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Centrafrique : la situation des droits de l’homme préoccupante, la LCDH exige la levée de l’embargo sur les FACA
Publié le jeudi 28 juillet 2016  |  RJDH-Centrafrique
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© Autre presse par DR
Le Ministre de la défense appelle les FACA de Bimbo à la sécurisation de leur secteur
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BANGUI— La question des Droits de l’Homme en République Centrafricaine reste encore préoccupante, selon Joseph Bindoumi, Président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme. Une situation qui s’explique par l’insécurité dans une partie de la capitale et dans certaines villes du pays. Il envisage pour sa part un dialogue véritable et sincère entre le peuple centrafricain. Un souhait exprimé dans une interview accordée au RJDH.

RJDH : Monsieur Joseph Bindoumi, vous êtes le Président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme. Quelle lecture faites-vous de la question des Droits de l’Homme en République Centrafricaine ?

JB : Vous savez que nous avons connu des violences graves dans ce pays. Tout est en œuvre pour que nous sortions de ces violences. Mais il faut reconnaitre que la RCA reste encore préoccupante par l’ensemble des violations des Droits de l’Homme. Dans la capitale ces derniers temps, il y a la prise d’otage au km5, à l’intérieur du pays surtout à Bambari, des affrontements ont opposé les belligérants, à Kaga-Bandoro, et à Abba au niveau de la frontière, des groupes armés qui sévissent en ce moment au nom des peulhs. Et donc, la situation des Droits de l’Homme est toujours préoccupante.

RJDH : Quelle est la position de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme face à la montée de la criminalité en République Centrafricaine ?

JB : La Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme n’a jamais quitté ce pays, ni s’absenté de toutes les violences qui se passent jusqu’aujourd’hui. Nous sommes sur toute l’étendue du territoire national, et elle dispose plus de 7.000 membres. Malgré que certains bureaux de cette institution aient été saccagés pendant les crises, mais au moins nos militants rapportent ce qui passent du jour en jour. Nous sommes en train de mettre en place plusieurs projets avec les organisations internationales comme, Cordaid et la Fédération internationale de ligue des Droits de l’Homme et autres pour essayer de rapprocher les victimes de conflits afin de faire la cohésion sociale entre les groupes armés. Nous restons très vigilants de peur que les violences qui se déroulent maintenant ne puissent pas être perdues de vue au moment venu où les bourreaux auront des comptes à rendre.

RJDH : Est-ce qu’aujourd’hui est-il nécessaire de passer par le dialogue pour rétablir la sécurité sur l’ensemble du territoire national puisque les groupes armés détiennent encore des armes?

JB : Vous savez, les violences arrivent comme une maladie, mais elles réparent tout doucement. En principe dans un pays, c’est de dialoguer, il faut savoir dialoguer je veux entendre l’autre, c’est le principe dans une république.

RJDH : Mais monsieur Joseph Bindoumi plusieurs dialogues ont eu lieu dans ce pays-là et qui demeurent encore sans réponses ?

JB : Moi en tant que défenseur des Droits de l’Homme, je privilégie le dialogue. Je sais qu’il y a des irréductibles des gens qui pensent que pour être entendu, il faut tirer des coups de feu.

RJDH : Alors en ce temps-là des personnes perdent leurs vies Monsieur Joseph Bindoumi ?

JB : Ouaih ! Des gens meurent c’est vrai, mais nous, nous disons que le dialogue tel qu’on le fait c’est le dialogue franc. Le dialogue, ce n’est pas la faiblesse. Donc, il faut dire à quelqu’un que sa position n’est pas la bonne et qu’il doit arrêter ça. Le dialogue sera bon. Mais si on dit bon comme il a des kalachnikovs, il est fort qu’il faut qu’on lui donne une enveloppe pour qu’il se calme, et on va lui faire le DDR. Si on parle aux gens de cette manière, on donnera l’impression aux groupes que le seul moyen de leur communication ce sont les armes.

RJDH : En date du 4 juillet 2016, une trentaine des organisations nationales de la société civile ont signé un document dans lequel vous demandez au gouvernement de réagir en toute urgence sur la question sécuritaire !

JB : La Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme fait partie des signataires de ce document. Nous avons remarqué qu’on commençait à s’installer dans les violences avec ce qui s’est passé au km5 et dans certaines régions du pays et nous avons dit que le gouvernement doit hausser le ton en sortant les militaires centrafricains pour qu’ils protègent le peuple. La RCA est un pays membre des Nations-Unies. S’il y a un problème, pourquoi on doit maintenir la RCA indéfiniment sous embargo ? Aujourd’hui, si on répète à chaque fois et on met la RCA dans l’impossibilité d’exister en tant qu’Etat, cela ne devient plus une sanction mais une punition. A partir de ce moment-là, l’Etat se révolte contre le système des Nations-Unies. Aucun Etat n’a le droit de punir l’autre. Cet embargo doit être levé, si l’embargo n’est pas levé, l’embargo sera violé par la force du peuple centrafricain. Et nous de la société civile centrafricaine nous demandons au gouvernement de demander la levée de l’embargo en urgence.

RJDH : Joseph Bindoumi merci

JB : c’est moi qui vous remercie.

Propos recueillis par Judicaël Yongo
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