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Centrafrique : Charles Malinas optimiste du succès de la table ronde de Bruxelles
Publié le vendredi 22 juillet 2016  |  RJDH-Centrafrique
L’ambassadeur
© Autre presse par DR
L’ambassadeur de France à Bangui, Charles Malinas
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BANGUI—Dans une interviews exclusive accordée au RJDH, l’Ambassadeur sortant de France, Charles Malinas, se dit optimiste quant au succès de la table ronde des bailleurs de la Centrafrique, prévue en novembre à Bruxelles. Le diplomate français est largement revenu sur la configuration des forces françaises et de leur présence en Centrafrique et enfin la question de l’embargo sur les armés à destination de la RCA.

RJDH : Bonjour M l’Ambassadeur

Charles Malinas : Bonjour

Vous êtes en fin de mission diplomatique en République Centrafricaine après trois ans, sur quelle note quittez-vous la République Centrafricaine ?

Charles Malinas : Merci beaucoup, d’abord pour cet entretien. Effectivement, je vais quitter le pays dans deux semaines, après presque 3 ans au service de mon pays la France mais surtout au service de la République Centrafricaine et des centrafricains. Alors quels souvenirs je conserverais le plus. Il y ‘a des souvenirs forts, des souvenirs heureux, des souvenirs moins heureux. Deux choses peut être, les premières images qui m’ont marquées lorsque je suis arrivé ici, c’était les images de chaos et de désolation, et puis au moment où je pars un pays où il y a beaucoup de problème bien sûre mais un pays largement apaisé et où lorsqu’on traverse Bangui on se rend compte de l’embouteillage, ça veut dire la vie qui reprend.

Alors ce que je conserverais d’abord et avant tout c’est l’image d’une population qui a tout fait pour que les choses changent dans le bon sens et qui s’est mobilisée au moment des élections notamment et avant les élections pour que sa volonté soit faite, si je peux m’exprimer ainsi, c’est-à-dire que la paix revienne, que les dirigeants soient bien élus et aujourd’hui c’est le cas.

J’emporte avec moi un pays qui se retrouve où il y a beaucoup de travail à faire pour la réconciliation, où il y a beaucoup de travail à faire pour désarmer les groupes armés, pour retrouver une paix réelle sur tout le pays, ce qui n’est pas aujourd’hui le cas. Mais, un très gros travail, de très gros progrès ont été accomplis et donc un pays qui est sur la bonne voie. C’est ce que je conserve.

Le décret vous rappelant précise que vous êtes appelé à d’autres fonctions, vers quelle destination irez-vous ?

Alors comme ma nomination n’est pas encore agréée par le pays dans lequel je me rends, c’est-à-dire l’agrément est en cours, je ne l’ai pas encore, je ne peux pas donner le nom de ce pays. Mais ce que je peux vous dire, c’est que c’est une ville magnifique d’Europe Centrale qui va m’accueillir donc je rentre en Europe, je quitte l’Afrique au moins provisoirement je l’espère pas définitivement. Mais c’est un pays d’Europe centrale avec une capitale vraiment superbe qui va m’accueillir et y a un grand fleuve qui passe par cette ville.

M. l’Ambassadeur là où vous allez être quel rôle vous allez jouer pour le plaidoyer afin qu’on puisse lever l’embargo sur les armes en destination de la Centrafrique ?

La question de l’embargo sur les armes est une question effectivement très importante et qui suscite beaucoup de débat, en réalité l’embargo est fait de sorte que si une unité de la gendarmerie ou de la police ou une unité militaire est constituée , qu’elle a un encadrement, qu’elle a toutes les conditions pour agir de manière correcte, encadrée et disciplinée, et bien, il suffit de demander la levée de l’embargo pour cette unité. C’est-à-dire qu’il n’y a pas d’obstacle. En réalité, l’embargo c’est une simple déclaration qui permet de le lever pour une unité quelle que soit sa taille dès lors cette unité doit intervenir et dans des bonnes conditions sur le terrain. D’ailleurs, ça déjà été fait pour certaines unités de la gendarmerie. La discussion un peu virulente qu’il y ait autour de l’embargo est largement en dehors des faits. La réalité aujourd’hui, si une unité par exemple de la gendarmerie a besoin d’armes, la Centrafrique avec la direction de la Minusca demandent la levée de l’embargo, elle obtiendra normalement sans difficulté.

Pour dire que vous allez toujours continuez à plaider ?

Ah ! Moi je continuerai parce que lorsqu’on a passé trois ans ici, il est bien clair qu’on ne ferme pas la porte derrière soi, ce n’est pas possible. La porte de la Centrafrique sera toujours ouverte dans mon cœur et dans mon esprit. Maintenant, vous savez que j’aurai un successeur qui est un garçon que je connais depuis vingt-cinq ans, qui est un diplomate de très-très haut niveau, excellent ambassadeur, mais c’est un ami, quelqu’un de très professionnel et efficace qui va beaucoup sur le terrain et qui est très proche de la population, qui a une belle expérience africaine. Vous verrez, il fera un très bon travail, je n’ai pas besoin de plaider, il le fera très bien. Mais, s’il y a besoin que je fasse quelque chose je le ferais très volontiers.

