Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Centrafrique    Publicité
aBangui.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Centrafrique : le CDH projette appuyer la RCA dans la résolution des conflits
Publié le lundi 10 octobre 2016  |  RJDH-Centrafrique
Marc
© Autre presse par DR
Marc Hofstetter,directeur exécutif adjoint du Dialogue Humanitaire (HD).
Comment




BANGUI– Le Centre pour le Dialogue Humanitaire (HD) entend accompagner les autorités centrafricaines dans la résolution de la crise que traverse le pays appui et la réussite du processus de réconciliation nationale. L’annonce a été faite par Marc Hofstetter, Directeur exécutif adjoint de HD, dans une interview accordée au RJDH ce vendredi 30 septembre 2016 à l’issue de sa visite à Bangui.

RJDH : Monsieur Marc Hofstetter bonjour.

Marc Hofstetter : Bonjour.

RJDH : vous êtes le Directeur exécutif adjoint du Centre pour le Dialogue Humanitaire basé à Genève, vous êtes venu à Bangui, alors comment évaluez le travail du bureau ici en République Centrafricaine ?

MH : Merci pour cette opportunité. Je suis très heureux de passer ces quelques jours dans votre pays. Alors, évidemment, être à Bangui cela ne veut pas forcément dire qu’on a une bonne compréhension de tout le pays, puisque j’ai compris qu’il y a une réalité à Bangui et y a une réalité dans l’arrière-pays qui est probablement différente et plus difficile. Nous au Centre HD, notre objectif, c’est de prévenir les conflits et d’apaiser leurs conséquences pour les populations civiles ; donc ça doit toujours être ça notre objectif de quelque façon que l’on travaille. On travaille aujourd’hui en Afrique, en Asie, et au Moyen-Orient, donc on a des activités dans une trentaine de conflits plus ou moins latents, plus ou moins actifs.

En RCA, on est actif depuis 2007, on a eu une présence, on et off, mais avec une présence permanente depuis les événements de 2013, conflit qui nous a tous bouleversé. Ce que je regrette un peu c’est que dans les médias occidentaux, on ne parle de la RCA que lorsque les choses vont très mal et après on oublie la RCA.

Notre présence ici a pour but principalement d’accompagner tout ce processus de réconciliation qui a été bien lancé par le forum de Bangui, et dans lequel on a été très actif. A ce moment-là, on avait reçu un mandat de la présidente Catherine Samba – Panza sur base duquel nos activités ont toujours consisté à accompagner au mieux le processus de dialogue politique et de réconciliation nationale pour que, à la fin, il y ait moins de victimes dans le pays.

RJDH : Comment appréciez-vous le travail fait par le bureau avec la société civile et avec la presse ?

MH : D’abord j’apprécie positivement le travail de nos collègues. Entre autres défis, il y a l’aspect logistique avec les communications qui sont parfois très difficiles. Il arrive même que les discussions par Skype soient compliquées, d’où ma volonté d’être là, de saisir le travail de mes collègues. Malgré toutes les difficultés auxquelles ils font face, je pense qu’ils font un travail remarquable dans le sens d’accompagnement du processus de réconciliation nationale, depuis deux ans.

Je mentionnerai notamment les efforts qu’ils déployés pour la traduction et la vulgarisation du projet de la Constitution en langue Sango. Toutes leurs actions sont restées assez discrètes, c’est pour cela qu’au fond, même la conversation que j’ai avec vous n’est pas forcément le quotidien de notre organisation.

Notre objectif c’est de rester relativement discret, d’accompagner le gouvernement ainsi que toutes les autres parties prenantes et composantes de la société pour arriver à créer des espaces de dialogue. C’est pour cela qu’on s’appelle dialogue humanitaire. Mais pour faire cela il est important de garder un profil relativement bas, relativement faible pour assurer la confiance des gens avec qui vous parlez pour que le travail soit fait. C’est pourquoi on a une organisation qui n’est pas très connu, mais c’est justement pas par hasard qu’on n’est pas très connu. Parce que notre travail se fait plutôt dans la discrétion, dans la mise en confiance des différents interlocuteurs pour qu’en fin le dialogue avec les différentes entités puisse avoir lieu et que l’on obtienne la confiance des différents interlocuteurs.

