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Centrafrique : le concours de la Chine souhaité pour le financement du plan de sortie de crise (PAPIER GENERAL)
Publié le samedi 15 octobre 2016  |  Xinhua
L’ancien
© Autre presse par DR
L’ancien ministre et ambassadeur de la Centrafrique aux nations à Newyork Charles Armel Doubane
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Le gouvernement centrafricain se réunira avec ses partenaires internationaux le 17 novembre à Bruxelles (Belgique) afin d'obtenir le financement de son plan de relèvement de consolidation de la paix, d'un coût d'environ 3,1 milliards de dollars, pour lequel un engagement soutenu est souhaité de la part de la Chine, célébrée comme un partenaire privilégié.

"La Chine est un partenaire privilégié et stratégique. C'est un membre permanent du Conseil de sécurité [de l'Onu] qui a eu à intervenir pour la résolution de la crise centrafricaine. Elle est présente à travers des hommes et des appuis financiers et logistiquesé, a souligné dans une interview à Xinhua le ministre centrafricain des Affaires étrangères, Charles Armel Doubane.

Membre d'une délégation gouvernementale venue présenter mercredi à la communauté diplomatique basée à Yaoundé le plan de relèvement et de consolidation de la paix, l'ancien ministre de l'Enseignement supérieur et de l'Education a multiplié les contacts pour plaider la cause de son pays, préoccupé de tirer un trait définitif sur ses cycles de turbulences à répétition.

La récente crise, qui a plongé ce pays pauvre et enclavé d'Afrique centrale dans le chaos suite à la prise du pouvoir de l'ex-alliance rebelle de la Séléka le 24 mars 2013 à Bangui contre le régime de François Bozizé, a causé environ 10.000 morts, et à ce jour quelque 361.000 déplacés internes et 468.000 réfugiés dans les pays voisins ont dénombrés, selon les dernières estimations.

Grand producteur de diamants, la RCA livrait sur le marché une production moyenne annuelle d'environ 400.000 carats avant cette période trouble caractérisée par un conflit intercommunautaire d'une rare intensité entre les deux blocs socio-confessionnels : la majorité chrétienne, défendue par les milices anti-Balakas proches de l'ex-président, et la minorité musulmane.

Cible des miliciens anti-Balakas, cette dernière a trouvé l'écho de la défense de leur sort dans la lutte armée entamée fin 2012 par les ex-rebelles de la Séléka, aujourd'hui grande épine dans le pied du nouveau pouvoir de Faustin Archange Touadéra dans sa volonté de recoudre le tissu social et économique national lourdement impacté par la grave crise.

"Nous avons des besoins immenses aujourd'hui pour couvrir un certain nombre de secteurs. Parce que nous devons construire à nouveau la République centrafricaine. Nous avons besoin de grands investissements dans le domaine des infrastructures", insiste le ministre des Affaires étrangères.

Ce défi est surtout crucial pour la relance du secteur de l'agriculture, au cœur de la stratégie gouvernementale de redynamisation de l'économie nationale, où il se pose la nécessité de "créer des conditions appropriées pour ouvrir des routes et des pistes rurales qui permettent la circulation des personnes et des biens, pour écouler les produits".

C'est un objectif important à relever pour permettre par la même occasion de "recréer la chaîne de commerce dans les zones de l'intérieur. Ça permet en même temps de créer des points d'eau pour faire revivre les villages et créer les conditions pour lesquelles les communautés vivent à nouveau ensemble", précise en outre M. Doubane.

"En RCA, renseigne encore le ministre des Affaires étrangères, il y a 470 indices miniers. C'est vrai qu'aujourd'hui nous souffrons d'un embargo [sur le commerce des diamants] dans certaines régions minières du pays. Mais, en remettant l'administration en place et en reprenant le contrôle de ces zones [aux mains de groupes armés] par l'Etat, ça va permettre de lever progressivement les obstacles".

Quelques projets sont déjà entrepris. A l'instar de la remise en marche du barrage de Boali, destiné à alimenter la capitale Bangui en électricité. "C'est la Chine qui va s'en occuper. Il y a un grand pont dans la ville de Bangui qui s'est effondré depuis des années. C'est aussi une entreprise chinoise qui va relancer les travaux", informe le ministre.

Deuxième pays africain après la Guinée-Conakry à établir des relations diplomatiques avec la Chine, la RCA ne cache pas sa volonté de bénéficier d'une coopération davantage fructueuse avec la deuxième économie mondiale, aujourd'hui premier partenaire commercial de l'Afrique.

Chef de la délégation gouvernementale ayant pris part aux travaux de la "sixième rencontre des partenaires techniques et financiers de la RCA" mercredi à Yaoundé, le ministre de l'Economie, du Plan et de la Coopération, Félix Moloua, a lui aussi salué l'appui reçu des décennies de Beijing pour le développement des infrastructures.

"La Chine a un rôle important à jouer pour la mobilisation des ressources dont nous avons besoin pour la relance de l'économie et la consolidation de la paix. Nous comptons sur elle pour continuer ou augmenter ses financements et ses investissements", a-t-il dit dans un entretien avec Xinhua.

Aux Nations Unies, c'est aussi un sentiment de reconnaissance que l'on exprime compte tenu de l'engagement du gouvernement chinois au côté du reste du reste de la communauté internationale dans la résolution de la crise centrafricaine.

Pour Fabrizio Hochschild, représentant spécial adjoint du secrétaire général et coordonnateur résident du système des Nations Unies en RCA, "la Chine est un partenaire très important. Elle a fait un appui direct en tant que membre permanent du Conseil de sécurité au travail de la MINUSCA [Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine]".

"La Chine a une présence très importante en RCA. Elle est surtout un partenaire très important en matière d'infrastructures et d'énergie. Sans doute, elle va être un partenaire d'une importance énorme dans la reconstruction", a ajouté à Xinhua M. Hochschild, par ailleurs coordonnateur humanitaire et représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
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