La France a été très active sur le plan militaire. La Sangaris se retire alors que les groupes armés reprennent leur position à l’intérieur du pays. Est-ce que le retrait de la Sangaris ne favorise-t-il pas le mouvement des groupes armés à l’intérieur du pays ?

Je ne sais pas si le retrait de la Sangaris favorise le mouvement des groupes armés. Ce que je sais, c’est que Sangaris avait une fonction qui était de ramener le calme dans le pays. Dans une situation où le chaos était majeur et cette mission a été accomplie et c’est la raison pour laquelle le président de la République a décidé de réduire puis d’arrêter l’opération Sangaris à partir du mois d’octobre puisqu’il l’a dit le 13 juillet dernier. Sangaris sera remplacée par une autre opération qui va changer de nom avec une présence militaire française réduite mais avec une capacité de réactivité comme disent les militaires avec la capacité réelle. Donc, la capacité de venir épauler en tant que de besoin la Minusca. En tout cas, la mission a été accomplie, le relai est passé à la Minusca, la Minusca est sur le terrain. Je crois que maintenant, il revient à la Minusca de réaliser la protection de la population, la sécurisation du pays. Je crois qu’elle va réussir sa mission en tout cas, moi je le souhaite de tout mon cœur.

M. l’Ambassadeur les élections sont terminées le grand défi qui s’impose aujourd’hui à la RCA est celui de sa reconstruction quel sera l’apport de la France à travers la table ronde que le gouvernement compte organiser d’ici le mois de septembre ?

Alors la reconstruction c’est le cœur du sujet, c’est indispensable puisque nous savons tous que tout est par terre. Le gouvernement de transition a commencé à reconstruire un certain nombre de chose. Il a remis les éléments de l’Etat sur pied. Il a rebâti la fondation de la maison Centrafrique avec l’économie, l’éducation, la santé et la justice bien sûre. Donc, tout ce travail-là est devant nous. Voyez, je dis-nous comme un centrafricain.

Ce travail est là et le gouvernement s’y est attelé. Alors, il y a plusieurs échéances, il y a la réunion du Groupe Internationale de Contact (GIC) que je l’espère se transformer en groupe des amis de la RCA à la fin du mois d’août sous l’égide de l’Union Africaine et de la CEEAC avec la participation des Nations-Unies et d’autres partenaires, la France y participera et il y a surtout ce que vous évoquiez, c’est-à-dire la conférence de Bruxelles qui se tiendra la mie novembre. Elle doit permettre de réunir des donateurs, c’est-à-dire des partenaires qui vont décider de s’engager financièrement pour soutenir la reconstruction. Alors, il y a des partenaires qui sont déjà là, j’en fais partie en tant qu’ambassadeur de France, la France est là avec tous ses partenaires. Mais il y a des partenaires qui sont là, mais il y a des partenaires qui sont venus à l’occasion, qu’il faut peut-être faire revenir, je pense à l’Allemagne, au Pays Bas, qui sont dans le fond Bekou et qui donnent beaucoup d’argent, la Suisse également et le Japon qui sont présents aux travers les différents organismes. Je pense à des partenaires qui ne sont pas encore là, les pays du Golf, les pays du Nord, les pays d’Amérique autres que les Etats-Unis qui pourraient prendre une place dans la reconstruction de la Centrafrique. Ces partenaires, il faut les convaincre de venir. Il faut leur dire vous voyez, on a aidé la Centrafrique à tenir des élections, elle a tenu des élections dans des bonnes conditions, on a aidé la Centrafrique à rebâtir ou à commencer à rebâtir ses routes et bien voilà il y a des choses qui se réalisent, on a aidé la Centrafrique à rebâtir son aéroport, vous savez bien qu’il y a un programme pour l’aéroport aujourd’hui, ça fonctionne, il va démarrer, pareil pour l’énergie, Boali est en train d’être rénovée sur financement des divers partenaires.

Et bien, il faut convaincre les divers partenaires qui vont venir à Bruxelles, d’abord de venir ensuite il faut les convaincre que ça vaut la peine d’aider la Centrafrique. Si on aide la Centrafrique, cela se traduit par des réalisations. Ce n’est pas de l’argent perdu, c’est pour le peuple centrafricain et ça marche. C’est ça la condition de la reconstruction. Je sais que le ministre de l’Economie et du plan est quotidiennement à cette tâche, il y a d’autres partenaires, puisque c’est l’initiative de l’Union Européenne et de la Banque Mondiale, les Nations-Unies nous rejointe. Nous, nous y sommes également, les français mais y a d’autres partenaires, et donc moi je suis persuadé que ça va marcher mais il faut y travailler beaucoup.

Vous qui avez consacré une partie de votre vie à la RCA est ce que vous allez faire ce plaidoyer là en informel ?

Ah oui, bien sûr, j’ai toujours plaidé pour la RCA et je vais continuer !

Monsieur l’Ambassadeur, je vous remercie

Propos recueillis par Fridolin Ngoulou et Jean Fernand Koena
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