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Centrafrique : les forces internationales jouent au chat et à la souris avec les extrémistes du km5
Publié le samedi 20 aout 2016  |  Corbeau News
Vladimir
© Autre presse par DR
Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca
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La République Centrafricaine a connu, de nouveau, une recrudescence accrue de l’insécurité ces dernières semaines. De vives menaces des extrémistes bien connus du Km5 dans le 3ème arrondissement de Bangui inquiètent la population qui ne cesse de poser la question sur la présence des forces internationales dont la Minusca et Sangaris en charge de la sécurité du pays. Mais si ces forces internationales continuent de jouer au chat et à la souris avec les extrémistes qui défient l’autorité de l’Etat, qu’est-ce qui justifiera la présence de celles-là qui pêchent dans l’eau trouble?

«Un peuple conscient ne saurait confier la défense de sa patrie à un groupe d’hommes quelles que soient leurs compétences. Les peuples conscients assument eux-mêmes la défense de leur patrie», disait l’ex président Burkinabé feu Thomas Sankara qui avait compris, comme un bon leader, la nécessité de la sécurité propre d’un Etat souverain à travers ses propres forces armées. C’est ce qui doit interpeller tout le peuple centrafricain sur la question de sa sécurité mise en jeu par les forces internationales de connivence avec les extrémistes de la Seleka. Comment comprendre qu’aujourd’hui la sécurité d’un pays souverain ayant des autorités démocratiques soit assurée par des forces étrangères?

La communauté internationale présente en Centrafricaine à travers les forces militaires qui bénéficient des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, n’est pas prête à accompagner les autorités centrafricaines dans la stabilisation du pays. Ces forces internationales qui, d’ailleurs entretiennent des accointances avec les chefs des groupes armés qui continuent de mettre à mal les efforts déployés en faveur de la paix dans le pays, cultive le flou dans leur mission. D’où la remise en cause de leur mandat et de leur présence en Centrafrique.

Les autorités centrafricaines ne doivent désormais pas miser sur les forces internationales pour la stabilisation de la République Centrafricaine, parce que de leurs accointances, les forces internationales dont la Minusca et Sangaris chargées de la sécurité du pays utilisent les bandes armées pour cultiver l’instabilité. Car ces forces internationales justifient leur présence par l’insécurité chronique qui s’installe dans le pays. Les derniers évènements qui se sont produits depuis le week-end dernier à PK12, à Damara et à Sibut au passage des extrémistes du KM5 prouvent à suffisance la face visible des forces internationale qui les ont aidés à pouvoir s’échapper. Une complicité déguisée des forces internationales qui entretiennent l’insécurité en Centrafrique pour justifier leur présence.

Il est incompréhensible et indigestible d’accepter les explications de la Minusca et du gouvernement centrafricain sur l’escapade de ces chefs de guerre dont Abdoulaye Hissène, Aroune Gaye et Tidjani Hamid et leur bande alors arrêtés, soit disant vers la brousse. D’après les éléments d’Issa Capi alias 50/50 basés au Km5, leurs leaders ont eu de longues négociations avec les casques bleus de la Minusca basés à Sibut. Après ces négociations soldées par la proposition d’une importante somme d’argent, disent-ils, les leaders des bandits armés du Km5 ont pu s’enfuir. Le porte-parole de la Minusca Vladimir Monteiro a rejeté les accusations selon lesquelles la Minusca a aidé les leaders de ces extrémistes à s’enfuir après les avoir arrêtés.
« Ces informations sont complétement fausses. Ce serait en contradiction avec notre mandat selon lequel la Mission concourt au rétablissement et au maintien de la sécurité publique et de l’état de droit, notamment en arrêtant et en remettant aux autorités centrafricaines, les personnes responsables de graves atteintes aux droits de l’homme et de violations graves du droit international humanitaire afin qu’elles puissent être traduites en justice » a déclaré le porte-parole de la Minusca lors de la conférence de presse hebdomadaire du mercredi dernier.

Le gouvernement doit se réveiller

Les accrochages entre ces criminels et les forces nationales et internationales doivent amener les autorités centrafricaines à s’employer fermement pour la défense nationale afin de garantir la sécurité des Centrafricains. Tout se passe comme si les autorités démocratiquement élues n’ont pas encore pris conscience qu’elles bénéficient de la légitimité du peuple centrafricain pour pouvoir agir avec fermeté afin d’imposer l’ordre et la sécurité sur toute l’étendue du territoire. Où se situe la rupture prônée par les autorités centrafricaines ?

