dans ce cadre, quatre projets de conventions avec le Groupe chinois STARTIMES, sur financement de l’Etat chinois permettront de réaliser le projet de construction des infrastructures et de modernisation des systèmes d’exploitation de notre Radio et Télévision nationales.

Parallèlement, les personnels de media tant publics que privés seront formés et leur condition de travail améliorée pour un rendement meilleur. A cet égard, j’envisage de créer une école nationale de journalisme.

Dans le domaine des Postes et Télécommunications, le Gouvernement a entrepris des négociations avec les partenaires financiers dont WESTERN UNION pour l’offre très prochaine des services de transfert de fonds dans les sites pilotes comme la recette principale, le bureau de Bangui-SICA, le bureau de Poste de l’Aéroport Bangui M’POKO. Ce service sera étendu progressivement aux autres villes de l’arrière-pays.

Grâce à la remobilisation des ressources, la SOCATEL a procédé au lancement officiel de son produit internet et d’un cyber dans les locaux de Bangui-SICA.

J’ai instruit le Gouvernement de soumettre à l’Assemblée Nationale les projets de loi portant respectivement sur la communication électronique et le règlement des activés postales. La restructuration de la SOCATEL, le déploiement de la fibre optique en étude auprès des partenaires techniques et financiers, le passage de l’analogique au numérique font partie désormais de mes priorités.

Dans le domaine de l’Entreprenariat national, de l’Artisanat et de la Promotion des Petites et Moyennes entreprises, le Gouvernement a relancé les principales structures à caractère corporatiste. Il a donc validé l’étude de faisabilité relative à la création du fonds national de garantie et d’investissement. L’objectif recherché est d’encourager la propriété privée, créatrice d’emplois.

En termes de perspectives, le gouvernement fera adopter le Code des Petites et Moyennes entreprises et rendre opérationnel le Centre d’Assistance aux petites et Moyennes Entreprises, (CAPMEA) afin d’assurer l’encadrement des Petites et moyennes entreprises.

J’ai donc instruit le Gouvernement de restructurer le village artisanal touristique, de redynamiser le laboratoire national de taxidermie et de recadrer les activités du Guichet Unique de Formalités des Entreprises afin de le rendre plus performant.

Mes chers Compatriotes,

Comme vous l’avez constaté, les défis qui nous interpellent sont à la mesure des espoirs nombreux et constants et pour les relever, il me paraît logique de les inscrire dans la logique de la rupture. Le Gouvernement a déployé beaucoup d’efforts à travers la prise des mesures pour résoudre les défis qui se posent à nous.

Leurs impacts sont timidement palpables au vu de l’immensité des attentes. J’ai rappelé dans certaines circonstances que nous revenons de loin, de très loin. Le relèvement du pays prendra du temps, mais il doit se faire si nous voulons reconquérir notre place dans le concert des nations.

Le gouvernement est à l’œuvre et poursuivra les actions entreprises. Comme le dit un proverbe, « Pour bien faire, mille jours ne sont pas suffisants, pour faire mal, un jour suffit amplement ». Et pour bien faire il nous faut choisir des cadres et agents de l’Etat lucides et clairvoyants, dotés de compétences et d’intégrité morale. Nul n’ignore que la corruption au sens large a gangréné l’Etat. Chaque pas doit être assuré. Nous n’avons plus droit à l’erreur.

Mes chers Compatriotes ;

Je le reconnais, au moment où je m’adresse à vous, certaines régions entières du pays sont sanctuarisées par des groupes armés, privant ainsi certains de nos compatriotes de leurs libertés fondamentales.

Nous assistons depuis un certain temps à une recrudescence incompréhensible des actes de violences dans notre pays. Je voudrais citer ici la prise d’otages de six policiers dans l’exercice de leurs fonctions par une bande armée sévissant au KM5.

Je rappelle que les actions des bandes armées tant à Bangui que dans l’arrière-pays ne doivent pas nous décourager, mais au contraire, elles doivent renforcer notre solidarité et notre sentiment patriotique. La patrie est en danger. Nous devons la sauver avec tous les moyens légaux.

Nous savons que la stratégie de victimisation adoptée par les ennemis de la paix et du développement de la RCA cache mal leurs desseins machiavéliques de plomber les actions du Gouvernement et de retarder le processus de réconciliation et la justice qui doit être rendue aux victimes de leurs actes ignobles.

Je voudrais ici réitérer ma ferme condamnation des actes criminels qui se commettent et réaffirmer mon intention de mettre hors d’état de nuire les auteurs, coauteurs, complices et commanditaires des crimes crapuleux.

Centrafricaines ;

Centrafricaines ;

Mes Chers Compatriotes ;

Nous avons trop fait la guerre et personne n’en est sortie vainqueur.

Nous devons, tirant les leçons de cette malheureuse aventure, éviter de créer d’autres conditions d’embrasement de notre pays.

La communauté internationale est lassée de porter le poids de nos errements politiques. Il nous faut marquer un pas et retourner résolument sur la voie de la bonne gouvernance, du dialogue, de la cohésion sociale
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