RJDH : En 2008 HD a aidé la RCA dans l’organisation du Dialogue Politique Inclusif, nous en avons vu avec l’organisation du forum de Bangui. Quelle sera la contribution du siège pour que le travail de HD soit plus efficace ?

MH : Le soutien du siège à Genève est clair. La RCA figure parmi les actions prioritaires pour notre organisation, nous souhaitons pouvoir continuer notre travail ici même si notre équipe sur place n’est pas grande. On a cinq collègues, donc au niveau financement, c’est le rôle de mes collègues d’assurer la pérennité de financement pour nos opérations ici.

Quant aux axes de travail, je pense que nous allons poursuivre notre investissement dans le soutien au processus de réconciliation, continuer ce dialogue avec les forces vives. C’est au travers de ce dialogue qu’on peut espérer contribuer à un certain apaisement dans le pays et puis voir comment aborder d’autres problématiques que nous n’avons pas abordé jusqu’à présent. Nous comptons également travailler sur la manière dont nous pouvons jouer un rôle d’apaisement des conflits locaux qui minent le quotidien des habitants et des centrafricains.

RJDH : Aujourd’hui il y a un grand défi qui attend dans le cadre de ce processus notamment la Cour Pénale Spéciale et la Justice Sociale. Y aura-t-il un rôle spécial pour le HD d’aider d’une part à la concrétisation de cette Cour Pénale Spéciale mais aussi dans tout ce qui est comme mécanisme non judiciaire ?

MH : Par rapport à la Cour Pénale Spéciale, je ne suis pas sûr qu’on ait un rôle particulier à jouer. Mais par rapport à la question de la justice transitionnelle, nous sommes parfaitement disposés et prêts à accompagner la mise en place et le travail de la Commission Vérité en offrant, entre autres, notre expertise dans d’autres pays. Donc, dans le cadre du mandat reçu du Président Touadéra, HD accompagnera les autorités dans ce processus tellement délicat. Parce qu’en Centrafrique comme ailleurs, les citoyens veulent en même temps la réconciliation, la vérité et la justice. Et parfois cela crée des frictions qu’il faut gérer ! Lorsqu’on dialogue avec certaines entités, parler de justice et de vérité peut devenir très délicat. Il faut donc savoir comment mener un processus de réconciliation nationale qui n’occulte pas la vérité et qui contribue à la justice pour ceux qui ont tellement souffert des événements.

RJDH : Quelles sont vos perspectives d’avenir pour la RCA ?

MH : Je ne suis pas présomptueux pour vous dire quoi que ce soit à ce sujet. Comme je vous ai dit, c’est un pays que je connais peu, il y a d’autres personnes qui seraient à même de donner une perspective. Mais en même temps, je suis impressionné par ce qui se passe au niveau politique depuis 2 ans. Au sujet de cette transition, lorsqu’on est éloigné de la RCA et qu’on regarde avec une distance, la transition est bien passée. La présidente ne s’est pas accrochée au pouvoir. Il y a d’autres pays en Afrique où ça ne se serait pas passé aussi bien.

Une des choses qui me font du bien, c’est le débat qu’on a eu avec vous journalistes avec votre liberté de ton que, je pense, beaucoup de vos confrères en Afrique mais dans le monde vous envieraient. Donc, il y a des choses très positives que je ressens. Donc il y a beaucoup des choses qui peuvent faire espérer un avenir meilleur pour votre pays.

RJDH : M Marc Hofstetter, je vous remercie.

MH : Merci à vous.

Propos Recueillis par Jean Fernand Koena
Commentaires


Comment