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Centrafrique : plus de 200 enfants sortis des groupes armés accompagnés par l’ONG Plan International
Publié le vendredi 12 aout 2016  |  RJDH-Centrafrique
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© Autre presse par DR
Mr Henri Noel Tatangang, chef de mission de Plan International Centrafrique.
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BANGUI— Henri Noel Tatangang, chef de mission de cette l’ONG Plan International a déploré la présence encore significative des enfants dans les rangs des forces et groupes armés. Il a indiqué que son ONG est en passe de prendre en charge plus de deux cent enfants sortis des forces et groupes armés. Ces propos ont été tenus dans une interview accordée au RJDH, le jeudi dernier.

Bonjour : Monsieur Henri Noel Tatangang

Henri Noel Tatangang : Bonjour

Vous êtes chef de mission de l’ONG Plan International Centrafrique, une organisation qui s’occupe de la réinsertion des enfants associés aux groupes armés. Quelles sont les activités que vous faites à l’heure actuelle en faveur de ces enfants ?

Henri Noel Tatangang : Merci, déjà l’ONG Plan International est une organisation internationale humanitaire et nous sommes en Centrafrique depuis deux ans. Pour les enfants, on fait beaucoup d’activités qui concernent les enfants qui sont affectés par la crise. Pour ceux qui sont associés aux forces et groupes armés, nous avons une attention particulière parce que nous les aidons pour leur insertion. Nous faisons aussi le suivi psycho-social pour leur encadrement afin de les aider à sortir de leur traumatisme et de tout ce qu’ils ont vécu. Ces activités les aident à regagner leurs foyers et communautés.

Nous sommes dans la Mambéré-Kadéi, avec un sous bureau a Berberati, nous sommes également dans l’Ouham avec un sous bureau à Bossangoa, nous sommes également dans la Lobaye avec un sous bureau à Boda et nous sommes ici à Bangui. Dans toutes ces régions, en plus des autres activités humanitaires, nous intervenons pour la prise en charge des enfants issus des forces et groupes armés.

RJDH : Combien d’enfants prenez-vous en charge à travers le pays?

Henri Noel Tatangang : Nous avons un peu plus de deux cent enfants qui sont encours de pris en charge. Mais, nous encadrons beaucoup d’autres enfants qui sont séparés et non accompagnés, donc ceux associés aux forces et groupes armés sont un peu de plus de deux cent qui sont en train d’être pris en charge.

RJDH : Que deviendront ces enfants à l’issue de votre appui ?

Henri Noel Tatangang : Nous avons un programme de réinsertion, nous faisons des formations professionnelles de leur choix, ensuite on leur donne des équipements pour pouvoir s’installer et faire des activités génératrices de revenu. On fait également un accompagnement psycho-social parce qu’on souhaiterait qu’ils soient plus aptes à faire ce qu’ils ont à faire dans la vie courante. Nous leur donnons des kits d’installation parce qu’ils sont en train d’être encadrés soit dans les foyers temporaires ou dans leur famille de départ.

RJDH : Si la réinsertion de ces enfants devient impossible. Que faites-vous en général ?

Henri Noel Tatangang : Il y’a plusieurs métiers et chacun à le libre choix de prendre ce qu’il veut faire. Nous avons des partenaires avec des centres de formation professionnelle et ils sont intégrés dans ce programme. Ceux qui ont l’âge de pouvoir repartir à l’école, on a un programme de seconde chance qui leur permet de faire ce programme jusqu’à la capacité de pouvoir revenir au système formel. Il y a également un accompagnement à la fin de leur formation.

RJDH : Au moment où vous intervenez, les données officielles indiquent qu’entre 6.000 à 10.000 enfants sont toujours dans les rangs des groupes armés. Comment concevez-vous cet acte ?

Henri Noel Tatangang : C’est vraiment déplorable. La loi internationale interdit cela. Il y a toutes les dispositions juridiques qui sont bien définies et qui interdisent le recrutement des enfants. Malheureusement, cette pratique continue. Nous, on a toujours fait du plaidoyer pour que cela s’arrête et également nous avons fait des démarches parce que Plan International en tant qu’organisation Internationale, ne travaille pas avec les groupes armés pour démobiliser les enfants, mais il y a beaucoup de structures qui le font et une fois que les enfants sont libérés des groupes, nous, on les prend en charge. Nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement pour que ces enfants ne soient pas enrôlés.

RJDH : La réinsertion des enfants issus des groupes armés demande aussi l’implication de la population. Comment faite-vous pour que la population participe à la protection de ces enfants ?

Henri Noel Tatangang : Très bien, on a tout un programme communautaire. Nous avons mis en place des réseaux communautaires de protection de l’enfant dans toutes les zones où nous intervenons. C’est un groupe de dix à quinze volontaires qui travaillent jour et nuit pour prévenir et répondre au cas d’abus. Pour des enfants recrutés, justement ils font beaucoup de sensibilisation auprès des communautés pour accepter le retour de ces enfants parce que beaucoup de ces enfants sont maintenant rejetés. Il y a également des médiations qui sont menées auprès des familles pour accepter ces enfants malgré les atrocités qu’ils ont commises et ce travail porte beaucoup de fruit.

RJDH : Et si jamais la famille refuse d’accepter l’enfant ?

Henri Noel Tatangang : Justement nous avons des pareils cas. Si la famille refuse, nous faisons trois essaies. Au premier essai, on n’abandonne pas et si le troisième essai ne réussit pas, alors on se retourne vers le Ministère des Affaires Sociales pour voir quelle est la conduite à tenir.

RJDH : Quel est le degré de collaboration entre votre organisation et les autres qui œuvrent dans le même domaine ?

Henri Noel Tatangang: On a tout un système de référencement qui est mis en place dans toutes les zones où nous intervenons et le système de référencement définie le rôle de tout un chacun. Ce système est validé par tous les acteurs sous la coordination du Ministère des Affaires sociales. Cela fonctionne bien au niveau local et national.

RJDH : Je vous remercie

Henri Noel Tatangang : C’est moi qui vous remercie

Propos recueillis par Pascale Angela Saulet Yadiberet et Fridolin Ngoulou
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