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Thierry Georges Vackat député centrafricain «Il n’y a jamais eu de traques contre les Sénégalais dans notre pays »
Publié le mercredi 19 novembre 2014  |  REWMI
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En tournée au Sénégal, le député Thierry Georges Vackat a profité de son séjour à Dakar pour rencontrer ses compatriotes établis au pays de la teranga. Mieux, il a saisi l’occasion pour démentir l’information selon laquelle, il y’aurait une traque contre les ressortissants sénégalais établis en République Centrafricaine. Entretien.

Honorable Thierry Georges Vackat, vous êtes en visite au Sénégal depuis plusieurs jours, quelles sont les raisons de votre séjour ?
Le Sénégal est un pays Frère et je suis un fervent partisan de tous ce qui est partenariat Sud- Sud. C’est pour cette raison que je suis à Dakar. Cette visite m’a permis de rencontrer plusieurs autorités Sénégalaises, notamment le 3e Vice président du parlement Sénégalais, les responsables du département de l’intérieur et les responsables qui s’occupent de la production alimentaire au Sénégal. Cela nous a permis d’échanger avec les responsables de la SEDIMA, parce que je suis dans la commission de production et ressources naturelles, qui parle de tout ce qui est sécurité alimentaire.

Dakar accueille plus d’un millier de ressortissants Centrafricains, les avez-vous rencontrés ?
Quand je suis arrivé, je ne suis pas resté seulement à l’hôtel, mais j’ai fait le tour de Dakar, pour rencontrer et échanger avec la Diasporas Centrafricaine. J’ai rencontré les étudiants et partagé leurs moments d’angoisse, parce que de l’extérieur, lorsqu’on écoute ce qui se passe en République Centrafricaine, c’est un peu triste.
Quelles sont leurs difficultés majeures au Sénégal ?
Vous savez très bien que certains de nos étudiants ont des difficultés pour percevoir leurs bourses et obtenir certains documents comme le passeport qui est devenu plus biométrique, alors que ceux qui sont à Dakar, y sont depuis plus de 3 voire 6 ans et n’ont pas accès à ces changements qui s’effectuent à Bangui. Pour les bourses, avec le conflit politico-militaire qui prévaut en RCA, les étudiants sont coincés et ne peuvent renouveler leurs papiers. Et du coup, cela impacte négativement parce qu’ils ne peuvent pas accéder aux petits boulots pendants les vacances, leurs passeports et cartes de séjours n’étant pas à jour.
Dans ce cas, qu’est-ce qui a été prévu pour leur venir en aide ?
Etant parlementaire, il est de mon devoir d’aller restituer les différentes préoccupations de nos frères qui se trouvent au Sénégal à l’Etat Centrafricain. S’il y’a une interpellation à l’Assemblée nationale, c’est des sujets à évoquer. Je me ferai ce devoir d’être le porte drapeau de ces jeunes. Comme vous le savez, le parlement n’est pas le pouvoir exécutif. Ici à Dakar, j’ai soumis le problème au département de l’intérieur pour trouver un palliatif qui peut aider les jeunes Centrafricains au Sénégal. Quand je serai à Bangui, je vais aussi soumettre le problème au ministre en charge de l’administration territorial.
Votre pays est secoué par une crise armée depuis plus de deux ans. Et plusieurs actions ont été entreprises pour la fin de ce conflit. Une évolution sur le terrain ?
Lorsque la coalition rebelle Seleka a renversé l’ancien président François Bozizé, le 24 mars 2013, nous avons connu la plus grande crise de notre histoire. Il y’a eu beaucoup d’exactions contre les civiles, des viols et des pillages, parce que les leaders de cette rébellion n’étaient pas prêts pour gouverner. De la crise politique, nous sommes rentrés dans la crise confessionnelle. C’est maintenant Chrétiens et musulmans, la Séleka étant à 90% de religion musulmane. Et les politiques ont profité de cette faille pour amener cette guerre sur le plan confessionnel. On dit souvent que mon peuple périt à défaut de connaissance. Ce qui a fait que nos frères musulmans qui sont à Bangui sont pourchassés. Il y’a aussi cette enclave musulmane de Km5, où les chrétiens sont persécutés, alors qu’avant, on ne connaissait pas ça. On vivait en symbiose. Sur le terrain, la situation s’améliore, parce qu’il y’a eu des accords de cessation des hostilités. Il reste les deux phases : la réconciliation nationale et le désarmement.
Mais d’aucun réclament justice avant tout. Êtes-vous d’avis ?
Mais bien sur ! Pour qu’il y ait une réconciliation, il faudrait de la justice pour ceux qui ont été humiliés, violés, persécutés. Réconciliation ne rime pas avec impunité. Et c’est ce que la jeunesse défend.
Certains Sénégalais ont été tués dans votre pays. Selon la rumeur qui courrait à Dakar, il y’aurait une traque contre les Sénégalais. Qu’en est-il ?
Entre le Sénégal et la Centrafrique, c’est une longue histoire d’amour. Nous avons des frères Sénégalais qui se sont installés à Bangui, notamment au Centre d’Artisanat où on vend tout ce qui objet d’art. Ce sont des Sénégalais qui exploitent ce secteur, en tout cas, 90% de ceux qui s’adonnent à ce métier sont Sénégalais. Et même à ce jour, je vous assure qu’ils sont encore sur place. Mais évidemment dans certaines zones, il y a eu confusion et les balles ne sont pas sélectives, parce qu’on tire de partout. Et nous déplorons la mort de deux Sénégalais. Mais les Sénégalais sont toujours à Bangui avec leurs boutiques.

Donc retenez qu’il n’y a jamais eu de traque contre les Sénégalais
Comme au Sénégal, vous avez lancé la traque des biens dits mal acquis. La première personne visée, c’est l’ancien président Bozizé. Est-ce une priorité ?
Je fais partie des disciples de la bonne gouvernance. Bon nombre de gouvernants, lorsqu’ils arrivent au pouvoir, ne font pas la déclaration de leurs biens. Au bout de 5 ans, on retrouve beaucoup de milliardaires. Est-ce que les revenus d’un président, d’un Dircab ou d’un ministre leur procurent autant de richesses ? Voilà la question qu’on se pose. Mais si, M. Bozizé peut justifier ce qu’il a comme biens, je ne vois pas de problème. C’est vrai, il y’a eu cette suspicion sur le dossier de la société Areva où le peuple n’a pas touché les bonus du contrat. Personnellement, cela ne m’offusque pas et nous sommes dans la logique de la bonne gouvernance.

Entretien Réalisé par Khalil DIEME
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