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Centrafrique : une transition suicidaire
Publié le mercredi 19 novembre 2014  |  Centrafrique Libre
Les
© Autre presse par DR
Les forces Sangaris et EUFOR-RCA déterminées à faire la paix à Bangui
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La République centrafricaine se trouve à la croisée des chemins eu égard aux nombreuses difficultés constituant son lot quotidien. L’instabilité est patente et le pays est loin de voir le bout de tunnel, au point que l’actuelle transition risque de mal tourner.

L’histoire politique de la République Centrafricaine est jalonnée de soubresauts, entrainant une instabilité institutionnelle et conjoncturelle défavorable à son développement. Aujourd’hui, la Centrafrique affiche le visage d’un pays politiquement instable, économiquement faible, et dans lequel le niveau d’insécurité sur l’ensemble du territoire reste une source de préoccupation.

La montée en puissance de l’insécurité depuis un certain temps confirme le résultat catastrophique de l’opération française Sangaris et la Minusca, pourtant munies d’un mandat clair à savoir le désarmement forcé de tous les groupes armés qui continuent de faire la pluie e le beau temps à Bangui. L’indifférence des forces internationales sensées protéger la population civile confirme la thèse de la main amicale, jusque-là invisible de l’ennemi manipulateur .

La RCA reste un « Far West » où Seleka et anti-Balaka sous le regard complice de ces forces internationales, pavanent librement. L’insécurité urbaine accentue la fragilité du gouvernement de transition ; certains évènements violents se déroulent même à proximité de la résidence de la Cheffe de l’Etat de transition, Mme Catherine Samba-Panza.

Ce qui prouve à suffisance le comble de cette insécurité généralisée. Le gouvernement est loin de répondre aux attentes de la population. Pour bon nombre d’observateurs, les dirigeants de la transition sont loin d’être la solution au problème Centrafricain et fait de plus en plus l’objet de critiques acerbes de la part de toutes les forces vives.

La sincérité est de mise ! Aucune conférence de réconciliation, aucun dialogue politique ne sera efficace tant que le peuple centrafricain conservera les plaies des aventuriers malfrats et opportunistes des différents groupes armés qui ont détruit les équilibres de la RCA. L’impunité doit cesser pour que la violence ne soit plus perçue comme un moyen d’accession accélérée aux plus hautes fonctions politiques.

De l’avis général, la Présidente Samba-Panza a manqué l’occasion de créer une rupture avec les vieilles pratiques de gestion du pouvoir basées sur le clan, la région, l’amitié, le clientélisme et la gabégie. Par-dessus tout, l’exécutif et le Conseil national de transition sont en porte-en-faux dû à des questions d’intérêts personnels. A tout point de vue, le moment est venu pour que cette transition soit recardée pour enfin passer à la vitesse supérieure.

Car au lieu d’ être l’occasion pour les Centrafricains de corriger les erreurs du passé, cette transition permet malheureusement à un groupe d’hommes et de femmes issus d’un même système de se servir et de continuer à prendre en otage les exclus qui représentent 98% de la population.

La mal gouvernance décriée sous les régimes précédents et qui a toujours été au cœur des maux qui gangrènent ce pays est encore érigée en mode de gouvernance en cette période de transition. Aujourd’hui encore le pays se confronte à des défis immenses, des grands problèmes qui touchent à la vie de la nation: les salaires, pensions et bourses ne sont pas payés à termes échu; l’école en naufrage, l’effondrement du système sanitaire et l’aggravation de la mortalité.

L’accumulation excessive des arriérés de salaires et le non paiement régulier des salaires courants, ont contribué au dénuement des fonctionnaires et autres agents de l’Etat et, par voie de conséquence, à la paupérisation d’une grande partie de la population. C’est la même situation qui perdure avec l’actuelle transition en dépit de soutiens indéfectibles de la Communauté internationale qui supporte une grande partie de la masse salariale.

La responsabilité incombe également à cette Communauté internationale qui a pudiquement détourné son regard. Au moyen d’arrangement contre nature, elle a validé l’accession au pouvoir des personnalités improbables et impréparées à assumer les charges d’un Etat déjà fragile qu’elles ont finalement transformé en Etat néant.

En définitive, la situation sécuritaire de la RCA demeure précaire et mérite d’être assainie en vue de la reprise des activités socio-économiques dans un climat social plus ou moins viable. Cela pourra contribuer au bon déroulement des prochaines échéances électorales, étape nécessaire au retour à la légalité constitutionnelle et la mise en place des institutions démocratiques.

Freddy MASSENGUE
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