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Lu pour vous : Renoullement du mandat de la MINUSCA: Une mesure salutaire pour la RCA
Publié le jeudi 28 juillet 2016  |  Centrafrique Presse Info
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Le conseil de sécurité de l`ONU
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Le mardi 26 juillet dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU (Organisation des Nations Unies) a reconduit à l’unanimité, le mandat des Casques bleus en Centrafrique jusqu’en novembre 2017. Ce renouvellement intervient dans un contexte marqué essentiellement par les faits suivants : l’élection, en février 2016, à la présidence de la République centrafricaine, de Faustin Archange Touadéra, la fin de l’opération Sangaris prévue en octobre prochain et les attaques sporadiques des groupes armés qui semblent reprendre du poil de la bête dans le Nord du pays. Le nouveau président, bien qu’il ait été démocratiquement élu et malgré sa volonté affichée de remettre la RCA sur les rails, a encore du chemin à faire pour arrimer le pays à la stabilité et à la paix, condition sine qua non pour la reconstruction et le développement de la RCA. Et quand on sait que le pays a été maintenu jusque-là en vie grâce, notamment à la puissance de feu de l’opération Sangaris dont le retrait est annoncé pour octobre prochain, l’on ne pouvait s’attendre qu’à un renouvellement de la Minusca.

Les Centrafricains ne peuvent que s’en réjouir

D’ailleurs, les nouvelles autorités du pays, avec le président Faustin Archange Touadéra en tête, l’avaient souhaité en des termes pathétiques et sans la moindre ambiguïté. Et la France qui semble avoir mis un point d’honneur à ce que son ex-colonie ne soit pas rayée de la carte du monde, a relayé ce cri de détresse et cette supplication au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU, en proposant une résolution dans le sens d’un renouvellement du mandat des Casques bleus. Dieu merci, peut-on dire, les membres du Conseil de sécurité n’ont pas eu besoin de pinailler, comme ils en ont l’habitude, pour adopter la résolution introduite par l’Hexagone. Les Centrafricains, tout comme tous ceux qui ont une pensée pour ce pays meurtri, ne peuvent que s’en réjouir. Car, le moins que l’on puisse dire, est que c’est une mesure salutaire pour la RCA. Mieux, le mandat des Casques bleus, cette fois-ci, semble avoir pris la pleine mesure de la situation en se fixant pour but d’aider à la stabilisation du pays avec trois priorités : la protection des civils et des droits de l’Homme, un dialogue national inclusif et la réforme du secteur de la sécurité et de la justice. Pour y parvenir, l’ONU se donne 2 à 3 ans. L’on croise les doigts pour qu’à l’heure de l’évaluation, le satisfecit soit au rendez-vous. Mais force est de reconnaître que la tâche de l’ONU ne sera pas de tout repos et c’est un euphémisme de le dire. En effet, en RCA, tout est à refaire. Si l’on prend par exemple la réforme des secteurs de la sécurité et de la justice, qui, à notre sens, est le prérequis pour atteindre les objectifs relatifs à la stabilisation et au dialogue inclusif, l’on peut être circonspect quant aux chances de l’ONU de parvenir, dans les délais qu’elle s’est fixés, à la mise en place d’une armée digne de ce nom et à la réhabilitation de l’ensemble de l’appareil judiciaire. Pour constituer une armée républicaine, on le sait, il faut au préalable que tous les Centrafricains aient conscience d’appartenir à une même nation. Or, c’est ce qui manque le plus dans l’ex-Oubangui-Chari, où depuis l’indépendance acquise en 1960, tous les présidents qui se sont succédé à la tête du pays, à l’exception de l’actuel président, avaient d’autres chats à fouetter que de bâtir une nation.

Les Casques bleus, à eux seuls, ne peuvent pas sauver les Centrafricains

La seule personnalité politique qui pouvait relever ce défi, était Barthélémy Boganda. Malheureusement, sa disparition dans des conditions non encore élucidées en 1959, ne lui a pas laissé le temps de le faire. Depuis lors, la RCA a été pilotée par des personnages loufoques et tribalistes jusqu’au bout des ongles, la palme d’or revenant à Jean Bedel Bokassa. Des monstres comme les anti-balaka et la Seleka sont des purs produits de ce passé nauséeux. Et pour faire entendre raison à ces forces du mal à l’effet de conjurer le mauvais sort qui semble s’acharner contre la RCA, il va falloir que les Casques bleus bandent les muscles. Car, les individus qui constituent ces milices n’ont point intérêt à ce que la RCA retrouve la normalité dans le cadre d’un Etat de droit. Mais encore faut-il que la Minusca elle-même se décide à se délester de ses soldats qui, sous la bannière de l’ONU, sont enclins à poser des actes aux antipodes de la morale. Car, il n’y a rien de plus indécent que de profiter de l’état de détresse d’un pays, comme c’est le cas aujourd’hui de la RCA, pour tordre le cou aux bonnes mœurs. L’ONU a l’obligation politique et morale d’appliquer la tolérance zéro par rapport à cela. Déjà, l’on peut se réjouir que la structure dirigée par Ban Ki-Moon ait pris la décision de ne plus accueillir au sein des Casques bleus, des soldats en provenance de certains pays jugés peu regardants sur les principes moraux. Cela dit, les Casques bleus, à eux seuls, ne peuvent pas sauver les Centrafricains si ces derniers, de manière individuelle et collective, refusent de grandir. Tant que cette condition ne sera pas remplie, aucune avancée significative et durable vers la paix et le développement, ne peut être réalisée dans ce pays. C’est pourquoi le nouveau président, Faustin Archange Touadera, doit être encouragé dans sa volonté affichée de transcender les clivages politiques et confessionnels, qui ont fait tant de mal à la RCA, pour fédérer toutes les énergies autour des impératifs de réconciliation et du vivre-ensemble dans la diversité. Si le peuple centrafricain, dans sa majorité, lui a fait confiance en le portant à la tête du pays, c’est que, quelque part, il le croit capable de le conduire vers des lendemains enchanteurs. Il lui revient donc de prouver qu’il n’est pas un président de l’acabit de ses prédécesseurs. Car, les grands hommes se reconnaissent, entre autres, à leur capacité de tirer leur peuple de la désolation et de la fatalité et ce, quelle que soit l’adversité à laquelle il fait face.

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