Cette rupture doit se faire avec fermeté à l’égard des hors la loi qui continuent de défier l’autorité de l’Etat. Cette rupture doit marquer la fin du désordre occasionné par les autorités de la transition qui se partageaient le gâteau avec les Chefs rebelles. L’ordre doit régner à travers la montée en puissance des forces de défense et de sécurité intérieure que sont les FACA, la Gendarmerie nationale et la police centrafricaine. Les extrémistes du KM5 et les acolytes sont nommément connus de tous. Ils doivent être traqués jusqu’à leur dernier retranchement pour que l’ordre règne. Les associations de la communauté musulmane de Centrafrique ont même dénoncé les actions terroristes de ces extrémistes qui prennent en otage les civils du 3ème arrondissement de Bangui.
Des mémorandums ont été remis aux autorités et à la Minusca mais demeurent sans suite. De surcroit les recommandations de l’Assemblée nationale ainsi que de la société civile centrafricaibe Aujourd’hui, les grands bandits, les criminels sont libres de leur mouvement dans le pays sans être inquiétés, alors que les victimes souffrent encore et que l’impunité ne fait que nourrir les crimes. « Des mandats d’arrêt ont été remis aux partenaires pour nous aider à mettre la main sur ces criminels potentiels qui n’ont de cesse que de tuer. Mais rien n’a été fait. Nous avons des hommes prêts à aller sur le terrain pour défendre la population, mais les opportunités ne nous sont pas offertes par qui de droit. Que faire? », a déploré Jean Serge Bokassa, ministre de la Sécurité Publique qui porte la responsabilité de l’évolution de l’insécurité sur la Minusca et autres forces internationales en Centrafrique. Les autorités centrafricaines doivent, dans un délai raisonnable, mettre en œuvre le programme du DDRR/RSS (Désarmement Démobilisation, Réinsertion et Rapatriement / Reforme du Secteur de Sécurité) afin d’éradiquer le phénomène des groupes armés sur l’ensemble du territoire national.

La levée de l’embargo, une nécessité impérieuse

Le fameux embargo sur les armes à destination de la République Centrafricaine ne fait que nourrir l’insécurité dans le pays. Les forces nationales sont dépossédées de moyens militaires pour faire face à l’insécurité dans le pays pendant que les groupes armés sont surarmés. Alors que le ministre de la Défense nationale, Joseph Yaketé parlait d’une offensive diplomatique que le gouvernement devrait mettre en œuvre. C’est une nécessité impérieuse de discuter de l’embargo imposé injustement par le Conseil de Sécurité sur la RCA. Si le ministre des affaires étrangères Armel Doubane peut expliquer clairement au peuple centrafricain les clauses du fameux embargo dont il était le Co-signataire au nom de la République centrafricaine au Conseil de Sécurité après la prise du pouvoir la rébellion Seleka.

C’est une urgence que les élus de la nationale centrafricaine doivent aborder afin d’ouvrir la porte à l’opérationnalisation des FACA. Un débat tout autour de cet embargo doit être à l’ordre du jour au parlement centrafricain car il s’agit de la vie de la nation. Des subterfuges montés de toutes pièces retardent le réarmement des Forces Armées Centrafricaines (FACA). L’insécurité qui ne cesse de prendre de l’ampleur sur le territoire national doit réveiller la conscience du gouvernement en vue de faire recadrage du mandat de la Minusca ainsi que d’autres forces internationales qui jouent, à la fois, aux pyromanes et au pompier. Cela permettrait de négocier les accords de défense avec les pays amis de la RCA sur des questions sécuritaires.

Silence complice de la classe politique centrafricaine

Les Centrafricains ne reconnaissent pas où se situe aujourd’hui la place de leur classe politique dans tout ce qui se produit malheureusement dans le pays ces derniers temps. On observe un silence complice de la part des leaders politiques centrafricains comme s’ils sont fondus dans la nature. Nombreux sont les Centrafricains qui se demandent s’il y a une trêve politique pour que l’on assiste à une classe politique qui s’affiche démissionnaire face à l’agitation des ennemis de paix en Centrafrique. L’attitude des leaders politiques centrafricains prouve un aveu d’impuissance d’une classe politique irresponsable.

L’heure a maintenant sonné pour briser le silence afin de battre compagne en faveur de la paix tout en dénonçant les manœuvres machiavéliques des ennemis de la Centrafrique. Pendant que les extrémistes compromettent les efforts consentis pour la paix en complicité des forces internationales, la classe politique centrafricaine continue de briller dans son omerta.
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